29 mai 2014 – Les Casques bleus des Nations Unies au Mali ont une consigne claire : ils doivent s’efforcer de minimiser leur impact sur l’environnement. Et c’est la tâche de Sophie Ravier, chef de l’unité environnement et culture de la Mission onusienne dans ce pays (MINUSMA) de les sensibiliser à cette question.
« On essaie de modifier les façons de faire et de penser en la matière », explique Mme Ravier dans un entretien au Centre d’actualités de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale des Casques bleus.
L’environnement, cela fait plusieurs années que Sophie travaille dans ce domaine. Elle a rejoint en 2006 le système des Nations Unies à Bruxelles, où elle a travaillé pour le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) puis elle a été embauchée par le Département de l’appui aux missions en 2008 à New York comme chargée de mission sur l’environnement en charge de coordonner la stratégie environnementale et d’aider les missions à la mettre en place. Le Mali est son premier déploiement sur le terrain au sein d’une mission de maintien de la paix.
La MINUSMA est la première mission de maintien de la paix des Nations Unies à avoir dans son mandat une référence au besoin de prendre en compte les impacts environnementaux de sa présence et de les maîtriser. Cela s’inscrit dans la politique de l’Organisation dite « Greening the blue » (ONU – Du bleu au vert).
Dans sa résolution 2100, adoptée le 25 avril 2013, le Conseil de sécurité prie en effet le Secrétaire général d’étudier les effets sur l’environnement des activités menées par la MINUSMA et invite cette dernière à maîtriser ces effets et à conduire précautionneusement ses opérations dans le voisinage de sites culturels et historiques.
Sophie Ravier est arrivée en mai 2013 au Mali, pas très longtemps après l’adoption de la résolution. « C’est la première fois qu’une personne chargée de l’environnement est déployée aussi tôt dans une mission », explique-t-elle. Cela a permis d’intégrer cet élément dans la planification et le budget de la Mission.
La MINUSMA a très rapidement mis en place deux modules de formation destinés aux Casques bleus déployés en son sein et permettant de sensibiliser les soldats de la paix à la gestion environnementale et à la protection du patrimoine.
Sophie encourage ainsi les Casques bleus à faire à l’attention à l’usage de l’eau et à faire en sorte que cette consommation ne pèse pas sur la population locale. « On explique que nous sommes là pour aider la population et qu’il est important que notre présence ne rajoute pas une pression supplémentaire surtout dans des endroits où l’accès à l’eau pourrait être source de conflit dans un contexte de désertification et de changement climatique », souligne-t-elle.
« Si on est amené à prendre trop d’eau et que la population ressent une différence, cela peut créer un problème politique, voire sécuritaire », ajoute-t-elle. « Avec le module de formation, on veut faire en sorte que toutes les troupes et nos collègues aient le même niveau de connaissances et soient au courant de ce que les Nations Unies attendent d’eux par rapport à l’environnement. »
Concrètement, cela veut dire encourager les Casques bleus à utiliser des toilettes sèches dans certains endroits et encourager le recyclage de l’eau.
La gestion des déchets est un des projets importants en matière de gestion de l’impact environnemental. « Il s’agit de voir comment on peut créer une gestion des déchets qui permettrait que notre empreinte soit limitée », souligne Sophie. L’objectif est aussi de montrer l’exemple et que le système de gestion des déchets adopté par les camps de la MINUSMA puisse ensuite servir de modèle auprès des autorités locales. L’idée est de créer des sites de gestion des déchets avec des standards internationaux.
Cette question des déchets lui tient à cœur. « J’aimerais qu’on arriver à trier les déchets, à les recycler et à avoir une bonne élimination des déchets pour que visuellement, on ne voit pas que la MINUSMA était présente. Ce serait une grande victoire », dit-elle.
Outre la sensibilisation, le travail de Sophie Ravier consiste également à effectuer des visites informelles dans les camps de la MINUSMA et jouer un rôle de conseil sur ces questions environnementales.
La résolution du Conseil de sécurité a également donné pour mandat à la MINUSMA l’appui à la sauvegarde du patrimoine culturel malien, notamment en aidant les autorités à protéger les sites culturels et historiques du pays contre toutes attaques, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Sur le terrain, le rôle de la MINUSMA est de soutenir et de faciliter les missions de l’UNESCO. Un projet à impact rapide a ainsi été lancé. Il s’agit de rénover quatre bibliothèques privées à Tombouctou qui ont été endommagées en septembre 2013 lors d’un attentat.
La MINUSMA essaie également de soutenir les activités culturelles. « La culture est tellement importante au Mali et est commune à toutes les communautés. C’est quelque chose qui peut servir à la réconciliation et à la cohésion sociale », explique Sophie Ravier. La Mission a ainsi soutenu l’organisation d’un festival de musique à Gao lundi 26mai par une association de jeunes artistes. C’est un domaine qui passionne Sophie Ravier. Depuis quelques années, elle a décidé de suivre en parallèle de son travail, des études d’ethnomusicologie et elle est passionnée de musique malienne.
Sophie Ravier va rester au Mali au moins jusqu’à octobre cette année et espère ensuite être prolongée. Elle aimerait tant voir l’aboutissement de tous ses efforts sur le terrain. « Cela demande du temps à mettre en place », explique-t-elle. « Mais c’est un beau défi. »
Source: un.org
Ils se foutent de qui ces gens. Leurs impacts est nul et moins sur l’environnement que sur le conflit. Avec l’argent de la Minusma on a le financement de l’armée malienne sur les 30 dernières années. Voilà une façon bien efficace d’aider le Mali. Et dire qu’on a accepté cela.
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