De Nioro du Sahel à Ségou, en passant par Kayes et Sévaré, la colère est montée d’un cran dans les garnisons militaires du pays. Ici et là, des veuves de soldats tués sur différents théâtres d’opérations au Centre et au Nord et les familles de militaires ont exprimé, le vendredi dernier, leur colère en bloquant l’accès des camps et/ou en organisant des marches.
Des centaines d’épouses et d’enfants de militaires maliens ont manifesté à Nioro du Sahel, Ségou Sévaré, et Kayes. Par ces manifestations, ils entendaient exprimer leur ras-le-bol suite à la série d’attaques perpétrées contre les positions de l’armée, les poses de mines avec leur cortège de victimes dans les rangs des forces armées et de sécurité. La goutte d’eau qui a provoqué l’ire dans les camps ? C’était l’attaque du camp militaire de Dioura (Mopti). Bilan : plus d’une vingtaine de victimes et de nombreux blessés dans les rangs de l’armée. Et depuis, des voix s’élèvent dans certaines garnisons du pays, notamment à Kati où les femmes et enfants de militaires projetaient de marcher, le 21 mars dernier sur le ministère de la Défense, afin d’exiger le limogeage de plusieurs chefs militaires.
C’est dans cette atmosphère suffisamment électrique que le général Abdrahamane Baby, après Kayes est arrivé, le vendredi dernier, à Nioro. Fait notable : beaucoup de militaires tombés à Dioura étaient en service à Nioro et à Kayes. Ils avaient été envoyés à Dioura dans le cadre de « l’opération Sigui »
Au programme du chef d’état-major, il avait une visite au camp El hadj Omar Tall de Nioro. Mais, cette visite n’aura finalement pas lieu et le séjour du général Baby a tout simplement été écourté à Nioro.
En effet, très en colère, des centaines de femmes, des jeunes et mêmes des enfants ont bloqué l’accès du camp. Entre slogans hostiles et propos amers, les manifestants ont laissé éclater leur état d’âme face à la délégation du chef d’état-major qui a été finalement contraint de renoncer à sa visite.
Presqu’au même moment à Ségou, le camp Cheickou Amadou Tall était en ébullition avec une manifestation similaire, organisée par plus de 200 veuves, épouses et enfants des militaires de la localité. Ensuite, cette manifestation s’est poursuivie jusqu’au niveau du gouvernorat. Tout comme à Nioro, l’exigence exprimée dans la capitale de la 4è région est : le départ de certains chefs militaires.
Après Ségou, le vent de la contestation a soufflé sur la garnison de Sévaré (Mopti). Là également, des centaines de manifestants ont exigé que les autorités mettent plus de moyens à la disposition de l’armée.
Ils ont, en outre, pointé du doigt certains groupes armés signataires de l’Accord de paix, accusés de complicités avec les groupes terroristes. Aussi, des slogans hostiles aux forces étrangères (Barkhane et Minusma) ont été entendus.
A Kayes, toujours ce vendredi, de nombreuses femmes sont sorties des camps pour assiéger le gouvernorat. Là également, la colère s’est exprimée face à l’incapacité du régime à trouver de réponses à la situation sécuritaire dramatique du pays.
Mémé Sanogo
Leurs époux, dormaient lors de cette attaque et ils ont fuit ! Dans le même cas, les tchadiens ont tué les rebelles et les a chassé. La responsabilité de la hiérarchie c’est ne pas obliger les soldats de gardes d’être prévoyant de ne pas avoir vue la différence entre un civil et un djihadiste !
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