Dimanche 17 mars dernier à l’aube, le camp militaire de Dioura (cercle de Ténenkou) a été attaqué par « plusieurs dizaines » de djihadistes lourdement armés. Le bilan est particulièrement lourd: au moins une vingtaine de morts (dans les rangs des forces armées maliennes), plusieurs soldats sont portés disparus, des blessés, 8 véhicules brûlés et 8 véhicules équipés emportés par les assaillants. Il s’agit là de l’attaque la plus meurtrière contre l’armée malienne depuis la bataille de Kidal, le 21 mai 2014. Cette sanglante attaque a été dirigée par le colonel (déserteur) Ba Ag Moussa.
Selon l’armée, qui avait repris le contrôle du poste à 16h, le dimanche 17 mars. Alors qu’un précédent bilan faisait état de 21 morts, il s’est alourdi, lundi dernier à 23 soldats tués, selon un communiqué militaire publié, le même lundi, en marge d’une visite à Dioura du ministre de la Défense et de certains responsables de l’état-major. Mais ce bilan reste provisoire. D’autres sources indiquent qu’il serait encore plus meurtrier.
Selon des sources locales, le camp a été attaqué par au moins « plusieurs dizaines » de djihadistes. L’armée malienne précise que les assaillants étaient dirigés par le déserteur, Ba Ag Moussa. Les djihadistes seraient des hommes de la katiba Macina qui auraient été renforcés par des combattants venus de la région de Kidal.
A 6 heures du matin, plusieurs dizaines de djihadistes lancent l’assaut à bord de pick-up et de motos. D’autres assaillants auraient également infiltré la localité quelques heures avant le début des combats.
L’explosion d’un véhicule piégé conduit par un kamikaze signale le début du combat. Le camp militaire de Dioura est attaqué par le Nord et par le Sud-Est. Les soldats maliens sont surpris… Les défenseurs finissent, cependant, par se réorganiser et opposent une résistance pendant plusieurs heures.
L’état-major de l’armée malienne a annoncé, lundi dernier, un bilan de 23 morts et 17 blessés pour ses troupes. Aucun soldat malien n’a été fait prisonnier. Des militaires un temps portés disparus sont retrouvés vivants dans des villages voisins situés jusqu’à plus de 20 kilomètres de Dioura.
De son côté, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), évoque pour sa part plus de 20 tués, une vingtaine de disparus, huit véhicules brûlés, dont des camions citernes, et huit véhicules équipés d’armes de guerre emportés par les assaillants. Le chef de la compagnie, le capitaine Mohamed Sidati Ould Cheikh, figure parmi les morts. Les corps sont enterrés le jour même, près de Dioura.
Cette attaque meurtrière de dimanche a été menée par un proche de Iyad Ag Ghaly, qui dirige la principale alliance djihadiste du Sahel.
Ex-colonel de l’armée malienne, « Bamoussa » avait déserté en 2006, lors d’une rébellion composée essentiellement de soldats originaires de la ville de Kidal avec la bénédiction d’Iyad Ag Ghaly, avant de rentrer dans le rang. Il déserte de nouveau en 2012.
Mohamed Sylla