Le Général-Président, en s’enfuyant du palais de Koulouba, ce mardi mars 2012, a inscrit son nom parmi les plus célèbres fugitifs de toute l’histoire du Mali.
Il faut remonter à El Haj Omar pour trouver un cas où le leader suprême a pris la poudre d’escampette pour échapper à ses poursuivants.
Amadou Toumani Toure aurait-il pu échapper à la malédiction des femmes âgées qui se sont dénudées en masse sur la voie publique lors des événements de 2006 et de mars 2012, lorsque la rébellion avait massacré de jeunes recrues? Depuis lors, leurs épouses, mères et tantes, avaient juré la perte du prince du jour en usant d’une méthode ancestrale pour jeter une malédiction sur les hommes de pouvoir : se mettre toutes nues sur la voie publique. Cette méthode est d’une efficacité redoutable contre les excès du pouvoir.
Par ailleurs, le Président aimait batifoler, alors que cela est parfaitement incompatible avec la charge qui est la sienne. Il a accumulé les cas d’injustice flagrants tels que l’expropriation de pauvres gens pour ériger des logements sociaux, sans les indemniser au préalable, les déguerpis du pont dans les mêmes conditions, la séquestration de l’ex-Pdg de la Bhm. Ne dit-on pas que l’injustice faite aux gens revient sous forme d’effets boomerang sur la figure de ceux qui les commettent ?
La junte accuse ATT de haute trahison et d’atteinte aux biens publics. Chez lui, aurait été découverte une vraie caverne d’Ali Baba que ni le Président, ni son épouse, n’aurait eu le temps de déménager en des lieux plus sécurisés. La résidence de la base étant en reconstruction, la famille présidentielle aurait mis tous leurs œufs dans le même plat. Et patatras ! Que voulions-nous que le général fît? Qu’il mourût. En tout cas, cela vaut mieux que la honte.
Gérard DAKOUO