La clôture de l’exercice multinationale Flintlock 2010 a donné lieu à une cérémonie de démonstration à Kati, sous la présidence du Président Amadou Toumani Touré, chef suprême des armées. ATT était entouré du Général Kafougouna Koné, ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, de l’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali Mme Gillian Milovanovic, du Général Christopher Haas, représentant d’Africom, du chef d’Etat Major Général, le Général Gabriel Poudiougou et du Colonel Major Gilbert Djendéré qui est le Coordinateur de Flintlock 2010. Le Secrétaire d’Etat Adjoint Jacob J. Lew et le chargé de communication du Commandement Américain en Europe Max Blumenfeld étaient également au rendez-vous de cette cérémonie grandiose à Kati.
Les passages des avions BT-67, MC-130 et de l’hélicoptère MH-47 ont permis de démontrer les opérations de largage de matériels d’approvisionnement pour ravitailler les missions de sécurisation sur le terrain et des opérations aéroportées pendant qu’un public nombreux de militaires et de civils intéressés assistaient à la cérémonie, les regards tournés vers le ciel. Le MH-47 qui a la possibilité de s’immobiliser a une basse attitude a permis à des commandos de descendre par la corde. C’est à bord d’un MC 130 que le Général Haas est arrivé sur le lieu de la cérémonie après avoir sauté par parachute. Ce qui a fait dire à ATT (lui aussi Général) que s’il avait été informé que le militaire américain devait venir par l’air, lui aussi se serait rendu à l’aéroport, retirer le para d’un soldat et sauter pour arriver par le même moyen que Haas. Pour la circonstance, le Général ATT avait porté un treillis impeccable qui doit certainement lui rappeler ses jours de jeune officier. Les cinq étoiles de sa casquette rappelaient son grade de Général d’Armée. C’était un grand jour pour ATT qui n’a pas manqué d’être prolixe.
Pour le Président de la République, chef suprême des Armées, l’heure est à la lutte commune. « La vision du Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, c’est que aucun pays ne s’en sortira et aucun pays n’a le moyen de lutter seul parce que les menaces sont transfrontalières et vicieuses. Prônons une vision commune, mettons-nous ensemble, mettons nos moyens ensemble, parce que nul ne sera épargné ». Selon ATT, les groupes qui ont sauté en parachutes, ceux qui sont descendus de l’hélicoptère par la corde, les unités de combat ne sont pas constituées seulement que de Maliens. Mais de plusieurs pays [Ndlr : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Maroc, Nigeria, Sénégal, Tchad], cela permet non seulement de se connaître, mais « également comme lorsque nous jouons tous dans une même équipe de football, d’acquérir les reflexes, de nous comprendre, de savoir faire des passes et de marquer des buts ». Le rajeunissement de notre armée amène le départ des anciens, mais aussi permet un apport très important de jeunes qu’il faut entrainer et aguerrir, « parce que la première arme, c’est l’homme lui-même », a souligné le Président de la république. Le Général Christopher Haas, arrivé par voie de l’air, a expliqué au Président Amadou Toumani Touré, chef suprême des Armées, la satisfaction de son pays. Il a indiqué que leurs actions à Bamako sont la traduction de la volonté d’un « partenariat véritable afin d’assurer la paix, la stabilité, la prospérité pour tous les citoyens de cette région ».
De son côté, le chef d’Etat Major Général des Armées, le Général Gabriel Poudiougou a relevé que l’espace sahélo saharien était devenu un théâtre d’activités illicites menées par des bandes de crimes organisés. « Ces groupes de prédateurs qui tentent de s’implanter dans cette zone, affectent notre image, notre qualité de vie et compromettent les actions de développement. L’espace concerné couvre environ 8 000 000 km2 dont 700 000 se trouvent au Mali ». Cette étendue est telle qu’aucun de nos pays ne peut à lui seul circonscrire le phénomène. Cette prise de conscience collective a suscité l’intérêt et l’accompagnement de nos partenaires stratégiques sous l’impulsion des Etats-Unis d’Amérique. L’exercice Flintlock est un outil de ce Partenariat Transsaharien de Lutte contre le Terrorisme. Son objectif vise à renforcer les capacités et l’interopérationalité de nos forces avec une réelle volonté et regrouper les ressources nationales pour faire face aux préoccupations communes de sécurité. Pendant trois semaines l’exercice Flintlock 2010 a regroupé le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Nigeria, le Sénégal, le Tchad avec l’accompagnement déterminant des Etats-Unis et de certains pays de l’Union Européenne, à savoir l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Grande Bretagne. La Tunisie était représentée au niveau du Centre de coordination multinationale de l’exercice installé à Ouagadougou.
B. Daou