Les «militaires» au pouvoir dans notre pays auraient décidé, visiblement, de ne plus faire la guerre mais de rouler dans de grosses cylindrées, s’occuper de leurs propres affaires et «garder» leur bureau. Le dangereux et risqué travail de terrain, quelqu’un d’autre le fera à leur place… aux frais du contribuable, et au péril de l’intégrité territoriale nationale.
Dans une de nos précédentes parutions, nous parlions de la volonté du président de la Transition et son ministre de la Défense de louer les services de la société de mercenaires russes, WAGNER, pour leur confier la lutte contre le terrorisme dans notre pays, comme cela se passe dans plusieurs Etats faillis : la Centrafrique, le Soudan, la Libye et autres.
Plusieurs missions se sont déjà rendues à Moscou pour négocier le contrat et les discussions sont toujours en cours. La dernière est celle conduite par l’actuel ministre de la Défense, colonel Sadio Camara, qui a séjourné plusieurs jours dans le pays de Poutine.
Ce qu’ils ont proposé aux Russes est très simple : trouvez-nous des mercenaires et des avions pour combattre le terrorisme dans notre pays. Il aurait juste suffi d’ajouter : «à la place de notre armée». Ce qui va sans dire.
À ce jour, apparemment, les négociations piétinent. La dernière mission a été infructueuse. Aux dernières nouvelles, les Russes auraient, selon nos sources, demandé 10 millions d’euros par mois et la concession de mines d’or, déjà, en exploitation.
L’ex-junte leur a proposé des permis miniers, mais, en exploration. Malheureusement, pour Assimi et ses amis, des géologues russes se sont opposés à cette offre prétextant qu’elles ne seraient rentables seulement que dans de nombreux mois voire plusieurs années.
Ce qui est inquiétant à ce stade des négociations, c’est la probabilité que nos militaires (qu’on sait ne pas être de bons négociants) ne cèdent aux désidératas des Russes et fassent comme en Centrafrique. Dans ce pays, ils ont dépossédé des propriétaires miniers au profit des mercenaires. Pire, les Russes, pour gagner beaucoup plus d’argent, ont pris le contrôle des douanes et, naturellement, les transporteurs sont obligés de payer une taxe à Wagner.
Ils exercent désormais sur le régime du président Faustin Archange Touadéra (qui ne sait plus à quel saint se vouer) une forte emprise, qui se manifeste, souvent, par une ingérence dans de nombreux autres services de l’Etat, notamment régaliens, tels que l’armée, les services de renseignements, etc., entraînant une perte de souveraineté pour Bangui.
Si les Russes arrivent chez nous, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, ce sera le même scénario, et même, avec des conséquences fâcheuses sur nos relations avec d’autres pays amis. À ce stade, déjà, selon plusieurs sources, cela va faire un mois qu’il n’y a plus d’échanges entre la France et les autorités maliennes actuelles mais aussi entre celles-ci et les Etats-Unis.
Si ces négociations avec WAGNER aboutissaient et que les Russes débarquaient chez nous, certains diplomates français ne s’en cachent plus : «La France adopterait une ligne très dure qui pourrait définitivement l’emmener à quitter le Mali». Déjà, avec les USA, la coopération militaire est suspendue depuis un moment. Maintenant !
Makan Koné