Armées : Le soldat au cœur du vent du renouveau sur les FAMa

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L’armée malienne entend être le pilier de la réconciliation nationale. Et avec le vent de renouveau impulsé par la LOPM, c’est une révolution en faveur du soldat malien. Immersion dans la grande muette qui se métamorphose à petit pas.

Pour donner aux forces armées maliennes (FAMa) un souffle nouveau, la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) est en vigueur depuis quelques mois. La LOPM s’appuie sur trois piliers dont les ressources humaines.

A ce titre, il fallait récréer un nouveau mental de soldat et de comportement. Les formations convexes et annexes sont recommandées dans ce cadre. Ici, il est question des formations menées par l’EUTM pour l’aguerrissement. Au total, 12 GTIA ont été recyclés pour les besoins du terrain.

Suivant les explications de notre guide, la formation de l’EUTM est alerte. “Elle a permis la mise à niveau, de rafraichir certaines connaissances de l’armée et de faire vivre les gens ensemble. Ce que nous n’avions plus chez nous. Mais l’accompagnement très organique n’a pas suivi. Le deuxième grief, c’est qu’elle a été loin des réalités du terrain malien. C’est pourquoi, nous avons arrêté la troisième phase de l’EUTM. La formation ne se fera plus exclusivement à Koulikoro. Elle doit continuer avec les premières phases à Kayes, Ségou, Sikasso”.

Désormais, au sein de l’armée, l’on est conscient que l’adversaire n’est pas seulement celui qu’on pourrait croire. Et à un officier de reconnaître que malgré les grabuges, tout demeure positif pour l’armée malienne. “Une armée où on ne meurt pas est une armée qui n’est pas engagée, qui n’est pas opérationnelle”, en réponse aux pertes en vies humaines de ces derniers mois.

En outre, affirme notre source, “l’armée est en train de gagner du terrain, d’être formée, de redevenir professionnelle et de reprendre confiance. Le chemin est certes long, mais faisons en sorte que nous ne reculions plus”.

Pour un meilleur mieux-être des hommes, les textes d’accompagnement sont novateurs. Par exemple, la prise en charge des familles de soldats tombés sur le champ de l’honneur et leurs ayants droit est une réalité dans la cadre du statut général militaire. De même que ce nouveau statut prévoit et renforce les capacités des chefs militaires sur le terrain.

Désormais, la procédure de radiation des hommes est simplifiée. Le statut tente également de viabiliser et de rendre transparentes les promotions dans l’armée. La finalité est de mettre un terme aux recrutements des inaptes et de donner la place à des volontaires aptes.

 

Moraliser le recrutement

Pour une moralisation des recrutements dans l’armée, la réforme est stricte sur les règles. D’où la proposition de création d’une commission dédiée au recrutement avec des critères clairement définis et certifiés. Des recrutements qui vont se dérouler dans tous les hameaux dans tout le Mali. “On veut des soldats du Mali et non de Bamako. Le recrutement ne sera plus parce que je suis d’un général ou d’un commandant. C’est la volonté des militaires. Si possible même, on peut introduire l’IRM (technique permettant de détecter l’âge)”, laisse entendre notre haut gradé.

 

Amélioration

Une évidence dans l’armée de nos jours, chaque militaire a trois treillis et ses chaussures. Sur le cas de la révision substantielle des conditions de vie et de travail des FAMa, les efforts sont louables. Une révolution : une arme individuelle pour chaque militaire sur le terrain, d’un gilet par balle et un casque lourd par combattant.

L’existence des indemnités compensatrices de logement (ICL) renforce les capacités morales, psychologiques et combattives du militaire. Autre avancée, l’Etat accorde l’ICL, en attendant la construction des camps dignes du nom où seront logés au moins 90 % des FAMa.

L’augmentation de 15 % aux salaires du soldat représente les primes de risques liées à la vie militaire. Désormais, cela constitue un élément de salaire substantiel mais important, selon plusieurs observateurs de la vie militaire.

 

Des équipements de pointe

Tout le monde s’accorde sur la grande question liée aux équipements militaires, des types militaires et opérationnels sur le terrain. Sur ce registre, beaucoup d’efforts ont été fournis ces dernières années, assure un cadre du ministère de la Défense et des Anciens combattants.

Pour seulement le Mécanisme opérationnel de coordination (Moc), l’Etat a offert plus d’une cinquantaine de véhicules pour faciliter les patrouilles mixtes, ainsi que l’habillement des combattants.

S’il y a de quoi se glorifier, c’est bien l’aviation. “Les types d’avion ne se vendent pas au marché, ils se commandent. Le temps minimum de livraison est un an, voire deux ans. C’est pour cela que nous ne pouvons pas avoir des avions pour le moment, mais les commandes sont passées”, confie l’officier du service de communication de la défense.

 

Pilier de la réconciliation

Au sein de la Grande muette, l’on est convaincu que la gestion de l’armée ne doit plus être politisée : “Aucun régime politique du monde ne peut vivre sans une armée. Le processus de dépolitisation dans notre armée a commencé”. La place que doivent occuper les FAMa dans le processus de paix est déterminante. L’armée est égale au pilier de la réconciliation et de la paix au Mali.

Pour ce qui du DDR, il est la partie vitale de notre armée de nos jours. Elle a déjà travaillé sur les solutions réelles  à travers un “Document de politique DDR” qui a été partagé avec les groupes armées, la société civile, les partenaires, les bailleurs de fonds et le gouvernement. Il reste tout de même à déterminer les conditions de recrutement.

Pour réussir ce passage crucial, une commission nationale va être mise en place.

Alpha Mahamane Cissé

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