Depuis son indépendance, le Mali a connu quatre rébellions armées dans le nord de notre pays (1962-1963, 1990-1992, 2006, 2012-2013) qui ont donné lieu à une série d’accords de paix. La crise du Mali aurait pu être évitée si l’armée malienne avait pu s’imposer aux groupes armés du Nord, qu’ils soient narco-djihadistes ou narco- sécessionnistes. Mais hélas ! L’armée a été détruite par les démocrates « sincères et convaincus ». Le gouvernement de Bamako a été finalement contraint de signer des accords politiques, sous forte pression internationale, avec certains de ces groupes.
Trois Keïta ont porté le nom du Mandé (Mali) au firmament : Soundiata Keïta, empereur du Mali a, à son actif la charte du kouroukanfouga. Modibo Keita a obtenu l’indépendance du Mali, le 22 septembre 1960. Le musicien Salif Keïta est l’ambassadeur du Mali à travers le monde. Ces trois Keita ont donné à notre pays ses lettres de noblesse. Ils l’ont défendu par des actes concrets. IBK ? Il n’a pas été une « tête heureuse » pour notre pays : Sobadani, Ogoussagou, Boulkessi des cimetières. Des villages brûlés ou disparus de la carte du Mali. Les Maliens retiennent de lui, un président qui aurait déshonoré notre peuple. Le président de la République dit très souvent aux gens qu’ils ne comprennent pas français comme il l’a fait récemment devant un parterre de journalistes à Koulouba. Monsieur le Président que signifie une armée reconstituée ? Après avoir saboté tout le dispositif militaire, les dirigeants parlent d’armée reconstituée à Kidal. Le terme a disparu du langage courant depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945). Une armée reconstituée est une armée 100% composée de groupes armés. En d’autres termes comme nos dirigeants aiment se cacher derrière les mots pour passer aux actions, l’armée reconstituée à Kidal consacre la partition du pays. Le Mali n’aura plus de combattants à Kidal. Cette ville ne fera plus partie du territoire malien. Kidal sera la capitale de la République de l’Azawad avec son armée bien formée à partir de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR).
Le gouvernement affirme que c’est l’accord de paix d’Alger qui exige la démobilisation, le désarmement et la réinsertion des groupes armés. Cela est archifaux. Nulle part dans l’accord d’Alger, on ne parle de mise en place de DDR. La DDR est une structure créée par le président IBK pour faire allégeance à un ancien chef rebelle des années 1990 (Zahabi Ould). Les groupes armés rebelles n’ont jamais été désarmés. Combien sont-ils ? D’où viennent-ils. Qui sont-ils ? L’histoire retiendra que la communauté internationale à travers sa DDR a divisé le Mali en deux Etats : Le Mali et l’Azawad.
La rébellion touarègue de 1990 s’était conclue par le Pacte national signé à Bamako en 1992, avec cinq (5) groupes armés. Dans le « statut particulier » accordé au Nord-Mali était prévu un retrait des forces armées maliennes et la création « d’unités spéciales » composées majoritairement d’ex-rebelles intégrés. Depuis 1992, la partition du pays était en cours. Et aucun ministre patriote des gouvernements successifs n’a levé le petit doigt pour dire non à la communauté internationale que le Mali est un et indivisible.
Safounè KOUMBA