Armée malienne : opération refondation

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Les forces maliennes ont été incapables de défendre le nord du Mali. De la base au sommet, pour la reconstruire, une seule solution : s’appuyer sur des chefs respectés et incontestés.

Disciplinée, bien formée, bien équipée… L’image d’armée modèle a volé en éclats sous les coups de boutoir des rebelles touaregs et de leurs alliés islamistes. Si les unités ont résisté aux premières heures du conflit, en janvier, elles n’ont pu tenir face à un ennemi organisé en petites unités mobiles très réactives. Le coup d’État du 21 mars et son cortège d’arrestations d’officiers ont fini de désorganiser les troupes qui, sur le champ de bataille, ont reçu ordres et contrordres d’une hiérarchie désarticulée via des canaux de communication piratés par les assaillants ! Fin mars, l’armée avait quitté toutes ses positions, abandonnant des stocks entiers d’armes et de munitions ainsi que ses véhicules.

Du plus haut gradé au petit soldat, on martèle que le moral est au beau fixe et que l’on piaffe d’impatience de reconquérir le Nord du Mali. Encore faut-il pouvoir remettre l’armée d’aplomb. De l’aviation, il ne reste plus grand-chose. La dizaine de chasseurs-bombardiers de type Mig-21 sont loin d’être tous opérationnels et au moins deux des trois hélicoptères de combat MI-24 sont cloués au sol. Quant aux pilotes – qui totalisent peu d’heures de vol -, on peut se demander s’ils sont encore à la hauteur…

Stock

L’infanterie comptait bien une cinquantaine de véhicules de reconnaissance (BRDM), une quarantaine de blindés légers (BTR-60) et des chars (PT-76 et T-55) d’origine bulgare ou soviétique, mais une grande partie de cet arsenal est aujourd’hui inutilisable. Depuis le 4 décembre, le Mali a récupéré son stock d’armement commandé sous Amadou Toumani Touré puis bloqué au port de Conakry. De quoi galvaniser les troupes, mais est-ce suffisant ?

« L’armée a été dévitalisée, déclarait à Jeune Afrique le colonel Séga Sissoko, directeur général du musée consacré à l’institution militaire. Le népotisme et la corruption jadis proscrits ont atteint le commandement. » Négligée après la révolution démocratique de 1991, l’armée malienne a sombré. Elle s’est paupérisée. Les rangs de soldats gonflés de désoeuvrés et de diplômés-chômeurs, avec des soldes indigentes, sont démotivés. À l’inverse, une partie de la hiérarchie s’est embourgeoisée, en profitant parfois des trafics qui prospèrent à la lisière du Sahel.

Expérience

L’expérience acquise par des officiers et sous-officiers formés en Algérie, en Allemagne, en France ou aux États-Unis n’a pas été mise à profit. Au mieux, ils se sont retrouvés éloignés des centres de formation, cantonnés à des tâches administratives. L’intégration d’ex-rebelles touaregs, après la signature du pacte national (1992), n’a rien arrangé : beaucoup ont été affectés dans leur région d’origine et ont fini par y créer des baronnies échappant au pouvoir central.

Dur de gagner une guerre avec des troupes peu soudées qui n’ont plus confiance en leurs chefs. « La clé, c’est de confier le commandement des opérations à des hommes respectés », analyse un officier supérieur nigérien. Trois noms reviennent fréquemment : les colonels Didier Dacko, Mohamed Abderrahmane Ould Meydou et El Hadj Ag Gamou. Visiblement, leur rôle déterminant a aussi été perçu par l’ennemi. Le 2 décembre, Gamou, installé au Niger avec ses hommes depuis mai, a été victime d’un attentat.
18/12/2012 à 09h:23 Par Malika Groga-Bada /r Jeuneafrique.com

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14 COMMENTAIRES

  1. Le colonel Dacko, unperturbable defenseur de la nation. Homme debout, toujours pres a sa mission. Nos respect!

  2. Bonsoir Docteur.

    Je suis parfaitement d’accord avec vous. La patience est bien nécesaire pour gagner cette guerre.

    Seulement mon inquiétude c’est le comportement de ceux là même qui doivent nous rassurer en nous montrant autre chose que leur présence permatente sur la scène politique malgré les avertissements continus de nos amis sur qui nous comptons énormément.

  3. APRÈS LA CONSTITUTION DU GOUVERNEMENT D’UNION NATIONALE AU MALI, ON EST PRESSÉ POUR LAVER L’AFFRONT NATIONAL DE L’OCCUPATION DU NORD MALI MAIS :

    LA PRÉPARATION, LA DYNAMISATION, LA VALORISATION DES MÉTIERS ET LA MOTIVATION DES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI SONT INDISPENSABLES POUR REMPORTER LA GUERRE CONTRE LES TERRORISTES ET LES DJIHADISTES;

    CETTE GUERRE DOIT ÊTRE BIEN PRÉPARÉE.

    CETTE GUERRE NÉCESSITE L’ENGAGEMENT DE TOUS LES MALIENS ET DES PARTENAIRES (CEDEAO/UA/ONU) A TRAVERS UNE GUERRE COLLECTIVE D’INTELLIGENCE STRATÉGIQUE ET DE RENSEIGNEMENTS SUR LE TERRORISME.

    Bonsoir,
    Merci pour tous ceux qui contribuent à apporter des idées et des solutions pour résorber la crise au Mali.

    Les forces de défense et sécurité du Mali attendaient les armes, ces dernières sont arrivées.

    Mais, une préparation MINUTIEUSE est INDISPENSABLE pour affronter l’ennemi.

    Il est JUDICIEUX, maintenant, que les forces de défense et sécurité du Mali soient REDYNAMISÉES, UNIES, AIENT DES MÉTIERS REVALORISÉS ET QU’ELLES AIENT UN RENFORCEMENT DE CAPACITÉS ADAPTÉ afin d’affronter les terroristes et les djihadistes et de laver l’affront national de l’occupation du Nord Mali.

    Par patriotisme, elles savent que la guerre contre les terroristes et les djihadistes doit être gagnée, c’est pourquoi, elles doivent préparer minutieusement cette guerre afin de la remporter, pour leur honneur, pour celui du Mali.

    Pour ce faire, tous les Maliens doivent être avec eux et derrière eux.

    ON EST PRESSÉ POUR LAVER CET AFFRONT NATIONAL MAIS LA PRÉPARATION, LA DYNAMISATION, LA VALORISATION DES MÉTIERS ET LA MOTIVATION DES FORCES DE DÉFENSE ET SÉCURITÉ DU MALI SONT INDISPENSABLES POUR REMPORTER LA GUERRE CONTRE LES TERRORISTES ET LES DJIHADISTES.

    CETTE GUERRE NÉCESSITE L’ENGAGEMENT DE TOUS LES MALIENS ET DES PARTENAIRES (CEDEAO/UA/ONU) A TRAVERS UNE GUERRE COLLECTIVE D’INTELLIGENCE STRATÉGIQUE ET DE RENSEIGNEMENTS SUR LE TERRORISME.

    Bien cordialement
    Dr ANSSER AG RHISSA
    Expert TIC et Gouvernance
    E-mail: Webanassane@yahoo.com

  4. Réfléchissons avant de parler.

    Comment peut-on traiter de traitre quelqu’un qui a failli être assassiné pour la cause du Mali?? C’est parcequ’il est touareg?

    C’est l’un de nos meilleurs officiers et un vrai patriote, même si celà ne te pait pas.

  5. Ecoutez nous ne confirons que dalle a Gamou et Ould medou c’est des traitres ils jouent a un double jeux avec le Mali tous sauf Gamu

  6. Étaler les forces et faiblesses de ton armée,c’est nous porter préjudice.Votre plume peut galvaniser les troupes,servir de Mig,chars,BRD,Lance Rock,etc etc seulement en disant QUE L’ARMEE MALIENNE ou la grande muette est déjà sur le STARTING BLOC.Le compte est 2sur 3 pour le départ au départ.
    “MEME S’IL FAUT NOTRE SANG NOUS IRONS DE L’AVANT”

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