Le mercredi 22 septembre, la date commémorative de l’accession du Mali à l’indépendance a été célébrée de façon un peu festive car teintée d’un pincement de cœur au regard de la situation sécuritaire difficile que néanmoins l’armée nationale s’emploie à redresser. Gage de sa souveraineté, la création de l’armée du Mali fait suite à son accession à l’indépendance.
L’idée de la création de l’armée du Mali a germé sous le leadership du père fondateur du Mali indépendant, Modibo Kéïta. Archivistes et historiens s’accordent donc à dire que les deux évènements vont de pair. Ainsi, même si la date du 20 janvier 1961 est retenue dans la mémoire collective comme date de la création de l’armée malienne, il a été indiqué que les jalons avaient été déjà posés un peu bien avant notamment en 1959 lorsque le Soudan français (actuel République Mali) et le Sénégal décidèrent de créer la Fédération du Mali alors présidée par Modibo Kéita. « A la tête de la Fédération du Mali, Modibo Keïta désigne à son tour le colonel Abdoulaye Soumaré comme chef d’état-major général des armées. En véritable visionnaire, le premier président malien avait mis en place une sous-commission de travail composée de Mahamadou Diarra, représentant fédéral, Oumar Ly, Pinana Drabo et Sékou Traoré, tous deux capitaines, et Balla Koné, lieutenant de la gendarmerie, et investie de la mission de suivre, à titre consultatif, toutes les questions liées à la mise en place de l’armée malienne », nous apprennent les archives fouillées par nos soins dont une auprès de nos confrères du Quotidien National, L’Essor. Dans la suite des évènements, la Fédération du Mali éclate le 20 août 1960. Par la suite, Modibo Keïta et ses compagnons regagnent Bamako le 21 septembre de la même année et proclament le lendemain, l’indépendance de la République du Mali le 22 septembre 1960. Désormais dans un Mali indépendant, les autorités du pays vont également proclamer la fondation de l’armée le 1er octobre 1960 consacrant le véritable acte de naissance de l’armée nationale malienne. Cela, par le discours du capitaine Sékou Traoré, premier chef d’état-major de l’armée du Mali qui constitue, avec des nombreux autres camarades, l’un des artisans de la création de l’institution de défense.
En janvier 161 plus précisément, le 20, Modibo Keïta demandera à la France d’évacuer ses derniers soldats des bases militaires du territoire national. C’est cet acte fort, par lequel le président affirme la souveraineté militaire de son pays, qui est retenu comme fondation de l’armée malienne et célébré chaque année depuis.
Auparavant, le président Kéita avait pris le soin de nommer le 28 décembre 1960 le général Abdoulaye Soumaré chef d’état-major des forces armées maliennes, Sékou Traoré devenant chef d’état-major adjoint. L’année suivante, l’armée malienne composée d’environ 3 500 hommes est formée de quatre bataillons de commandos autonomes pour accroître la présence des forces de défense sur le territoire national.
Même si elle est prise aujourd’hui en tenaille dans une guerre asymétrique, l’armée malienne a, auparavant, longtemps contribué au maintien de la paix dans des pays frères et amis notamment au Libéria en Sierra Leone, en Afrique du Sud, pour ne citer que ces pays tout en préservant la quiétude sur son sol.
Alassane CISSOUMA
Les FAMAS face a la lutte contre le terrorisme :
Que d’efforts consentis pour diminuer les risques d’attaques terroristes
Depuis 2014, l’armée malienne est engagée aux côtés de ses partenaires notamment la France dans la lutte contre l’anti-terrorisme. Quels sont les efforts consentis pour diminuer les risques d’attaques terroristes contre les camps des FAMas ? Quel est le moral de troupe ?
Dans cette lutte contre le terrorisme, l’Etat malien continue de consentir beaucoup d’efforts pour minimiser les risques d’attaques surtout contre les camps des FAMas. D’abord, il continue de doter notre Armée en équipement de dernière génération : véhicules blindés, des aéronefs transportant les troupes sur le terrain. Pour diminuer les attaques contre les camps militaires de nos FAMas, l’Etat malien a revu sa stratégie en multipliant le dispositif militaire c’est-à-dire en mettant plus d’hommes tout enfonçant les check-points et aussi en réduisant les flux de passage autour des camps militaires comme celui de Mondoro, Boulkessi qui sont la cible des attaques.
Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, les attaques contre les camps militaires ont considérablement diminué. Cela prouver que l’Etat est en train de consentir beaucoup d’efforts dans la lutte contre les terroristes sans oublier les formations que les partenaires de l’Etat du Mali fournissent à nos FAMas dans le cadre de sa mission régalienne qui est de défendre la patrie. Autre effort consenti par l’Etat est l’adoption d’une deuxième Loi de Programmation Militaire (LOPM 2), en vue de consolider les acquis de la première LOPM.
Malgré les soubresauts, les coups bas et les revers sanglants que l’armée subis, elle continue de faire des exploits car notre survie et la survie de notre liberté en dépendent. Aujourd’hui, le sahel est devenu un terrain de combat dans le cadre de la lutte anti-terroriste et une simple présence de l’armée malienne dans le sahel ne suffit pas, il a fallu une coalition sahélienne (G5 sahel) regroupant le Mali, le Niger, le Burkina-Faso et le Tchad, pour mener ce combat anti-djihadiste. Cette coalition ne signifie pas que l’armée est faible, elle a aussi marqué des points, avant d’être aidée aujourd’hui fortement par ses frères d’armes de la France et de la Communauté internationale, aidé à libérer avant-hier des peuples frères sous le joug du colonialisme et de l’apartheid, aidé à imposer et maintenir la paix et la sécurité, protéger et défendre les populations civiles à travers le monde.
S’agissant du moral des troupes, il est beau fixe. L’armée malienne est en train de mener une lutte implacable contre les terroristes sur tous les fronts sur lesquelles elle est déployée. Et chaque fois, qu’il y a eu des attaques, la hiérarchie se rend sur les lieux pour faire un constat et galvaniser davantage la troupe à ne pas céder face à ces terroristes et obscurantistes.
Ousmane Mahamane