Du 22 septembre 1960 à ce 20 janvier 2016, que de triomphes et de gloires remportées sur les champs de bataille et sur les chantiers de développement, ici ou ailleurs. Mais que d’épreuves traversées, que mutations subies ! Janjo pour nos FAMA, pour nos hommes (et femmes) comme le dirait l’historien, poète d’un jour, pour magnifier les héros de notre défense nationale, de notre sécurité et de notre quiétude.
22 septembre 1960 :
une exigence du peuple
L’histoire de la vaillante armée malienne commence dès le 22 septembre 1960.
Ce jour-là, au Collège technique de Bamako, à l’appel des femmes du Mali de rappeler tous les fils du pays qui combattaient en dehors des frontières, Daouda Traoré, au nom des anciens combattants et victimes de guerre, dont il était le président, exigera le rappel sous les drapeaux de tous les officiers et sous-officiers pour défendre l’indépendance et la souveraineté acquises dans l’honneur et la dignité. À sa suite, le président du Mouvement Soudanais de la Paix, Sani Moussa Diallo demandera le démantèlement de toutes les bases étrangères et retrait des forces étrangères de notre territoire.
C’est dans cette exaltation nationaliste et patriotique que le 20 janvier 1961 le président Modibo Keïta, au nom de la souveraineté du Mali et de son non-alignement, demandera le départ des troupes françaises stationné sur notre territoire.
L’armée malienne, à la suite de cette résolution historique des autorités politiques, signera une des plus belles pages de l’histoire de notre pays le 5 septembre 1961 avec le remplacement du dernier drapeau français flottant sur notre territoire par celui de la jeune République du Mali.
19 novembre 1968 : décapitation de la hiérarchie militaire
« Vive la vaillante armée malienne », c’était le cri de délivrance et de soulagement du Peuple malien le 19 novembre 1968 après avoir entendu ceci : « Maliens Maliennes, l’heure de la liberté a sonné : le régime dictatorial de Modibo Keïta et de ses valets a chuté. Le comité militaire de libération assume désormais tous les pouvoirs politiques et administratifs et promet des institutions démocratiques qui seront issues d’élections libres ».
Une page de l’histoire que chacun apprécie à sa façon en fonction de sa sensibilité et de sa chapelle politique. Mais quoi qu’il en soit, le coup d’État du 19 novembre 1968 a marqué un tournant dans le parcours de l’armée malienne… ne serait-ce que par le fait qu’il s’est soldé par le départ à la retraite d’un certain nombre d’officiers supérieurs (2 colonels, 4 lieutenant-colonels, 5 commandants) qui étaient du nombre des artisans et des architectes de la grande muette.
En décapitant la haute hiérarchie, si le souci de la junte militaire, composée essentiellement de jeunes officiers, qui s’est emparée du pouvoir était de rajeunir l’armée, le résultat aura été un certain flottement, voire un laisser-aller, avec comme conséquences, en son sein, une guerre feutrée de leadership et des règlements de comptes à n’en pas finir.
13 août 1969 : début des divergences au sein de la junte
La liesse populaire qui a accompagné la chute du régime du Modibo Keïta était-elle un signe d’adhésion des populations au programme de la Junte militaire articulé en trois promesses : réconciliation nationale, redressement économique et financier, retour à une vie constitutionnelle normale ? Le Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN), qui savourait sa victoire, à travers manifestations de soutien et campagnes d’explication, avait-il réussi à fédérer et à rallier à sa cause toutes les composantes de l’armée ?
Neuf mois après le 19 Novembre 1968, il faut bien croire que non avec un coup de force déjoué contre le Comité Militaire de Libération Nationale par le Groupe dit du Capitaine Diby Sillas Diarra composé 33 officiers et sous-officiers désigné pour ce faire les « 33 conjurés d’août ».
Selon différents récits, notamment de survivants de cet épisode de l’histoire tourmentée de notre pays, le Coup d’État avait été bien mûri et planifié et projeté pour le 13 août 1969.
Sur les raisons de la tentative de coup d’État déjoué dans la nuit du 12 au 13 août 1969 par les tombeurs de Modibo Keïta, plusieurs versions circulent, édulcorées, plus ou moins teintées d’intentions vertueuses et patriotiques.
Première hypothèse : les « 33 conjurés » auraient pris la décision de renverser le CMLN pour restaurer la légalité constitutionnelle par le rétablissement de Modibo dans ses fonctions de Président légitime du Mali afin qu’il poursuive l’œuvre progressiste et salutaire qu’il menait, depuis 8 ans à la tête du pays.
Seconde hypothèse : l’objectif principal des « 33 conjurés » n’était-il pas simplement, en perpétrant son coup d’État, d’allumer un contre-feu pour assurer leurs arrières et couvrir leur forfait ? En effet, lors de l’instruction de leur affaire, certains éléments du putsch avoueront avoir agi par crainte de la divulgation de leur terrible secret : l’exécution sur ordre en 1964 de Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko et Kassoum Touré.
9 mars 1971 : règlement de comptes internes au CMLN
Au niveau de l’armée, il n’y avait pas non plus d’unanimité autour des actions du CMLN. En effet, malgré les sympathies apparentes, les quatorze officiers qui ont pris le pouvoir le 19 novembre 1968 n’étaient pas d’accord sur tout. Et, même plus, ils manquaient de cohésion interne.
Rapidement, deux groupes se formèrent : celui des durs ou « faucons » autour de Tiécoro Bagayoko, Directeur des services de sûreté, Kissima Dukara, ministre de la Défense ; et celui des modérés ou « colombes » autour du président Moussa Traoré et du Colonel Youssouf Traoré. Les autres membres du CMLN se rangeaient selon les circonstances sur l’un ou l’autre camp.
C’est dans ce contexte de bipolarité qu’est intervenu ce que l’histoire retiendra sous le nom de « Tentative de coup d’État » de Yoro Diakité et de Malik Diallo, tous deux membres du CMLN et le sergent-chef Siméon Sidibé.
Les causes profondes de la brouille entre ces deux capitaines et les autres membres du CMLN restent obscures. Selon la version la plus répandue, le Capitaine Yoro Diakité, « l’intellectuel » du Comité (car auteur d’un livre au titre évocateur « Une main amie »), était sans doute trop partisan du rapprochement avec la France comme son compagnon d’infortune, Malick Diallo. Est-ce la raison pour laquelle, officiellement, il avait été exclu du gouvernement pour avoir voulu « faire admettre une position anti-nationale ; anti-africaine et rétrograde » ? Toujours est-il qu’ils sont arrêtés le 9 mars 1971 et traduits devant la cour de sûreté de l’État pour « atteinte à la sûreté de l’intérieure de l’État » et condamnés le 31 juillet à la perpétuité.
2 juin 1974 : le « retour à la vie constitutionnelle normale »
Le 02 Juin 1974 le Comité militaire pour la libération nationale (CMLN) fait adopter, à travers un référendum, une nouvelle Constitution à plus de 99 %.
Si dans les principes, la nouvelle Constitution dote le pays d’une assemblée nationale, d’un parti unique et d’un chef de l’État élu au suffrage universel pour cinq ans, dans la réalité, elle ne laisse le pouvoir qu’aux militaires qui, contrairement à leurs promesses, ne rentreront pas dans les casernes.
Deux ans plus tard est fondée l’Union démocratique du peuple malien (UDPM), et l’armée malienne qui en est membre siégera dans son Conseil national jusqu’à la chute de Moussa Traoré. Mais avant…
25 novembre 1974 :
le conflit de l’Agacher
Au nom de l’intangibilité des frontières issues de la colonisation, le Mali de 1974 n’acceptait sous aucun prétexte qu’on viole impunément sa souveraineté. Pour ne l’avoir pas intégré, la Haute-Volta voisine a eu maille à partir avec le Mali souverain autour de ce qu’on a appelé la « Bande d’Agacher ».
La Bande d’Agacher est une zone frontière de 160 kilomètres de long et de 30 kilomètres de large située au nord-est de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) et à l’est du Mali. Pourquoi deux pays unis par la même histoire et le même peuplement se disputent autour d’une ridicule bande qui plus est semi-désertique ?
Les États n’ont pas d’amis, mais seulement des intérêts ; or, la bande d’Agacher est réputée receler d’importantes ressources naturelles : du gaz naturel et des ressources minières. Alors, on comprend aisément l’importance de l’Agacher et son enjeu pour les deux États pauvres qui espèrent sur l’exploitation du potentiel de la zone pour booster leurs économies. Aussi, Maliens et Voltaïques ne peuvent-ils qu’avoir des ambitions et/ou convoitises sur cette zone. Ces velléités de part et d’autre déboucheront, en ce 25 novembre 1974, en conflit armé entre le Mali et Haute-Volta. Mais de guerre, s’était-il agi vraiment ?
Contrairement à 1985 avec le Burkina Faso, le conflit frontalier avec la Haute-Volta n’a été marqué par aucune opération militaire d’envergure. Aussi, les pertes ont-elles été minimes pour les deux pays, parce que les deux armées se sont livrées uniquement à quelques escarmouches frontalières impliquant des échanges de tirs d’armes légères entre la fin du mois de novembre et le début du mois de décembre 1974. Des escarmouches continuèrent au début de l’année 1975.
Dans ce contexte de tension, il y eut des représailles contre les Maliens résidant en Haute-Volta. Ceci conduisit l’Organisation de l’unité africaine à créer une commission pour résoudre la crise. Les médiateurs recommandèrent la mise en place d’une commission technique neutre pour établir un tracé définitif pour la frontière.
Était-ce aussi parce qu’une diplomatie réactive a pu rapidement éteindre le feu ?
En tout cas, très vite, une médiation sera enclenchée par les voisins des belligérants, notamment les présidents togolais et nigériens, Gnassingbé Eyadéma et Seyni Kountché. C’est ainsi que lors d’une rencontre à Lomé (Togo), les deux parties acceptèrent le principe du tracé de la frontière qui mit un terme provisoire aux hostilités. En 1977, la Haute-Volta et le Mali s’engagèrent dans la voie de la médiation politique dans le cadre de l’ANAD (Accord de non-agression et de défense). Ce processus ne déboucha toutefois pas sur une solution concrète et pérenne…
28 février 1978 :
l’affaire de la bande des trois
Révolution de palais ou plus simplement de règlements de comptes au sein du CMLN entre rivaux, opposés pour des questions plus personnelles que politiques ? En tout cas, en ce début d’année 1978, l’épreuve de force ne traduit que imparfaitement la rupture du rapport de force au sein d’une Junte militaire déjà très divisée, en tout cas, clairement compartimentée.
Les « Quatorze » du Comité Militaire de Libération Nationale qui arrêtèrent le Président Modibo Keïta n’avaient-ils été unis que par leur ambition commune de prendre le pouvoir ?
Après la liquidation des « capitaines », le Colonel Moussa Traoré (promu à ce grade à titre exceptionnel en 1971) avait-il réussi à s’imposer comme le seul Chef au sein du CMLN ? Malheureusement, en cette année 1978, la junte au pouvoir reste encore divisée et régentée par deux clans : le clan des durs représenté par les lieutenants Kissima Dounkara, Tiécoro Bagayoko et Karim Dembélé et le clan des modérés dont le chef de file était le président Moussa Traoré et comprenait Youssouf Traoré, Filifing Sissoko. Autant les faucons étaient opposés à toute idée de retour des civils au pouvoir, autant les colombes hésitaient sur la marche à prendre. Mais dans le fond, les deux groupes tenaient à garder le pouvoir et ce qui les distinguait était plus personnel que politique, plus la forme que le fond.
C’est dans cette ambiance de déficience et d’autoritarisme exacerbé que le Président Modibo décède à Bamako le 16 mai 1977. Le peuple en colère défie la junte, sort massivement pour rendre le dernier des hommages au premier président du Mali et pointe un doigt accusateur sur ses « assassins ». La machine de la répression aveugle se déchaine : plusieurs dizaines voire des centaines d’arrestations, à travers la capitale et tout le Mali.
Au sommet de l’État, la situation est explosive, la cohabitation presque impossible entre colombes et faucons qui décident alors de mettre un terme à l’épreuve de force par un coup de force. Le Président Moussa Traoré, qui avait réussi à les infiltrer, sera mis très rapidement au parfum de leur Projet de Coup d’État.
C’est ainsi que dans un ultime instinct de survie et de conservation, Moussa Traoré et ses alliés renversent la situation à leur avantage en procédant à l’arrestation des principaux membres du Clan des durs, le 28 février 1978, annoncée par la radio, pour « haute trahison » : les lieutenants-colonels Kissima Dounkara, Tiécoro Bagayoko, Karim Dembélé, respectivement ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité, ministre des Transports et des Travaux publics et Directeur général des Services de sécurité.
Quelques jours plus tard, c’est au tour du colonel Charles Samba Sissoko, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, d’être incarcéré.
Mais les arrestations se multiplient au sein de l’armée où plus d’une trentaine d’officiers sont accusés de « participation ou complicité dans la tentative de coup d’État de la bande des quatre »- référence à la Révolution culturelle chinoise – et l’épuration gagne toutes les sphères de l’administration, y compris le secteur des sociétés d’État.
25 novembre 1974 : la crise de la bande de l’Agacher
Le Mali de 1974 n’accepte sous aucun prétexte qu’on viole impunément sa souveraineté. Pour ne l’avoir pas intégré, la Haute-Volta voisine a eu part deux fois (en 1974 et 1985) maille à partir avec le Mali souverain autour de ce qu’on a appelé la «Bande d’Agacher».
La Bande d’Agacher est une zone frontière de 160 kilomètres de long et de 30 kilomètres de large située au nord-est de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso) et à l’est du Mali. Pourquoi deux pays unis par la même histoire et le même peuplement se disputent autour d’une ridicule bande qui plus est semi-désertique?
Les États n’ont pas d’amis, mais seulement des intérêts; or, la bande d’Agacher est réputée receler d’importantes ressources naturelles : du gaz naturel et des ressources minières. Alors, on comprend aisément l’importance de l’Agacher et son enjeu pour les deux États pauvres qui espèrent sur l’exploitation du potentiel de la zone pour booster leurs économies. Aussi, Maliens et Voltaïques ne peuvent-ils qu’avoir des ambitions et/ou convoitises sur cette zone. Ces velléités de part et d’autre déboucheront, en ce 25 novembre 1974, en conflit armé entre le Mali et Haute-Volta. Mais de guerre, s’était-il agi vraiment ?
Contrairement à 1985 avec le Burkina Faso, le conflit frontalier avec la Haute-Volta n’a été marqué par aucune opération militaire d’envergure. Aussi, les pertes ont-elles été minimes pour les deux pays, parce que les deux armées se sont livrées uniquement à quelques escarmouches frontalières impliquant des échanges de tirs d’armes légères entre la fin du mois de novembre et le début du mois de décembre 1974. Des escarmouches continuèrent au début de l’année 1975.
Dans ce contexte de tension, il y eut des représailles contre les Maliens résidant en Haute-Volta. Ceci conduisit l’Organisation de l’unité africaine à créer une commission pour résoudre la crise. Les médiateurs recommandèrent la mise en place d’une commission technique neutre pour établir un tracé définitif pour la frontière.
Était-ce aussi parce qu’une diplomatie réactive a pu rapidement éteindre le feu ?
En tout cas, très vite, une médiation sera enclenchée par les voisins des belligérants, notamment les présidents togolais et nigériens, Gnassingbé Eyadéma et Seyni Kountché. C’est ainsi que lors d’une rencontre à Lomé (Togo), les deux parties acceptèrent le principe du tracé de la frontière qui mit un terme provisoire aux hostilités. En 1977, la Haute-Volta et le Mali s’engagèrent dans la voie de la médiation politique dans le cadre de l’ANAD (Accord de non-agression et de défense). Ce processus ne déboucha toutefois pas sur une solution concrète et pérenne.
25 décembre 1985 :
la guerre de Noël
Année 1983, un jeune officier est à la manette au Faso : le capitaine Thomas Sankara dont l’ambition est de prendre à bras-le-corps l’ensemble des problèmes du pays, y compris le conflit territorial avec le Mali. En effet, en 1985, les relations personnelles entre les deux présidents (Thomas Sankara et Moussa Traoré) sont déjà assez tendues depuis un certain temps et celles du Mali et de la Haute-Volta, devenue entre-temps le Burkina Faso, sont en voie de détérioration avancée quand le Faso révolutionnaire expulse un diplomate malien au Burkina Faso, Drissa Kéïta. Les divergences autour du dossier frontalier de l’Agacher entre le Mali et le Burkina ne s’amenuisent point.
Aussi, l’échec de rencontres entre des responsables diplomatiques des deux pays au sujet de la question ne fera-t-il que cristalliser et radicaliser les positions, en particulier au Burkina Faso où les médias d’État traitent le Mali des Généraux en bazin de tous les noms et lui prêtent l’ambition de planifier une invasion du pays des hommes intègres. La tension monte d’un cran.
Pour certains observateurs, le conflit de 1985 sera provoqué de façon délibérée pour distraire l’attention de l’opinion publique des problèmes intérieurs amenés par le retour d’une junte militaire au pouvoir lors de la révolution burkinabé et par la popularité faiblissante du régime militaire du président malien Moussa Traoré.
À la fin de l’année 1985, le gouvernement burkinabé organise un recensement sur l’ensemble du territoire. Les agents recenseurs pénètrent dans le territoire malien pour opérer dans des camps Peul dans la bande d’Agacher.
Jaloux de sa souveraineté et à cheval sur le principe de l’intangibilité des frontières, le Mali dénonce la violation flagrante de son territoire par son voisin et en appelle vainement à ses pairs de l’OUA d’intercéder auprès de son jeune homologue burkinabè, Thomas Sankara, pour qu’il arrête la provocation et les incursions intolérables sur son territoire. Faute d’obtenir une solution par la médiation, les troupes maliennes passèrent à l’action la nuit de Noël 1985.
Le 25 décembre 1985, la vaillante armée malienne, forte de 7 600 hommes, lança plusieurs attaques terrestres contre des postes de frontière burkinabé.
L’armée burkinabé (4 600 hommes) achemina des soldats dans la région et lança des contre-attaques.
Mais notre armée montra des degrés de préparation et d’organisation supérieurs avec des nombreuses attaques et bombardements couronnés de succès, ce qui l’amena à libérer les villages occupés par le Burkina Faso et à poursuivre son offensive au-delà des positions initiales.
Il y eut une réaction de la part des burkinabés, mais ceux-ci essuyèrent des pertes supérieures aux nôtres.
L’épisode le plus sanglant de la guerre fut le bombardement par les forces aériennes maliennes du marché de la ville de Ouahigouya, dans lequel de nombreux civils furent tués.
Bilan du conflit : 141 morts et 257 blessés, côté Burkinabè ; contre 38 morts et 57 blessés, côté malien.
Le gouvernement libyen essaya, sans succès, d’amener les belligérants à un cessez-le-feu.
Un deuxième cessez-le-feu promu par le Nigeria et la Libye, le 29 décembre, fut également un échec. Une trêve signée le 30 décembre sous l’égide de l’ANAD mit fin à ce qui allait être connu par la suite comme la « guerre de Noël ».
En janvier 1986, lors d’un sommet de l’Accord de non-agression et d’assistance en matière de défense (ANAD), dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), les présidents burkinabé et malien acceptèrent de retirer leurs troupes aux positions qu’elles occupaient avant le conflit.
Les prisonniers de guerre furent échangés en février et les relations diplomatiques rétablies en juin.
En dépit de ces signes positifs, le contentieux resta sans solution.
Le cas fut soumis à la Cour internationale de justice. Dans son jugement, rendu le 22 décembre 1986, la Cour partagea les 3000 kilomètres carrés de façon presque égale entre les deux États. Le Mali reçut la partie occidentale et le Burkina Faso la partie orientale. Le président malien qualifia le jugement de « très satisfaisant » et de victoire pour les « peuples frères » du Burkina Faso et du Mali.
La dernière borne de la frontière entre nos pays a été fixée en février 2010.
26 mars 1991 :
retour dans les casernes
Voilà près de 23 ans que le président Moussa TRAORE à travers le CMLN puis l’UDPM règne sur le Mali.
En ce mois de mars 1991, un soulèvement populaire, suscité et encadré par les forces dites démocratiques, secoue le pays depuis plusieurs mois. Ce soulèvement populaire avait pour but, publiquement proclamé, d’instaurer le pluralisme démocratique et la transparence dans la gestion des affaires du pays. Le bilan des manifestations est lourd en vies humaines.
Aussi, face à la résistance du régime du parti unique, l’Union démocratique du peuple malien (Udpm), qui voulait conduire le changement et lui imprimer son propre rythme, un coup d’État militaire conduit par le Lieutenant-colonel Amadou Toumani TOURE, ATT, sera perpétré dans la nuit du 25 au 26 Mars 1991… pour arrêter le bain de sang.
Un Conseil de réconciliation nationale (CRN) dirigé par ATT exerce le pouvoir, engage des pourparlers avec l’opposition. Le CTSP (Comité de transition pour le salut du peuple) est mis en place. Composé de militaires et de civils, il est dirigé par le Chef de junte, Amadou Toumani Touré qui nomme le 2 avril 1991 l’ancien ministre des Finances Soumana Sacko comme Premier ministre.
En marge de la conférence nationale (29 juillet – 12 août 1991) chargée de poser les balises de la 3ème République et de faire l’état de la Nation, l’armée par la voie du Colonel Karamoko Niaré présentera ses excuses au peuple meurtri et martyr du Mali.
17 juillet 1991 : menace sur la démocratie
Malgré la dissolution du Conseil de Réconciliation nationale (CRN), son remplacement par le CTSP et la nomination d’un Premier ministre avec les pleins pouvoirs, c’est bien l’armée qui détient la réalité du pouvoir. Or, en son sein, c’est loin d’être la cohésion et l’entente parfaites. Tous les généraux ayant été écartés, c’est la guerre feutrée des Colonels.
Déjà, au lendemain du 26 Mars, une polémique s’installe au sein de l’opinion sur le « vrai auteur de l’arrestation de Moussa ». Qui est le vrai Chef ? ATT ? Kafougouna Koné ? Le tout puissant DG de la SE, le Colonel Oumar Diallo Birus ? Ou le très populaire Commandant Diabira dont les louanges étaient à l’époque sur toutes les ondes des radios libres naissantes ? Le suspens ne va pas durer.
Dès le 17 juillet, six mois à peine après le Coup d’État, le gouvernement de transition annonce avoir déjoué une tentative de coup le 14 Juillet, dirigé par le ministre de l’Administration territoriale, le major Lamine Diabira. Est-ce parce qu’il avait par le passé nourri l’ambition de renverser le régime ou parce qu’il a tenté réellement de renverser la Transition démocratique ?
Pour beaucoup, l’ancien gouverneur est victime de sa popularité tant au sein de l’armée que la population malienne. Aussi, ce 14 juillet, le major Lamine Diabira et 8 autres officiers seront arrêtés et emprisonnés à la base militaire de Kati. Puis, ce sera le tour du Colonel Oumar Diallo dit Birus, arrêté lui aussi pour tentative de Coup d’Etat… qui se transformera après en infraction économique.
Nous vous faisons économie du 12 janvier 2012 et 22 mars 2012.
Les Pionniers
Capitaine Pinana Drabo
Capitaine Kélétigui Drabo
Général Abdoulaye SOUMARE
Colonel Sékou TRAORE
Liste des ministres de la Défense
Vingt cinq (26) ministres se sont succédé à la Défense, dont 12 militaires. Soumeylou B Maiga est le seul ministre à avoir occupé deux fois le portefeuille de la défense.
1- Mamadou Madéra KEITA (22 septembre 1960-21 juin 1961)
2- Modibo KEITA (21 juin 1961-19 novembre 1968)
3- Mamadou DIAKITE (21 juin 1961-19 novembre 1968)
4- Capitaine Charles Samba SISSOKO
5- Capitaine Yoro DIAKITE (19 septembre 1970-26 novembre 1970)
6- Lt-colonel Kissima DOUKARA (28 novembre 1970-28 février 1978)
7- Général Moussa TRAORE (4 mars 1978-8 janvier 1991)
8- Général Sékou LY (6 juin 1986-8 juin 1989)
9- Général Abdoulaye OULOGUEM (8 juin 1989-12 septembre 1989)
10- Général Mamdou COULIBALY (12 septembre 1989-2 mars 1991)
11- Lt-colonel Tiécoura DOUMBIA (5 avril 1991-26 août 19991)
12- Lt-colonel Kafougouan KONE (26 août 1991-9 juin 1992)
13- Me Abdolaye Sékou SOW (9 juin 1992-12 avril 1993)
14- Dioncounda TRAORE (9 juin 1992-25 octobre 1994)
15- Boubacar Sada SY (25 octobre 1994-17 février 1995)
16- Mamadou BA (2 juillet 1996-16 septembre 1997)
17- Mohamed Salia SOKONA (16 septembre 1997-21 février 2000)
18- Soumeylou Boubèye MAIGA (21 février 2000-10 juin 2002)
19- Mahamane Kalil MAIGA (14 juin 2002-29 avril 2004)
20- Mamadou Klazié CISSOUMA (29 avril 2004-2007)
21- Natié PLEA (2007 à 2012)
22- Sadio gassama (Février 2012-Mars 2012)
23 – Yamoussa Camara (Avril 2012-Semptembre 2013)
24 – Soumeylou B Maiga ‘Septembre 2013-Mai 2014)
25 – Ba N’Daou (Mai 2014 – Janvier 2015)
26 – Tiéman Hubert Coulibaly (Janvier 2015-Septembre 2016)
27-Abdoulaye Idrissa Maiga (depuis septembre 2016).
Les grandes épreuves de l’armée malienne
Chefs d’état-major généraux
Il est à noter que cette fonction n’a vu le jour qu’à partir de 1984. Avant, il y avait un chef d’état-major de l’Armée de terre, puis chef d’état-major de l’Armée de l’aire. Tous les autres corps étaient dénommés «chefs de corps».
1-Général Bougari SANGARE (1984-1986)
2-Général Mamadou COULIBALY (1986-1989)
3-Colonel Ousmane COULIBALY (1989-1991)
4-Lt-Colonel Kafougouna KONE ((1991)
5-Colonel Souleymane DAFFE (1991-1992)
6-Colonel Toumani SISSOKO (1992-1994)
7-Colonel Pangassi SANGARE (1994-1999)
8-Général Siriman KEITA (1999-2002)
9-Colonel Sadio GASSAMA (2002-2004)
10-Général Seydou TRAORE (2005-2008)
11-Général Gabriel POUDIOUGOU (2008-2012)
12-Dahirou DEMBÉLÉ (2012-2013)
13-Mahamane TOURÉ (2013-2015)
15-Didier DAKOUO (De 2016 à aujourd’hui).
FIGURES MARQUANTES DE L’ARMÉE MALIENNE DE 1960 A NOS JOURS
Général Didier Dakouo
Général Gabriel POUDIOUGOU
Général Abdoulaye SOUMARE
Capitaine Sékou TRAORE
Colonel Kélètigui DRABO
Colonel Pinana DRABO
Général Moussa TRAORE
Colonel Kissima DOUNKARA
Colonel Tiécoro BAGAYOKO
Général Baba DIARRA
Général Amadou Toumani TOURE
Général Kafougouna KONE
Capitaine Dibi Sylas DIARRA
Général Mamadou COULIBALY
Général Cheick Oumar DIARRA
Général Nainy TOURE
Colonel Major Gan fely DIALLO
Général Miinkoro KANE
Colonel-Major Tiéffing KONATE
Colonel-Major Broulaye KONE
Colonel Ousmane SOUMARE
Général Sadio GASSAMA
Général Mamadou TOGOLA
Colonel-Major Mamy COULIBALY
Général Tièfolo DICKO
Général Abdoulaye OULOGUEM
Colonel Mamadou SANOGO
Commandant Abdoulaye DIALLO
Colonel Hama BARRY
Colonel Félix SAGARA
Colonel Abdoulaye SALL
Colonel Tiéoulé SIDIBE
Colonel Aly CAMARA
Colonel Issa DIALLO
Colonal Ba DAOU
Colonel Gaoussou COULIBALY
Général Kamy DIABATE
Général Fanta KAMISSOKO
Colonel-Major Issa DIARRA
Colonel Mary DIARRA
Général Abdramane BABY
Général Souleymane SIDIBE
Colonel Lamine DIABIRA
Chef d’escadron Balla KONE
Rassemblés par Sidi DAO
Merci pour cette page d’histoire de l’armée malienne.
Je m’attendais également, en plus de DANFAGA, au Colonel Toumani DIAKITE de la Gendarmerie … Merci néanmoins pour cette résurrection des figures emblématiques de notre Arméé!
Comment pouvez vous parlez des figures de l’armée Malienne et sans parler du Général Amara Danfakha??? vraiment méconnaître les archives de l’armée en particulier de l’armée de l’Air et de la Garde Républicaine………………..
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