Armée malienne : Des causes et facteurs de sa déchéance

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Depuis les accords d’Alger, l’armée malienne s’était plus ou moins retirée d’une grande partie du Nord. Certes, il y avait des camps et des garnisons militaires. Mais une armée cantonnée est inefficace face à un ennemi mobile disposant d’armes lourdes.

La dépendance sur les moyens blindés (par exemple  le BRDM, un « monstre »  très vorace en carburant et difficile à évacuer en cas d’attaque embusquée) et l’artillerie avaient   fini par « ossifier » l’armée malienne. Les moyens aériens qui devaient lui conférer la victoire dans les moments difficiles n’avaient pas été très bien pensés.

Un armement mal adapté

Par exemple, les hélicoptères Mi24, qui devaient aider à mater la rébellion avait un rayon d’action très limité : plus ou moins de  250 km, sans ravitaillement. La distance entre Gao (où étaient basés des Mi24) et Arouane (par exemple) est de 475 km par voie aérienne. Aguelhok est à 370 km, et même Kidal se trouve à 290 km. Même de Tessalit à Tinzaouaten, il faut compter 215 km. Tout cela met ces localités en dehors du champ d’action du Mi24. Un Mi24 qui décolle de Tessalit pour Tinzaouaten ne pourrait rester longtemps dans les combats une fois arrivé sur place. Le ravitaillement en route n’était pas possible non plus, simplement parce qu’en dehors de ses garnisons, l’armée ne contrôlait pas le terrain. D’autre part, le positionnement de ces avions ailleurs qu’à Gao posait automatiquement un problème de ravitaillement en carburant, un carburant qui devait passer par la route, mais une route que l’armée ne contrôlait plus.

Des recrutements à relents de corruption et de népotisme

Le Mali possède une armée de volontaires recrutés dans toutes les régions du pays. Les recrues font d’abord une formation où ils apprennent le métier des armes avant de rejoindre leurs unités d’affectation pour parachever leur apprentissage. Depuis les années 1990, on a assisté à une réduction du temps de formation et au recrutement direct d’anciens rebelles sans formation. Mais la corruption et le népotisme ont gangréné tous les recrutements opérés par l’Etat. La Presse malienne avait régulièrement dénoncé le manque de transparence des recrutements dans l’armée. En 2007, l’Etat avait entrepris une politique de recrutement à outrance afin de rajeunir les effectifs. Ainsi, 10 000 jeunes devaient être recrutés. Ce rythme accéléré a pesé sur la formation de base qui était déjà passée de 9 à …3 mois ! Au Prytanée militaire, bastion des futurs officiers, la situation n’était guère meilleure. Les enfants d’officiers supérieurs ou ceux recommandés par eux avaient la préférence du système. Il est donc clair qu’une armée bâtie sur le copinage, la corruption et le laisser-aller généralisé ne peut être ni républicaine, ni effective. Le recrutement des années 1990 d’anciens rebelles dans les rangs avait été difficile au début, puis jugé comme un succès en quelque sorte.

Dans sa thèse (1998, il était alors Lieutenant-colonel) à l’Ecole de guerre de l’armée américaine, le Général Kalifa Keïta, Chef du PC (Poste de contrôle) opérationnel de Gao jusqu’en mars 2012, informait : « Dans un premier temps,  il y avait beaucoup de suspicion de part et d’autre. Les combattants Touaregs, n’ayant pas reçu de formation classique, manquaient de crédibilité aux yeux de leurs camarades. Certains avaient également des difficultés à s’adapter à la vie de l’armée régulière et ont préféré quitter le service. Mais au fil du temps, les choses se sont nettement améliorées ». Compte tenu des défections récurrentes et répétées, l’armée a souffert d’un mal profond qui a fini par saper son efficacité sur le terrain.

Défaillances, impréparation, manque de motivation…

Dans une guerre, la préparation des soldats aux techniques militaires est un atout considérable. Or au Mali, l’instruction de base des soldats a pendant très longtemps été une affaire bâclée et au finish, réduite au strict minimum. Pour déceler ces problèmes, remontons tout simplement à la guerre de 1985 contre le Burkina Faso. Tout récemment encore, les instructeurs de l’armée américaine (JCET de 2009) ont noté une unité  malienne pourtant d’élite. Une note qui n’était guère fameuse, encore moins encourageante : 6 sur 10. En comparaison, une simple unité régulière de l’armée algérienne (donc pas d’élite) aurait reçu une note de 8 sur 10. Plusieurs défaillances avaient été soulignées à l’époque : manque d’entraînement régulier (par exemple, tir à la cible, tir d’artillerie, etc), spécialisation incohérente. Sur ce dernier point, les Américains avaient noté des défaillances de taille. Dans une patrouille mobile, peu de soldats (à part le chauffeur attitré) savaient conduire, et une seule personne savait utiliser la mitrailleuse lourde. On comprend donc aisément que l’ennemi exploiter ces situations, voire ces défauts à son propre compte : qui est fou ? Malgré qu’elle ait perdu de nombreux soldats et officiers dans des embuscades, l’armée n’avait pas encore intégré les simples techniques anti-embuscades.

A cela, il faut ajouter le manque de motivation des soldats maliens. S’ils étaient déployés au Nord, ils recevaient un surplus sur leur solde. Malgré tout, beaucoup d’entre eux considéraient cette  affectation « dans les dunes et les sables » comme une punition. D’ailleurs, cette terre « étrangère » (le Nord) vaut-elle le prix de leur vie ? Etre dans une unité déployée au « Sud » ne présentait-il pas un avantage certain ? Autant de questions (entre autres) que se posaient certains d’entre eux et qui avaient certainement pesé lourd sur les abandons de postes enregistrés entre janvier et mars 2012.

(A suivre)

 Oumar Diawara « Le VIATOR »

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. Ce journaliste Oumar Diawara devrait avoir honte; il a plagié un article qui ne lui appartient pas; il a simplement enlevé le nom de l’auteur et le remplacer par le sien.
    Mr Diawara, vous devriez avoir honte!!!

    • Mon cher, je suis parfaitement d’accord avec vous. Je ne crois pas mes yeux. C’est l’article de KS qui est copier de MaliLink et coller dans le journal “le Combat” sans faire reference a l’auteur. Que c’est malhonette. Mr Diawara, ayez honte. Chers lecteurs, le journal “le Combat” vous trompe. Il n’est pas sincere. Le journaliste Oumar Diawara est un voleur. Par ailleurs, KS a aussi ecrit la suite de son analyse qui est partage par les membres de MaliLink. J’espere que le faux journaliste Oumar Diawara ne la copiera pas pour la coller comme c’est juste le cas. En principe, il n’est pas demande de ne pas reproduire les idees des autres. Non. Au contraire, on peut reprendre les idees des autres integralement, mais en leur faisant reference. Soit on commente l’idee en le reproduisant. Ainsi, on avance. Mais ce qui vient d’etre fait par Mr Oumar Diawara s’appelle vol intellectuels qui est sanctionne par les lois. C’est avant tout non deontologique.
      J’espere que le journal “le Combat” presentera ses excuses aux lecteurs pour le fait qu’un de leur journalistes voleur a spiole et s’est approprier d’un article du reseau MaliLink sans faire reference a l’auteur.

  2. Je vais vous raconter une histoire, vraie et recente (Fev.2012) emouvante et degoutante envers les officiers superieurs cantonnes a Bamako ville. Une quarantaine de jeunes en postes au Nord se sont battuent farouchement jusqu’a leurs derniere cartouche, leur chef (Un Sous Officier) a appeler Bamako en vain de venir en renfort ou envoyer des munitions et cela pendant trois jours d’intenses combats sans repit. Au troisieme jour tous les officiers restaient INJOIGNABLES au telephone et ne prenez plus leur appel. Resultats: au 4eme jours sans minutions ni renforts, ces 40 soldats seront tous pris et tues armes vides a la main.
    A qui la faute?
    Voyez vous des histoires pareilles sont monnaies courrantes au sein de l’armee. Demotivant me diriez vous? Degoutant et Atroce me diriez vous? mais c’est la TRISTE realite des choses que certains soldats ont endurer et donner leurs vies impuissants sans assistance devant l’enemi.
    Chers compatriotes il ne faut pas en vouloir aux sous officiers de l’armee il faut plutot les ecouter et prendre en compte leurs preoccupations. C’est des humains comme nous, avec emotions et sentiments.
    Je ne cautionne point un coup d’etat loin de la mais disons nous la verite qu’a meme, le Mali n’avait d’armee au vrai sense du mot comme le relate l’auteur de l’article. D’ailleurs en ce moment meme les americains font leur propres “Mea Culpa” et se demande quels resultats ont ils eu par rapport a ceux escomptes dans leur programme d’aide a l’armee malienne.
    Ceci dit je pense sincerement qu’on doit depasser le debat politique sur la transition et laisser le PM et son gouvernement travailler, on a pas besoin de “Ppi” ensuite exiger de Sanago et ses troupes de se mettrent aux pas avec l’aide de la Communaute Internationale pour la recuperation du Nord.
    Je suggere aussi que les Chefs d’Etats Majors de la CDEAO et des Representants des Services Militaires de l’OTAN et des USA se rencontrent a Bamako avec Les militaires maliens pour degager une strategie de recuperation du Nard Mali. Les actions doivent prendrent le dessus sur les paroles, tout le monde a deja parler mais personne ne fait RIEN pour faire avancer les SOLUTIONS.

    • Je soutien ton point de vue et cette analyse!
      Tu fais partie des rares, contre qui je ne suis pas hostile 😉 😉 😉

  3. Voici des analyses qui peuvent être jugées dignes d’un vrai spécialiste !! Tout le peuple malien doit savoir de telles choses pour se convaincre que nous n’avions pas d’armée. Une armée c’est un ensemble systémique : des hommes, des armes, de l’organisation, de la coordination et du sens de l’anticipation. Tout porte à croire que nos généraux, colonels et commandants n’ont aucun plan de défense de notre vaste territoire. Ils doivent être alors dégradés à défaut de passer devant une cour martiale. Depuis la transition de 1991, les militaires ont exigé une loi de programmation militaire et un budget conséquent. Et le résultat est lamentablement décévant. Ces généraux, avec ATT en tête, doivent répondre de cette haute trahison du peuple malien!!! Il est temps de demander des comptes à ceux qui dirigent les affaires publiques. Toute bonne restructuration de notre armée doit commencer par dégrader ces officiers supérieurs. Il le faut. IMPERATIVEMENT !!!!!

  4. courage cher journaliste. il faut qu’on analyse les raisons de notre chute pour bâtir un Mali nouveau.

    • Cet article est spiole par le journaliste Oumar Diawara sur le reseau MaliLink. C’est un membre de ce reseau qui a ecrit cet article et meme la suite. Si le journalisme consiste a s’inscrire sur les reseaux de discussion et reprendre integralement les posts des membres de ce reseau sans leur permission et sans faire reference a l’auteur, c’est execivement grave. Honte a toi Mr Oumar Diawara. Si nous les jeunes, nous nous plaignons qu’on s’approprie de nos projet, maintenant nos journalistes s’approprient pas seulement de nos idees, mais de l’integralite de nos recits. En un mot, un copier-coller sans faire reference a la source. C’est du vol intellectuel. Je deduis que Mr Diawara n’est pas un journaliste, mais un fils a Papa qui a passe son temps a acheter des notes pour avoir son diplome, ou simplement il a achete son diplome contre de l’argent trebuchant, sans apprendre qu’est ce que la deontologie. Il y a beaucoup de Mr Diawara dans la presse malienne. Cela dit, l’article en question ne m’appartient pas, mais je connais tres bien son vrai auteur pour avoir repondu a plusieurs de ses messages sur les reseaux maliens de discussion. Il les partagerai sans probleme avec les lecteurs, mais je pense qu’il fallait au moins demander sa permission. Dans le cas echeant, il fallait faire reference a l’auteur. Donc, chers lecteurs ducombat, votre journal vous trompe. Votre journal n’est pas honete envers vous. Votre journal est un voleur de propriete intellectuel. Le Mali a encore a faire.

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