L’un des avions de chasse offerts par le Président Amadou Toumani Touré à l’armée malienne après les attaques de Kidal et Ménaka a fait un accident hier dans la ville de Gao. C’est le 5e d’une longue et triste série dont souffre l’armée de l’air de notre pays et qui interpelle hiérarchie militaire, pouvoir politique et certains hommes d’affaires qui bénéficient de marchés à des conditions avantageuses.
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Selon un habitant de la cité des Askias que nous avons pu joindre par téléphone, c’est vers neuf heures que l’un des Migs en vol de reconnaissance est tombé en plein milieu du fleuve dans les environs de la rive de «Djidara». Le pilote de cet avion de chasse, un certain commandant Wagué, a pu s’éjecter avant que l’avion ne tombe en plein milieu du fleuve Niger, a affirmé le même habitant. Il y aurait eu des blessés, ajouta-t-il enfin.
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Mais selon le chef de la DIRPA (Direction de l’information et des relations publiques des armées), le Colonel Abdoulaye Coulibaly : « au cours d’un exercice de routine ce jeudi 18 octobre aux environs de 08 h 00, un MiG 21 des forces armées maliennes a fait un atterrissage forcé dans un champ de riz dans la banlieue de Gao à la suite d’ennuis techniques ».
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Dans le même communiqué, le colonel porte parole de l’armée malienne précise que « le pilote a pu regagner sa base saint et sauf. Aucune victime n’est à déplorer».
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Comme on peut le constater, ce communiqué laconique ne parle pas d’accident mais d’un « atterrissage forcé à la suite d’ennuis techniques ». Il ne mentionne nulle part ni le sort du Mig 21 des forces armées maliennes, ni l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui.
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Cet accident d’avion qui est intervenu hier matin à Gao est le 5e crash d’avion qui a eu lieu au Mali en une année, selon des sources bien informées.
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En effet, il y a deux semaines seulement, un avion de type «Tettra» s’est écrasé dans la zone de Gao. Il y en a eu un aussi dans le champ du Colonel Cheick Kéïta, Directeur général des douanes et un autre dans le Mandé.
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Il y a deux mois, un avion de type «Basler» a vu sa queue s’envoler au moment du décollage. Avec cette répétition des accidents d’avion sur notre sol, on peut donc conclure qu’on a une flotte aérienne qui est vétuste. Ce qui amène à s’interroger réellement sur les conditions d’acquisition de ces avions vétustes et sur un certain nombre d’hommes d’affaires qui bénéficient de marchés de gré à gré et qui vont acheter de la quincaillerie. Ce qui aussi au sein des pouvoirs publics (hiérarchie militaire et pouvoir politique) fait de l’argent perdu pour le pays et met surtout en danger la vie de nos pilotes et concitoyens.
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Il semble que les Migs en question (tous des avions de chasse) ont été achetés il y a seulement une année depuis l’attaque de Kidal et Ménaka pour mettre l’armée en confiance. En terme de résultat, il ne fait l’objet d’aucun doute qu’on est loin du but recherché.
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A titre d’exemple, dans la réparation de l’avion dont la queue a été cassée par le vent, on parle de surfacturation pour remplacer la queue.
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En outre, quand les avions tombent en panne, au lieu de les amener dans les usines spécialisées mondialement reconnues pour les réparer, on préfère passer par des hommes d’affaires pour acheter des pièces. En la matière donc il y a un vrai problème et il n’existe aucune efficacité.
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Birama Fall
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