De la première République, (sous la houlette du Général Abdoulaye Soumaré), à nos jours, l’armée malienne a été de tous les combats. Aussi bien de la sauvegarde de la souveraineté nationale que du combat pour le développement du Mali.
S’il y a une image encore gravée dans la mémoire de générations de Maliens, c’est sans doute celle de l’adhésion de nombre de Maliens au renversement le 19 Novembre 1968 du Président Modibo Kéïta par des militaires.
Illusions perdues, car l’espoir suscité s’estompa et l’image de l’armée en prit un sévère coup avec la gestion catastrophique du pays par « les militaires ».
En effet, jamais autant que sous la IIe République, l’armée n’a été déviée de sa mission première, celle de garantir la paix et la sécurité du peuple.
C’est dans ces conditions extrêmes que survinrent les événements de Mars 1991 où, les efforts du peuple et le coup de main salvateur de militaires patriotes eûrent raison du régime dictatorial du Général Moussa Traoré.
Les vingt-trois ans de régime de Moussa Traoré ont fortement terni l’image de l’armée malienne.
Prenant conscience de cela, au cours de la Conférence Nationale, l’Armée a accepté de faire son mea culpa et demander pardon à son peuple.
Dès lors, les barrières entre le peuple et l’armée ont commencé à tomber peu à peu.
La volonté des militaires d’être au service exclusif du peuple ne se cache plus. L’armée malienne s’est réhabilitée par sa participation à la révolution de Mars 1991.
Des efforts au compte de la IIIè République
Par sa spécificité, l’armée doit être mise dans les conditions optimales pour mener à bien ses missions. Cela, un homme l’a vite compris : il s’agit de feu le Docteur Boubacar Sada Sy. Aussitôt désigné à la tête du département des Forces Armée et des Anciens Combattants, il s’est fixé comme mission une réfondation de l’armée en initiant des lois « révolutionnaires ». Ces lois aujourd’hui dans le milieu des soldats, portent le nom de « lois Sada Sy ».
Les lois Sada Sy
Pour parler militaire, c’est un véritable arsenal législatif qui a été adopté en vue des changements dans l’armée. Tous les domaines sont concernés. Il s’agit entre autres de la loi portant organisation générale de la défense nationale et des forces armées, la loi portant statut général des militaires, celle édictant un code de justice militaire. A celles-ci, il faut ajouter la loi portant modification du régime général des pensions militaires. Ces lois ont opéré une véritable révolution au sein de notre armée.
Les lois portant statut général des militaires, code de justice militaire marquent véritablement une rupture avec le passé.
Ils consacrent désormais la soumission des militaires aux lois de la République, en réaffirmant d’une part les droits et devoirs du militaire et d’autre part en déterminant les infractions militaires, les sanctions et les tribunaux compétents. L’arsenal législatif et réglementaire pour affirmer la primauté du droit dans l’armée est ainsi une réalité au Mali. Ces textes permettent de mettre l’armée à l’aise par rapport à son fonctionnement et à la nation. L’armée nationale se veut républicaine pour de bon, nous confie le chef du bureau de presse qui soutient ses propos avec le code de conduite des Forces Armées et de Sécurité du Mali. Ce code précise les devoirs des Forces Armées et de Sécurité envers l’Etat, les rapports entre les Forces Armées et de Sécurité et les populations, les rapports entre les Forces Armées et de Sécurité et les Droits de l’homme, le Droit International Humanitaire. Ce code de conduite, d’ailleurs, a fait tâche d’huile dans la sous-région et beaucoup de pays s’inspireraient du Mali.
Une nette amélioration des conditions de vie
« Il n’y a pas de comparaison entre les conditions de vie d’avant Mars 1991 et celles d’aujourd’hui » nous confiait un militaire. Nous avons pris connaissance concrètement des efforts faits pour améliorer les conditions de vie de nos soldats. Les textes adoptés dans ce sens sécurisent les militaires par un meilleur traitement. Le statut général des militaires organise de manière transparente et égale pour tous, les règles d’avancement et de rotation militaire et permet de donner un certain nombre de garanties quant à la sécurité de l’emploi et la carrière professionnelle du militaire.
La modification du régime général des pensions militaires a permis une nette amélioration des conditions de vie du militaire malien.
L’alinéa 2 de l’article 55 de la loi portant régime général des pensions militaires stipule : « la pension et la solde de réforme sont de plein droit révisé en cas d’augmentation du traitement indiciaire des fonctionnaires en activité, elles sont majorées dans la même proportion que les traitements indiciaires et pour compter de la date d’effet de la majoration de ces derniers ». Ce qui veut dire que l’octroi et la qualité des pensions entre civils et militaires sont les mêmes.
Ainsi, le militaire à la retraite se trouve mieux sécurisé. Concernant les retraites, une pile d’arrêtés portant transposition des militaires admis à la retraite dans la nouvelle grille indiciaire. Cela concerne des militaires partis de 1980 à la date d’aujourd’hui. La négularisation des droits impayés depuis 1980 est estimée à une somme de plus d’un milliard FCFA.
Concernant l’habitat, des camps militaires ont été construits à Kidal, Ménaka et Bamako pour près d’un milliard FCFA pour chacune des infrastructures concernées. Les camps de Kayes, Ségou, Sikasso, Tombouctou et Gao ont été réhabilités ou reconstruits, ainsi que l’hôpital militaire de Kati et les cités militaires.
Le bureau de presse de l’armée : une révolution
L’image caricaturale qui se donne de l’armée dans le milieu des journalistes est « la grande muette ».
Aujourd’hui au Mali, il est difficile de croire que c’est le cas, du moins depuis la création par Feu Boubacar Sada Sy du bureau de presse de l’armée. Encore une fois, l’ancien ministre a vite compris ce qu’il fallait pour redorer le blason d’une armée ternie par 23 ans de régime Moussa, en l’occurrence les assassinats de Mars 91 et la rébellion dans le Septentrion.
Les missions étant concrètement définies, il a fallu la compétence et la disponibilité des hommes chargés de l’animation du bureau pour que des résultats appréciables soient atteints.
Il y a là de quoi inspirer les autres départements pour qu’effectivement, la communication gouvernementale soit. L’ambition du Bureau de Presse de l’Armée, selon son chef, c’est de développer une communication interne avec des antennes au niveau des Etats Majors, des bases aériennes et des garnisons. A cela s’ajoute la professionnalisation des journalistes en communication de défense.
Des injustices à réparer
A l’occasion de ce 51ème anniversaire de l’indépendance du Mali la situation des nombreuses victimes du général Boucher de Mars 1991 doit interpeller la Nation aussi bien que les autorités.
Moussa Traoré et autres ont largement bénéficié de l’Etat de droit, instauré avec le IIIè République.
Ils sont encore et toujours généraux, colonels, etc, malgré les crimes commis.
Comment oublier que les compagnons de Diby Syllas Diarra sont toujours sous le coup des décisions arbitraires et des mesures infamantes de dégradation militaire et de pertes de droits dictés par l’ancien dictateur ?
Pourquoi ne pas s’interroger sur le sort des survivants des purges contre les anciens compagnons ou collaborateurs des Tiécoro Bagayoko, Kissima Doukara et autres ?
Il n’est peut-être pas trop tard, mais il est grand temps pour faire ce qu’il faut.
La rédaction