22 septembre 1960: La République du Mali est proclamée 1er octobre 1960, l’armée malienne est née. Quelques jours après une délégation malienne présidée par le Ministre des Affaires étrangères Ousmane Soumaré et comprenant le général Soumaré, futur chef d’Etat major de l’Armée malienne, le syndicaliste Lazar Coulibaly quitte Bamako pour Moscou. rn
A l’époque Korouchev était au pouvoir et le ministre soviétique de la défense était le Maréchal Jouskov. La délégation malienne a été reçue par le Marechal Jouskov. Après avoir attentivement écouté la délégation malienne sur les besoins militaires de notre pays à l’époque, le Maréchal Jouskov dépose une carte sur la table et avec ses visiteurs, ils délimitent tout de suite à l’aide d’une machine les frontières du Mali. En tant que professionnel, le maréchal soviétique en ayant en tête une idée précise à partir de cette carte de l’étendue de notre territoire et de ses frontières engagea alors avec la délégation malienne et plus précisément avec le Général Soumaré un débat militaire sur les différentes conceptions de la défense que devrait adopter notre pays et les armes que l’URSS devrait fournir à notre pays pour cela.
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Après quelques instants d’explication, le général Soumaré adhéra au concept du maréchal Jouskov qui, séance tenante, promis d’envoyer au Mali dans l’immédiat par avion du matériel de guerre de première nécessité. C’est-à-dire des armes et des munitions, des véhicules militaires etc. C’est de cette époque que date les fameuses Jeeps de notre armée, des Jeeps qui ont été directement embarqués dans les bases militaires soviétiques à bord de Cargo à destination de Bamako. C’était tellement précipité que l’on y prit même pas soin de défaire ces Jeeps de leur système de chauffage, car ces engins étaient fabriqués pour circuler dans des conditions de neige comme tous les véhicules russes à l’époque qui étaient munis de système de chauffage automatique qu’il valait enlevé avant toue vente de ces engins à l’extérieur. C’est ce qui faisait qu’à l’époque après 50 km de parcours ces Jeeps étaient tellement chauffés qu’il fallait marquer une pause.
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C’est ici, sur place, au Mali que des mécaniciens comme Kologo Sidibé et Sékou Ly à l’époque chef du garage mécanique de Kati ont pu débloquer une telle situation en neutralisant ces systèmes de chauffage. Au même moment des officiers de notre armée étaient envoyés à Moscou pour des formations de pilotage pour la constitution de l’armée de l’Air. Ainsi au bout d’une année d’armement en janvier 1961, l’armée malienne était déjà en ordre de bataille comme on le dit dans le jargon militaire. Donc à partir de cet instant, que le président Modibo Kéïta ,le 20 janvier 1961, convoqua dans la salle du Conseil des ministres de Koulouba l’ensemble des représentants diplomatiques devant lesquels y compris l’ambassade de France. Il s’adressa à la France à travers son ambassadeur pour évacuer les troupes françaises du territoire malien. C’est l’anniversaire de ce discours du Modibo Kéïta prononcé devant les représentants diplomatiques le 20 janvier 1961 que nous célébrons comme fête de l’armée et non comme le jour de l’évacuation du dernier soldat français du territoire malien de l’ex-Soudan devenu République du Mali.
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Le processus d’évacuation des troupes françaises
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Ainsi jusqu’au 5 septembre 1961 la France avait commencé à évacuer ses troupes petit à petit. Une évacuation qui n’a pas été aisée car accompagnée parfois de sabotage comme par exemple à Kati où les militaires français, avant de quitter ont mitraillé des lignes téléphoniques et saboté des circuits électriques. Tout ce qui ne pouvait être emporté fut saboté. Ainsi le 5 septembre 1961 à la base aérienne de Bamako lors d’une cérémonie solennelle, était présent d’un côté un petit détachement de ce qui restait encore de l’armée française au Mali autour d’un général français et de l’autre côté un petit détachement de la jeune armée malienne autour du général Soumaré et au milieu des deux détachements était hissé le drapeau français. Après une brève cérémonie lourde de sens, l’officier supérieur français commanda la descente du drapeau français. Moment pathétique pour le général français qui, voyant son drapeau national descendre à jamais du territoire malien ne put retenir ses larmes. Après la descente du drapeau français, le général Soumaré commanda à son tour la montée du drapeau malien pour l’éternité, moment de joie et de fierté au sein du détachement malien contrairement au détachement français présent de l’autre côté du drapeau.
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Ce jour 5 septembre 1961 le président Modibo Kéïta se trouvait à Belgrade pour une visite officielle. Après la descente du drapeau français et le départ du dernier soldat, la direction du parti et le gouvernement envoyaient au camarade Modibo Kéïta le télégramme suivant "Président Modibo Kéïta Belgrade "Parti, peuple et gouvernement sont heureux d’annoncer évacuation totale du territoire national par dernier élément des forces armées française, ce jour 5 septembre 1961 -Stop- Sommes fiers de t’avoir comme guide, et cet événement , que tu as préparé avec tant de détermination, est une victoire de plus remportée par le peuple du Mali et son parti, résolument engagés dans le combat pour la paix, la consolidation de l’indépendance et la construction nationale -Stop- Sommes plus que jamais confiants dans le triomphe lutte pour l’unité africaine et coopération fraternelle avec tous les peuples" "Fraternellement".
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Ainsi, prenait fin l’histoire de la présence militaire française de notre pays.
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Le souvenir de cette journée appelle le souvenir de tous ceux qui se sont sacrifiés au cours de notre histoire pour que nous puissions vivre ce jour mémorable. Nous nous inclinons devant la mémoire de tous les disparus de notre armée nationale.
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La Rédaction
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