Après Sanogo, Konaré, Yamoussa Camara, Sidi Touré À qui le tour ?

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General Amadou Haya Sanogo
Gl Amadou Haya Sanogo

Un crime n’est jamais parfait. Les éléments de la junte l’apprennent tardivement à leurs dépens suite à la grande enquête en cours sur le charnier de Diago.

 
La semaine aura été très fructueuse et prolifique en arrestations de caciques de l’ancienne junte, dans le cadre de la grande enquête déclenchée par le juge Karambé sur les enlèvements et assassinats perpétrés par les putschistes.
C’est une véritable escalade commencée, jeudi dernier, avec l’épisode de l’ancien ministre de la Défense sous la transition, Yamoussa Camara. En fonction à la Présidence de la République où il fait office de chef d’Etat-major particulier du chef de l’Etat, le général Camara, un des acteurs camouflés du Cnrdre, a été interpellé et placé sous mandat de dépôt sans qu’on ait appris  le retrait officiel des hautes attributions qui sont les siennes auprès du président IBK.
Tout s’est déroulé, en définitive, comme si le président de la République avait été pris de cours par l’évolution du dossier. Lequel semble s’accélérer chaque fois qu’une mission de la Cpi pointe le nez dans la capitale malienne. C’est dans la foulée de l’arrestation du Colonel Yamoussa que le présumé N° 2 de la junte, jusque-là provisoirement détenu au Camp I de la gendarmerie, a été finalement inculpé et mis sous mandat de dépôt tout comme le capitaine général Amadou Sanogo .
Selon un communiqué officiel y afférent, ils connaissent désormais le même sort que l’ancien tout-puissant chef de la Sécurité d’Etat, Sidi Touré, à l’actif duquel on compte des interpellations et arrestations abusives de hauts responsables administratifs et politiques pendant la transition. Parmi ses victimes, on peut citer, le directeur général de l’Adn, l’ancien directeur national des Mines et de la Géologie, Dramane Dembelé, ainsi que le célèbre bâtonnier Me Kassoum Tapo, entre autres.
Autre inculpation et non des moindres, le N° 1 de la garde rapprochée de Sanogo, le lieutenant Tahirou Mariko. Plus connu sous le sobriquet de Cool. Il s’agit d’un redoutable sous-officier reconnaissable sur les images de la junte avec son taille élancée et son regard plutôt candide. Les observateurs avertis s’interrogent sur les raisons pour lesquelles il avait été épargné pendant la détention massive des  éléments de la garde d’Amadou H. Sanogo, dans la foulée de son arrestation.
Avec une escalade aussi audacieuse, on peut naturellement s’interroger sur le sort d’autres caciques de la junte considérés comme des intouchables, depuis qu’il siègent dans les gouvernements successifs depuis la transition. Il s’agit en l’occurrence du ministre de l’Administration Territorial et des Collectivité, le général Moussa Sinko Coulibaly et le chef du département des Transports, le général Abdoulaye Koumaré. Le premier a fait office de directeur de cabinet d’Amadou Haya et a pris part à ce titre à toutes les négociations de la junte avec la Cedeao pour le retour de l’ordre constitutionnel. Le second a remplacé le premier au même poste après sa nomination au gouvernement. Tous les deux semblent jouir d’une certaine couverture gouvernementale, mais l’arrestation de Yamoussa Camara pourrait avoir donné l’alerte qu’aucun paravent ne met à l’abri de la vague judiciaire dans un dossier très suivi par la  Cpi.
Cette règle peut valoir également pour l’ancien directeur national de la gendarmerie qui s’est chargé de la présentation de certaines victimes comme des mercenaires qui se sont retrouvés plus tard dans le charnier de Diago.
Aussi, la fixation sur les militaires tend à faire oublier d’autres cibles potentielles, à savoir : les ramifications civiles de la junte auxquelles allusion a été souvent faite dans les résolutions de l’Onu sur la crise malienne.
A KEITA

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