Après cinq jours d’âpres négociations : La CEDEAO et le CNRDRE se quittent sur un constat d’échec

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Au fur et à mesure que l’on s’approche de la fin du mandat du président de la République par intérim, les divergences se font de plus en plus jour sur le choix de celui qui va diriger la transition.

Le ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé (d) le ministre ivoirien de l’intégration africaine Adama Bitogo à la réunion à Ouagadougou, le 15 avril 2012. Photo AFP /

Désigné par la CEDEAO pour conduire cette période, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré voit de jour en jour ce choix rejeté par la junte militaire qui détient, en fait, la réalité du pouvoir depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012. C’est dire que le Mali n’est toujours pas à l’abri d’éventuelles sanctions de la CEDEAO. Si, d’ici là, les parties concernées n’arrivent pas à dégager une solution acceptable par l’institution communautaire, dont l’implication dans la résolution de la crise malienne est plus que déterminante. C’est dire que la balle est désormais dans le camp des Maliens eux-mêmes obligés de trouver une solution à cette crise. Afin d’éviter à notre pays d’autres souffrances et de faire face à la vraie crise qui est celle persistante et dramatique au nord-Mali. Cela à J-9 de la fin du mandat du président par intérim, Dioncounda Traoré.
dans une interview accordée à l’Office de radiotélévision du Mali (ORTM), le samedi dernier, le président du Comité national de redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), le capitaine Amadou Haya Sanogo n’est pas passé par mille chemins pour réitérer son opposition à l’extension du mandat du président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, à la période de la transition qui va démarrer à compter du mercredi 23 mai prochain. Après donc près d’une semaine de négociations dans notre capitale auprès des acteurs concernés, les envoyés du médiateur de la CEDEAO, à savoir les ministres burkinabè  et ivoirien, Djibril Bassolé et Adama Bictogo, sont repartis le samedi dernier, sans avoir obtenu la moindre concession de la part du CNRDRE.
En effet, suite au sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu à Abidjan le 26 avril 2012, à laquelle avait pris part le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, les chefs d’Etat avaient décidé de confier les rênes de la transition malienne au président de la République par intérim et cela pour une période de 12 mois. Cette décision a été contestée par le CNRDRE qui l’a qualifiée d’unilatérale tout en invitant la CEDEAO ” au respect strict de l’Accord-cadre ” signé entre cette institution et le CNRDRE, le 6 avril 2012. Comme on a pu le constater, le fossé entre le capitaine Sanogo et le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, a commencé à se creuser depuis ce sommet d’Abidjan considéré par des milieux proches de la junte comme ” le sommet de la trahison “. En cela qu’il prorogeait le mandat du président intérimaire, Dioncounda Traoré, au-delà des 40 jours tels que prévus par la Constitution. Alors que selon la lecture de la junte, après les 40 jours d’intérim de Dioncounda Traoré, le CNRDRE et la CEDEAO devaient s’asseoir pour “rebeloter “. Tel que stipulé dans les articles 6 et 8 de l’Accord-cadre du 6 avril dernier.
Quant à la CEDEAO, dans le communiqué final qui a sanctionné le sommet d’Abidjan, il est expressément demandé aux membres du CNRDRE ” de retourner dans les casernes et de se consacrer à leur mission régalienne de défense du territoire “. L’institution communautaire a, en outre, mis en garde ” le CNRDRE, que ses membres qui commettraient désormais toutes actions arbitraires et unilatérales seront passibles de sanctions individuelles ciblées “. D’autre part, ledit sommet a décidé de ” porter la transition au Mali sur une période de 12 mois, au cours desquels les élections présidentielles doivent être organisées pour choisir un nouveau Président “. De même qu’il a décidé ” d’étendre le mandat des organes de transition, notamment le Président par intérim, le Premier ministre et le gouvernement sur cette période de 12 mois pour assurer, dans la limite des pouvoirs qui leur sont conférés par la Constitution, la continuité de la gouvernance du pays “. Nulle part, ledit communiqué n’a fait allusion à l’Accord-cadre du 6 avril 2012 signé entre le CNRDRE et la CEDEAO. Le Premier ministre de transition voyait aussi ses ” pleins pouvoirs” quelque peu dilué ” dans la limite des pouvoirs conférés par la Constitution “.
Ce qui, naturellement, a fait monter d’un cran la tension entre cette institution et les nouveaux tenants du pouvoir à Bamako. Et le sommet de Dakar du 3 mai 2012, à laquelle ont participé le président de la République par intérim et le Premier ministre Dr Cheick Modibo Diarra – ce qui est une première -, n’est pas non plus allé dans le sens du ” respect strict de l’Accord-cadre ” tel que voulu par le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes. Raison pour laquelle, le message que le président de la République par intérim devait adresser à la Nation, à la suite de ce sommet, se fait toujours attendre. En un mot, les chefs d’Etat de la CEDEAO sont revenus, à Abidjan de même qu’à Dakar, sur les clauses de l’Accord-cadre, sans lâcher le mot, au motif que celles-ci faisaient la part belle au CNRDRE. Ce qui naturellement ne pouvait plaire au CNRDRE qui fait du respect dudit accord une question de vie ou de mort.
Si la dernière médiation de la CEDEAO a lamentablement échoué, il est désormais à craindre que les armes ne se fassent encore entendre. L’interview du capitaine Amadou Haya Sanogo, diffusée sur toutes les chaînes de l’ORTM, ne vise-t-elle pas à prévenir l’opinion sur les conséquences d’un éventuel maintien de Dioncounda Traoré au-delà des 40 jours conférés par la Constitution ? Le capitaine Sanogo avait mis en garde, lors d’une rencontre avec la presse à son QG à Kati, dès le 10 avril dernier et dans un bambara parfait, toute personne qui serait tentée de violer les clauses de l’Accord-cadre du 6 avril dernier. A entendre le président du CNRDRE, nous sommes présentement devant une telle situation.
La CEDEAO ne comptant pas revenir en arrière dans le choix de Dioncounda Traoré pour diriger la transition, et le CNRDRE ne voulant pas reculer même d’un iota de l’Accord-cadre, il est craindre une confrontation dont les victimes seront principalement les civils innocents et les pauvres populations qui se demandent désormais à quel saint se vouer. Ce qui présage d’un chaos que le Mali aura du mal à exorciser. C’est dire qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Surtout que dans les deux camps, celui de Dioncounda Traoré et celui du capitaine Sanogo, on ne cesse de clamer que tout sera fait ” dans le seul intérêt du Mali “.
En tout cas, le peuple attend de voir ce qui sera réellement fait dans ce sens et cela à seulement J-9 de la fin de la fin du mandat du président de la République par intérim. Et du début de la période de transition.
Mamadou FOFANA

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2 COMMENTAIRES

  1. Nous n’avonS PAS BESOIN DE Sanogo, qu’il reste avec sa junte aux casernes, ces abrutis ne peuvent pas diriger une transition au Mali. Ils sont nuls sur tousles plans. Ils ne comprenent pas ce qui veut dire le retour a l’ordre constitutionel.

  2. aujourd’hui sanogo et sa junte pourrie sont devenus un fardeua pour le Mali et la sous-région . ces vauriens sont incapables de libérer les 2/3 du territoire occupé et empêche aux utres maliens et à la CEDEAO de trouver la solution. bande de hassidis …..

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