Le réarmement moral est l’une des actions fondamentales engagées au Ministère de la Défense et des Anciens combattants (MDAC) pour hisser les Forces armées maliennes à la hauteur des défis et des nouvelles menaces comme le terrorisme. Ainsi, depuis le début de la transition, aucun effort n’est ménagé pour mettre les militaires ou leurs ayant-droits dans des conditions améliorées afin de leur permettre de se concentrer entièrement sur leur mission sur le théâtre des opérations à travers le pays. Cela préoccupe plus le ministre de la Défense et des anciens Combattants, Colonel Sadio Camara, d’autant plus qu’il en a pris la mesure de ce défi.
«La force et l’engagement d’une armée se joue aussi et surtout au niveau mental des hommes. Ceci est incontestablement un facteur multiplicateur de la montée en puissance des forces» ! Telle est la conviction des autorités de la Transition. Et la motivation de la troupe en est un axe prioritaire.
«Difficile de se concentrer sur sa mission de défense de l’intégrité territoriale du pays quand on se demande si sa famille mange à sa fin et est à l’abri du besoin ; ou si on se pose des questions comme quel sera le sort des siens si on ne revient pas du front ?», nous disait un ancien combattant à l’occasion de la célébration de la fête de l’Armée il y a quelques années sur la Place d’armes de Kati. Pour lui, quelle que soit la bravoure, difficile de vaincre l’ennemi avec une troupe démotivée et démoralisée.
Ainsi, l’amélioration des conditions de vie et de travail procède du réarmement moral des hommes et constitue un facteur déterminant du succès opérationnel. Sur ce plan, beaucoup d’actions ont été initiées et ont porté des fruits. Côté pécuniaire, par exemple, on note l’augmentation de la prime d’opération de 50 000 à 75 000 FCFA depuis avril 2021 ; l’uniformisation des grilles des fonctionnaires qui a requinqué le moral de la troupe.
Tout comme le paiement effectif de l’indemnité 10 ans de salaire des militaires décédés en opération stipulé dans l’article 25 du Statut Général des Militaires. Et le taux de paiement était à 30,9 % à la date du 27 août 2021. A noter aussi, le paiement effectif des rappels de l’indemnité forfaitaire mensuelle calculée sur la base de l’indice maximal du grade immédiatement supérieur, rapporté à la valeur indiciaire allouée aux enfants mineurs des militaires décédés en opération pour les années 2018 et 2019.
La remise des cartes de pupilles de la nation au 3ème lot d’orphelins enrôlés à l’Office National des Pupilles de la République est en cours avec un premier lot de 265 en décembre 2019 et un second de 202 en novembre 2020. L’obtention des dons auprès des partenaires techniques et financiers, donateurs et l’administration militaire au profit des femmes et enfants de militaire, des veuves, orphelins des militaires, blessés de guerre et grands malades en vivres et non vivres, apportent aussi un immense soulagement aux bénéficiaires. Tout comme l’obtention de 693 places de formation professionnelle et universitaire octroyées par nos partenaires à la formation pour le compte de l’année scolaire 2020-2021…
Les effets bénéfiques d’une politique volontariste de recrutement
Des sacrifices consentis par la nation, en cette période de conjoncture économique, parce que les responsables du pays savent que «la force et l’engagement d’une armée se jouent aussi et surtout au niveau mental des hommes. Ceci est incontestablement un facteur multiplicateur de la montée en puissance des forces. Sur ce plan, beaucoup d’actions ont été initiées et ont porté fruits». Comme l’expliquait récemment le Ministre de la Défense et des Anciens combattants (MDAC), Colonel Sadio Camara, la hiérarchie a pris des initiatives comme, entre autres, l’adoption d’une politique volontariste de recrutement qui a permis d’améliorer et de rajeunir les effectifs ; la moralisation et la décentralisation du recrutement qui ont permis de recruter essentiellement des hommes et des femmes qui ont choisi volontairement le métier des armes et qui en ont la vocation.
Quant à la relecture du Statut Général des Militaires, elle a permis d’octroyer aux militaires les avantages inédits mentionnés plus haut comme 10 ans de salaire aux ayants-droit des militaires tombés en opération ou en mission commandée ; 5 ans de salaire en cas d’infirmité irréversible handicapante pour permettre aux grands blessés réformés de se reconvertir dans la vie civile ; des primes de logements et d’opération… «Au-delà de ces avantages, la saine distribution des récompenses et des punitions contribue également au réarmement moral des troupes, car elle démontre l’équité et la justice dans le traitement des hommes», souligne le Ministre Sadio Camara.
Tout ceci fait qu’aujourd’hui, rappelle-t-il, «les soldats sont plus sereins quant au devenir de leur famille en cas de décès et sont plus motivés et plus engagés notamment par la reconnaissance de la nation pour les sacrifices qu’ils consentent, parfois au prix de leur vie, au service du pays. Au-delà des pertes en vies humaines, l’armée est en train de reprendre confiance et de redevenir professionnelle».
En tout cas, aussi bien pour nos partenaires que les ennemis de la République la montée en puissance de l’Armée malienne est une réalité. «Aucune armée, face à ses besoins, ne peut tout avoir et en même temps. Une armée se construit et s’adapte constamment aux besoins de sécurité du pays, à son environnement géopolitique et sécuritaire et à l’évolution des techniques et des sciences. Notre pays est, depuis les douloureux évènements de 2012, fortement engagé à bâtir une armée nationale forte et républicaine, respectueuse des droits de l’Homme», indique le Colonel Sadio Camara.
Le Ministre de la Défense et des Anciens combattants assure que «ce vaste chantier s’inscrit en termes de priorité pour les autorités de la transition». Et cela d’autant plus que le Programme d’action du gouvernement de transition (PAG) définit le cadre d’ensemble de notre sécurité et fixe les objectifs à atteindre comme doter notre pays d’un outil de défense adapté aux besoins réels du pays et capable en toutes circonstances de défendre l’intégrité du territoire national, de protéger les populations et leurs biens.
«La vision des autorités de la transition s’articule autour des trois axes principaux: Construire l’Armée de nos besoins, c’est-à-dire capable de défendre l’intégrité territoriale la souveraineté nationale et la forme laïque et républicaine de l’Etat ; développer une politique de ressources humaines cohérente pour rénover le recrutement, maîtriser les effectifs, et améliorer les forces morales des hommes ; tourner l’outil de défense vers l’avenir en l’insérant dans une dynamique de sécurité sous régionale et en adoptant une posture empreinte de vision prospective qui permet à notre outil de défense de s’adapter en permanence à l’évolution de la menace», indique le Colonel Camara.
Les réformes en cours et celles qui vont suivre visent ainsi à doter nos Forces de défense et de sécurité (FDS) des moyens humains, technologiques et matériels nécessaires à leur mission; reformer et renforcer la gestion des ressources humaines de l’armée; créer les conditions pour une utilisation efficace des ressources humaines, matérielles et financières des forces de défense et de sécurité; améliorer les conditions de vie des troupes.
A l’origine de cette mutation amorcée au sein de «la grande muette», la volonté politique affichée par les plus hautes autorités du pays de «bâtir une armée nationale à la hauteur des défis du temps». Et «cette volonté se traduit, essentiellement, par les nombreuses réformes envisagées, notamment la Loi d’orientation et de programmation militaire, le nouveau statut général de la fonction militaire».
Et en la matière, on peut tout reprocher aux autorités militaires de la transition sauf qu’ils n’ont pas le cœur à l’ouvrage en terrain connu !
Alhassane Maiga/cellule de Communication MDAC