L’article ci-dessus a été publié dans notre livraison en date du 28 Octobre 2013. Nous avions pu nous procurer une copie de l’enregistrement sonore des échanges. Ils sont relatifs aux différents propos tenus entre le Général Sanogo et les soldats mutins, dans la soirée du 30 septembre au 1er Octobre 2013 soit quelques heures après la mutinerie survenu au camp «Soundjata Keïta» de Kati ; incident, hélas, suvi des cas de disparitions. Si certains propos tenus par l’hôte du jour s’avèrent quelque peu compromettants à la lumière des derniers événements (la découverte de nouveaux charniers et l’arrestation de nombreux suspects), nulle part cependant, il ne ressort des ordres formels d’exécution.
L’on notera cependant qu’ont pris part à ladite rencontre des personnes aujourd’hui portées disparues et certaines dont les corps seront plutard retrouvés. Il s’agit par exemple du colonel «Youssouf, du Caporal Chacka Traoré (tous deux portés disparus), de Lassine Keïta dit Rougeaud, de Ganda-Koy », de son vrai nom Salif Maïga dont les dépouilles ont été retrouvées. Le dernier, à savoir, «Ganda-koy » était également présent lors de la rencontre avec le ministre de la défense quelques heures après celle d’avec le Général Sanogo.»
Voici la transcription du document sonore.
Un intervenant s’adressant au Général : je souhaite, dans nos débats, que l’on mette de côté toutes les fraternités (les considérations de grand-frère et de parenté…) Que l’on parle franchement !
Le Général Sanogo : … Eh Caporal ! Si c’est comme cela que tu parles, tu sors de chez moi ! On ne m’a pas appelé pour négocier ! Je ne suis pas là pour négocier… Si c’est comme çà, tu sors ! Je vous ai appelé, c’est vrai…
Un intervenant s’adressant au Général : C’est vrai, mon Général… Ca va ! C’est bon c’est bon…
Le Général Sanogo : Ecoutez-là ! Je vous connais tous ! Arrêtons les « mana-mana –kan » [des élucubrations]… Je vous ai prévenus pendant la journée… A vous dire vrai, moi j’en ai fini (je n’ai pas de souci)… Avec un seul coup de fil et vous allez-vous rendre compte et… Almamouye, tais-toi et écoute ! Tu en sais bien quelque chose !!! On ne m’intimide pas moi ! Je suis là et j’y reste ! Arrêtons donc ces élucubrations «mana-mana –kan ». Est-ce qu’on s’est bien compris ? Moi, on ne m’intimide pas ! Est-ce qu’on s’est bien compris ?
[A l’unisson] : Oui, oui… !
Le Général Sanogo : On ne m’intimide pas et je ne pense pas que vous soyez venus pour ce faire! Caporal, est-ce que tu m’as compris !
Le Caporal : bien !
Le Général Sanogo : Non, il faut que l’on se dise la vérité… J’ai déjà pris toutes les dispositions…
Depuis ce matin, je suis en train de dire ceci à mes hommes : que personne ne réagisse… Mais ne pensez-vous pas étrange qu’il n’y ait aucune réaction suite à votre attitude de ce matin ? Ne pensez surtout pas que je n’ai personne avec moi ; que je suis seul ! Détrompez-vous ! J’ai SERVAL qui est prêt ! J’ai la MINUSMA qui est prête ! La DGSE arrive ! La police arrive ! La gendarmerie arrive !… Mais j’ai dit non : pas d’intervention avant mon appel ! Ne rendez donc pas les choses difficiles ! Maintenant je vous écoute et…
(Des murmures) :
Le Général Sanogo : Youssouf, je suis déçu Mais… (…)
[Murmures et cacophonie]
Le Général Sanogo : Tu ne veux pas te lever ? Si tu ne te lèves pas, tu sors !
[Murmures et cacophonie]
Le Général Sanogo : Maintenant, tout le monde m’écoute ! Je suis Gé…
[Murmures et cacophonie]
Un intervenant: Au fait, il s’agit de mon élément et…
Le Général Sanogo : Il ne s’agit pas d’une question d’élément. Autrement, vous allez sortir d’ici et consulter vos éléments dehors! Tout de suite !
Un participant s’adresse à l’intervenant : Caporal, on n’est pas venu pour çà !
Le Général Sanogo : Laissez-nous respirer à la fin ! C’est moi qui vous ai appelé afin qu’on se comprenne !
[Murmures et cacophonie]
Un participant s’adresse à intervenant : Mets-toi au gardez-vous !
Le Général Sanogo : Maintenant parle ! Mais tu te mets au gardez-vous avant de prendre la parole… Je suis Général de ce pays !
L’intervenant se présente : Caporal Chacka Traoré !
Le Général Sanogo : Repos ! Maintenant, parlez ! De quoi s’agit-il ?
Caporal Chacka Traoré : Nos conditions ne sont guère meilleures…
Le Général Sanogo : Quelles conditions ?
Caporal Chaka Traoré : Je veux parler du peloton. Il n’y en a pas eu depuis le coup d’Etat. Primo ! Et deuxièmement, ceux qui ont fait le coup d’Etat et j’en fais partie… Tout le monde le sait ici. Et si on doit le refaire, je m’engagerai… Mais depuis le coup d’Etat, toi et moi, on ne s’est vu si ce n’est aujourd’hui ! Nous, nous n’avions rien bénéficié de ce coup d’Etat… Rien, absolument rien ! Nous sommes là aujourd’hui au nom de nos camarades… Nos positions ne sont pas du tout satisfaisantes ; pas du tout !
Le Général Sanogo : Quelles positions ! Parle, parle !
Caporal Chacka Traoré : Je l’ai dit : il y a le problème de peloton, de salaires, des conditions de vie militaire… Rien n’est réglé, pour nous, en tout cas!
Le Général Sanogo : Ca c’est pour toi !
Caporal Chacka Traoré : Non, pas pour moi, mais pour tout le monde (djama) !
Le Général Sanogo : D’accord ! Tu peux te rasseoir ! Quelqu’un d’autre a-t-il quelque chose à dire au nom de tout le monde [Djama]?
Un intervenant se présente : Caporal Fané !
Caporal Chacka Traoré : Moi, je suis son adjoint [au caporal Fané]… Euh… Toujours par rapport à nos points, nous avons un petit du nom de Lynx (?)… Il sera acquitté d’emblée et…
Le Général Sanogo : Qui va l’acquitter?
Caporal Chacka : En tout cas, ici, il ne sera pas poursuivi! Il ne sera poursuivi pour quoi que ce soit ! Et Tertio ; nous souhaitons que quelqu’un d’autre soit à la tête du comité de reforme et de suivi… Que toi, tu le quittes définitivement ! Telles sont nos doléances !
Le Général Sanogo : J’ai compris !
Un intervenant se présente : Lassine Keïta… : Tout va bien, il n’y a rien de grave ! Nous sommes tous les mêmes ! Il n’y a pas de petites causes [allusion faite à cause-effet]… Si vous, aujourd’hui êtes ce jour, à ce niveau, c’est grâce à nous. Quand je dis «nous», ce n’est nullement par mépris. Que Dieu fasse que vous en tirez du bonheur. Quant à nous, gens d’en bas (hommes de rangs), ne nous oublie pas, jette un regard rétrospectif sur nous autres … Il se passe beaucoup de choses aujourd’hui ! Mais, bien évidemment, en ce qui concerne les militaires, il est bien plus facile de parler… L’on sait cependant que sont également concernés, policiers, Gendarmes, gardes … Mais il s’agit toujours de militaires à proprement parler ! L’on ne se considère pas comme seuls, mais nul ne sait comment tout cela va se terminer !
(…) Notre intention n’est nullement orientée vers le mal ! Nous sommes tous les mêmes ! Personnellement, tout le monde me connaît ici. Il n’y pas un seul homme ici qui a pu transporter les victimes du palais… C’est moi Lassine Keïta qui l’a fait ! (…). La seule chose que l’on vous demande, , c’est de jeter un regard rétrospectif sur nous ! La fatigue revient toujours aux danseurs et non aux joueurs de tam-tam [proverbe bambara]. Notre seul souhait est que tous ceux-là qui sont au dessus et en dessous de nous y trouvent leurs comptes. Les choses sont vraiment difficiles…
Le Général Sanogo : J’ai compris !… Si je comprends bien, tous les problèmes se résument en quelque sorte [en français]. Est-ce qu’on s’est compris ?…
Un intervenant : Ma femme a été blessée lors des événements (un bras fracturé) et elle n’a absolument rien obtenu… (…).
Le Général Sanogo : S’il s’agit de la question de peloton, on ne trompe pas le soldat parce qu’on avait fini avec…
[Interrompu par un intervenant] (…)
Le Général Sanogo : Je crois que je vous avais déjà donné la parole… N’est-ce pas Rougeaud ? Ne vous avais-je pas donné la parole ? Toi tu dois être fier. Va donc demander ton frère ! C’est moi qui essaie, en ce moment, de le réhabiliter, de le nommer au grade supérieur, de lui accorder une pension afin qu’il ne reste pas dans cet état. Je ne dois pas te dire cela. Il s’agit de ton frère Bordeaux ! C’est moi qui suis en train de le réhabiliter ; de le faire grader et de lui accorder des pensions d’ancienneté et d’invalidité ! C’est moi qui suis en train de faire tout cela ! « Bordeaux » t’en voudra s’il t’entendait parler de la sorte !
(…) J’ai dit au SEGAL et il devrait tirer les documents ce matin (il m’a quitté ici hier à 22 heures)… Il devrait donc m’amener les papiers ce matin et alors, je les transmettrai à Boubèye. A mon humble avis, tout ce qui se passe là manque quelque peu de sérieux. Hormis cela, laissez-moi vous dire une chose, et ce n’est pas une tentative d’intimidation… L’on est cependant obligé, à un certain moment, de procéder à un nettoyage…
J’ai appelé le président [de la République] et je lui ai dit que ce n’est pas le Général, mais des militaires qui se rebellent. J’ai toutes les forces et toutes les dispositions réunies tout de suite… Je n’attendais que votre entretien que j’ai sollicité de midi jusqu’à 14H ! Vrai ou faux ? Jusqu’à 14 H !
Mon frère ! On attend très longtemps avant d’entendre la narration de faits graves survenus dans une cité, mais celui à qui la longévité a été accordée le fera un jour [proverbe bambara]. Ceci est une autre histoire…
(…) Je sais que vous avez amené des BRDM et des chars ! Tant mieux, il n’y a pas de problème ! Mais moi, j’ai l’opération SERVAL qui est prête à sévir et elle n’attend que mon appel. Cette histoire aussi, on la racontera un jour [à la postérité]. Mais j’ai estimé que l’on ne doit pas en arriver là puisqu’il s’agit de jeunes qu’il faille écouter. Et je vous ai appelé trois fois de suite pour ce faire !
Maintenant, je m’en vais vous laisser partir. Mais par rapport au peloton, je vous demanderai de ne pas vous mêler de cette affaire. On a déjà fait le travail ! Quant aux grades, nous prendrons en compte l’avis de tous ceux qui se sentiront lésés. Par rapport aux salaires, vous n’en percevrez pas plus que les autres parce que vous n’êtes pas plus militaires que les autres ! C’est une honte qu’au moment où nous, nous sommes en train d’ouvrir le feu ici sur nous mêmes, que nos autres camarades le fassent à Kidal sur l’ennemi! C’est une honte !… (…)
[Le Général s’adressant à un des intervenants] : Toi, tu as passé vingt minutes avec le téléphone à l’oreille… Nous avions écouté toutes tes communications…
L’intervenant : Il n’y a pas de problème et…
Le Général Sanogo : Ce n’est pas une question de problème ! Ecoute Ganda-Koy, toi tu me connais, et je te connais ! Mais nous n’en sommes pas là ! Moi, je suis en train de vous donner une chance… Vous êtes encore jeunes …
Maintenant, quant à l’élément qui a tiré sur le colonel… Je vais vous dire une chose : Il peut y avoir une solution. Et c’est celle-ci : le SEGAL va à l’hôpital tout de suite, c’est-à-dire, dès que vous auriez quitté cet endroit. Dieu fasse qu’il ne lui arrive pire. Et si les choses se passaient ainsi, je vous donne ma parole que rien n’arrivera à votre élément… (…).
En deuxième lieu, vous devrez faire rentrer les engins que vous aviez fait sortir. Je laisse la commande et tu vas appeler Ouedrago pour lui dire que les engins ont rejoint leurs positions ! Cette question est close !
Par rapport au SEGAL, j’insiste : S’il ne lui arrive rien du tout, le garçon sera alors épargné…
Propos traduits et transcrits par B.S. Diarra
Liste des personnes arrêtées pour l’affaire des bérets rouges par l’opération “Saniya”
LISTE DES PERSONNES ARRETEES POUR L’AFFAIRE DES BERETS ROUGES PAR L’OPERATION (SANIYA)
Adjudant Chef Abdou Diallo,
MDL Mohamed Askia Traoré,
Sergent Chef Edouard Coulibaly,
Adjudant Togo Haïdara,
Colonel Hamady Cissoko,
MDL Hamadoun Maïga,
Sergent Chef LAssine Verthé surnommé le « bourreau »,
première classe Fodé Magassouba,
Adjudant Issa Touré,
Sergent Chef Seydou Guindo,
Sous Lieutenant Checikiné Siby,
Adjudant Kaba Sidibé,
MDL Sékou Amadou,
Adjudant Abdou Mariko,
Colonel Seyba Lamine Sangaré,
Colonel Daouda Kéïta,
Sergent Chef Boubacar Diarra N°2,
Sergent Modibo Diallo,
Adjudant Chef Fousséni Diarra,
Première classe Sabrague Diarra,
Sergent Chef Lamine Traoré,
Adjudant Chef Amadou Touré,
Sergent Chef Aly Mhamane,
Sergent Sogobri Diop,
MDL Djiré, Sergent Adja S. Traoré,
Capitaine Christophe Dembélé (garde du corps du Général Sanogo),
Capitaine Moussa Kéïta,
Adjudant Mamadou Diallo,
Major Mamadou Cissé,
Adjudant Chef Mohamed Souaré
Adjudant Chef Paulette Koné.
ATTENTION: cette liste est non exhaustive.
Portés disparus depuis la mutinerie
Colonel Youssouf Traoré
2 – Sergent Chef IBRAHIMA Cissé
3- Sgt-Chef Ismaël Kéita, il était avce le colonel Traoré
4 – Néké Konaré ; lui aussi avec le colonel Traoré
5 – SEGT6Chef Chaka Sangaré
6- Madou Koné
7- Le Lieutenant Djiba Sidibé, aide de camp du colonel Youssouf Traoré. Il a été vu vers 20H 30 à la S.E par le sergent Maiga, un des mutins qui a fait sa déposition.
Que d’efforts, de peines, d’acharnement, de passion pour combattre le Général Amadou Haya Sanogo.
Les journalistes Malien, toute la vérité doit être dite y compris la mise en route de la plainte contre la tuerie d’une soixantaine de bérets verts. Dans ce dossier Souméilou Boubeye Maïga et de nombreux ténors de la classe politique du FDR sont cités. Il faut aussi une activation immédiate du dossier car nous avons soif de justice.
Attention a certains infos, actuellement le FDR et ATTetistes ont fixe des quotas par articles de diffamation sur SANOGO par qui tout leur malheur est arrive.
L’affaire béréts rouge, il faut être aveugle pour croire à des mensonges contre le général car Amadou Haya Sanogo est un vrai militaire et très intelligent pour commettre de tels actes, ce travail est un travail d’amateur.
Mais la vérité verra le jour, DIEU EST TEMOIN DE TOUT, les manœuvres frauduleuses orchestrées pour faire condamner notre sauveur nationale, échoueront Inch’ALLAH. Attendons voir la suite…
Et dire que c’est cette bande qui a failli diriger le Mali. Allah déyé Mali bo nogola. ” Un militaire sans formation militaire est un criminel en puissance”. Qu’ils payent tous pour tous les crimes qu’ils ont commis et préjudices portés à la nation. Qu’Allah bénisse le Mali.
Hummmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
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