Agents de la garde présidentielle : Les oubliés de la République ?

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Le Mali fait partie des pays les plus pauvres au monde, mais en outre, il se trouve parmi les pays les plus dynamiques de la planète. Toute chose qui lui permet d’aborder l’avenir avec une certaine sérénité. Cette réalité est connue de tous, surtout les cadres et autres fonctionnaires de l’administration publique. Et pour ne pas échapper à cette évolution du pays, certaines couches sociales ou fonctions s’en adonnent à des grèves incessantes pour exiger certains avantages et atouts+, dont bénéficieraient leurs collègues de la sous- région ou d’autres pays à travers le monde.

Ont-ils tort ? Nous répondons simplement, NON, parce que le droit à la grève, dans les limites prévues par la loi est autorisé en démocratie par la Loi fondamentale. Mais, pour aussi longtemps prétendre au droit de grève, il faut d’abord avoir un statut affiché, à travers lequel les revendications pourront être adéquatement formulées.

Aujourd’hui, nous nous intéressons à une couche qui n’est pas comme les autres. En effet, les agents de la garde présidentielle sont des agents spéciaux qui assurent la sécurité du Président de la République, sa famille et ses proches collaborateurs, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Comme quoi, ils sont près à y laisser leurs vies, pour remplir de manière remarquable cette mission de protection rapprochée. Pour ainsi dire !

Cependant, entouré d’un grand silence, voire d’une discrétion de tombe, nous n’avons rien pu tiré de ces hommes plutôt ‘’chic’’. En effet, toujours en costume et cravate, près du Président de la République partout où il va, ces agents (de la Sécurité d’Etat pour la plus part)  ne passent jamais inaperçus et sont même souvent bien plus habillés que le président lui-même. Toujours sereins et trop sérieux face à toute situation, ils ne parlant jamais aux autres personnes environnants ; saufs entre eux.

Mais, hélas ! Tout ceci n’est qu’une façade du médaillon. En effet, ces agents font parties des moins rémunérés de la République contrairement à certains de leurs camarades restés plutôt au service de la population. Pour des problèmes de 1.000FCFA, 2.000FCFA, ces officiers de la garde rapprochée présidentielle arpentent les rues de Bamako après de longues heures de services, circulant entre les brigades de gendarmerie et les postes de police, pour soi-disant y voir un camarade de promotion, parti par-ci, absent par là, et qui, le plus souvent trouvé sur place, ne les considère même pas du coin de l’oeil.

Face aux multiples problèmes du quotidien du Malien Moyen, des problèmes du vécu quotidien individuel qui n’attendent point aussi le «Bon Dieu», ces valeureux agents sont aujourd’hui réduits quasiment à de simples mendiants de rue, pareils à ceux qu’on voit défiler entre les bureaux des services publics, pour ne pas manquer de devenir de vrais escrocs jouant les intéressants entre les cadres de l’administration et les opérateurs économiques, qu’ils peuvent mélanger et opposer.

ATT n’est certainement pas au courant de cette misère de ses très proches collaborateurs, ni sourd à leurs doléances. Sinon il ne leur aurait pas attribué des logements sociaux conformes à leurs aspirations dans la nouvelle cité de la commune VI, qui est ‘’ATTBOUGOU’’.

Des plus éloignés parents pauvres de la république qu’ils seraient, ATT (béret rouge lui-même) n’hésiterait certainement pas de revoir le statut de ses «braves gars», avant son départ de la tête de l’exécutif malien. C’est ce qui leur fera et qui nous fera honneur pour le grand bien de l’intérêt général et de la stabilité politique et républicaine. Car n’oublions pas que se sont eux qui ont fait honneur à la nation toute entière un certain 26 mars 1991.

En tout cas, ils méritent plus que ça ! Qu’on ne le dise pas ou qu’on le pense ! Qu’on le veuille ou non ! Nos braves gars méritent autant que d’autres qui s’auto rémunère en permanence.

 

Moussa KONDO


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