Afri’Actu / Mali : imbroglio politico-militaire

«Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat » (Cnrdre) doit à jamais disparaître de la sphère politico-militaire de notre pays. Cela pour le retour définitif à l’ordre constitutionnel, c’est-à-dire la bonne marche de toutes les institutions républicaines.

C’est désormais l’exigence de l’ensemble de la communauté internationale (l’Uemoa, la Cedeao, l’Ua, l’Ue, les Nations unies) ainsi que de toutes les institutions économiques et financières internationales (FMI, Banque mondiale, FED, BAD, BOAD) et de toutes les Agences de développement économique et financier occidentales telles que : l’AFD, l’ACDI, USAID).

En effet, depuis le putsch du 22 mars, notre pays est soumis à de rudes sanctions financières systématiques de la part des partenaires de la communauté internationale qui a banni, ça fait déjà quelque temps, de cautionner les régimes d’exception d’où qu’ils viennent  en  récusant à nos autorités actuelles  toute forme de coopération économique, financière et militaire.

Après plusieurs tentatives infructueuses de la médiation ouest-africaine pour un réel retour à l’ordre constitutionnel accompagné d’un retour définitif des militaires dans les casernes, notre pays se trouve à nouveau épinglé à cause des interférences répétées de la junte dans la gestion publique.

C’est ainsi que les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) du Mali ce mardi, lors d’une réunion à huis clos, avec les dirigeants de l’Hôtel des finances, ont décidé fermement de ne plus décaisser le moindre financement en faveur de notre pays tant que le « Cnrdre » restera aux Affaires.

D’ores et déjà l’absence de financement de ces institutions financières internationales et de subventions des pays occidentaux est perceptible. Sans compter l’arrêt ou le ralentissement de fonctionnement des grandes Organisations Non Gouvernementales (ONG ) qui  commence  à faire des dégâts énormes par la mise en chômage des milliers d’employés ainsi que la non assistance des populations bénéficiaires de leurs nombreux services.

Les grands travaux qui étaient en cours sont à l’arrêt ou au ralenti, faute de financement extérieur. Aussi nous pouvons remarquer le manque de ressources financières de l’Etat par la baisse des importations et des exportations et de la faiblesse de recouvrement des impôts et taxes. A ce rythme, l’Etat risque d’aller même en cessation de paiement.

Sur le plan militaire, nous assistons à un véritable bicéphalisme dans la conduite des affaires. La descente la semaine dernière dans les garnisons de Bamako, au moyen d’un cortège très impressionnant, du chef du «Cnrdre » en compagnie du staff militaire, dont le ministre de la Défense, confirme à suffisance que la junte n’a jamais lâché une bribe du pouvoir. Malheureusement, notre Gouvernement de « pleins pouvoirs» semble s’accommoder des incessantes interférences du Cnrdre dans la gestion des Affaires de l’Etat. Et son inféodation est telle que, selon certaines sources bien informées, notre Chef de Gouvernement recevrait quotidiennement des instructions auprès de son mentor, le Président du Cnrdre.

Ainsi, pour l’assise d’une bonne gouvernance marquant la fin du désordre, du bicéphalisme et de la déstabilisation des institutions républicaines permettant le retour des PTF dans notre pays, ne faut-il pas nécessairement que le virus qu’est le « Cnrdre » soit circonscrit et extirpé du pouvoir ?

En tout cas la création prochaine par les autorités actuelles d’une nouvelle structure englobant des militaires et des civils devant absorber le «Cnrdre » n’est que pure aberration.

Par Gaoussou  M. Traoré

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