Affrontements entre bérets rouges et bérets verts : Le sergent de police MD, un témoin gênant ?

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Affrontements entre bérets rouges et bérets verts : Le sergent de police MD, un témoin gênant ?
Des militaires maliens dans le camp du chef de la junte Amadou Sanogo, à Kati, près de Bamako, le 30 mars 2012 © AFP

C’est un rescapé et un témoin, des premières heures des affrontements entre les bérets verts et les bérets rouges, qui avoue sans détours sa participation et celle des autres corps militaires et paramilitaires. Voila un extrait du récit captivant du sergent de police que nous préférons nommer MD.

Pourtant, à en croire ses confidences, MD n’avait pas été préparé à affronter ce qu’il a vécu pendant cette journée. « Le 30 avril 2012, le jour des événements, j’étais au 14e arrondissement pour causer avec des collègues. Peu après, une personne que je ne connais pas, a prévenu les hommes de garde que les deux éléments qui viennent de sortir  à bord du véhicule ont été interceptés par les éléments de la compagnie para qui leur ont retiré leur véhicule,  pour ensuite les conduire à une destination inconnue et qu’au cours de la même opération, ils ont débarqué un jeune gendarme d’une Sotrama, pour le diriger vers le quartier de Sébénincoro », explique-t-il.

 « J’ai décidé de rentrer à la maison  pour ensuite en ressortir dans le but de me renseigner. A cet effet, je suis venu au bar MAOU, non loin de la compagnie para pour observer. De cette position, j’ai aperçu deux véhicules qui se suivaient. Dans le premier, de couleur blanche, j’ai identifié un conseiller d’un ex-Premier ministre…Le deuxième véhicule, conduit par un commissaire de police, () transportait des éléments du GMS dont des stagiaires et des sous-officiers que je connais de vue mais pas de nom. Au même moment, le sergent-chef HC en tenue civile, tenant une arme à la bretelle, me dépassait. Il m’a invité à les rejoindre à la compagnie para où ils se rendaient.Après avoir hésité, je me suis rendu à la maison où j’ai revêtu mon uniforme sans porter mes galons, le béret et le ceinturon, mais tout en me munissant de mon FSA (fusil semi automatique), sans munition, dans le seul but d’identifier les policiers qui participaient aux événements et aussi tirer profit de la situation » décrit MD.« Au bataillon para, je me suis dirigé vers le magasin d’armement où ils distribuent des pistolets mitrailleurs (PM). J’ai accouru pour me faire doter. Après, j’ai, devant deux conteneurs, reçu quatre chargeurs neufs en plastique. Je me suis approché du mât de drapeau où j’ai vu le commissaire CT accompagné de deux lieutenants de la gendarmerie qui sont les enfants d’un Général de la gendarmerie nationale et le sergent de police SM et un autre parent du général en question. Ils étaient tous porteurs d’un PM et le commissaire en plus du PM avait un PA.

Dans le même groupe se trouvait le sergent  chef HC détenteur d’un PM, lequel m’avait préalablement motivé de participer à l’action. Sans oublier que parmi le même groupe, il y avait des officiers du camp para » souligne MD.

Dans la foulée des préparatifs, deux officiers de la police se sont concertés, avant de donner l’ordre d’embarquer. Et sans une autre forme de transition, MD a pris place dans le même véhicule avec le sergent HC et d’autres jeunes. Sitôt sorti du camp para, le convoi a pris la direction de l’aéroport Bamako-Sénou. « En cours de route, deux individus, dont un plus gros ressemblant aux personnes qui font du poids, détenaient un PM rabatte avec lunette et l’autre plus mince avait une lance roquette anti-char (LRAC). Ils avaient un accent ivoirien et nous ont appris que les éléments de l’armée de l’air qui gardaient l’aéroport avaient des armes lourdes.  A l’aéroport j’ai tenté de me dérober, mais le sergent A du bataillon para m’a remis la clé de la Mercedes 200 série C de couleur noire au bord duquel il a embarqué un militaire de l’armée de l’air qu’ils avaient déshabillé et ligoté en donnant l’ordre de l’amener au bataillon para avec un autre policier », commente MD.

Quelque moment après, le sergent de police MD a embrayé et foncé sur la bretelle qui passe devant le commissariat de l’aéroport où il a essuyé des coups de feu qui ont explosé la roue arrière de sa voiture. Mais, malgré ces tirs, il a forcé et roulé sur la roue éclatée jusqu’au rond point de la tour d’Afrique où il a défait le militaire attaché pour aller garer la voiture au niveau d’un hôtel de la place.

Ainsi qu’achève sa participation à la tentative de contre coup du 30 avril 2012. A la question de savoir quelle action avait-il menées lors des affrontements de l’aéroport, le rescapé MD est formel !« En réalité, je n’ai pas tiré un seul coup le feu, mon intention étant au départ de m’enrichir, je n’ai rien entrepris dès que la clé de la Mercedes m’a été remise. Donc mon destin était réalisé ». 

Parlant des gris-gris, du numéraire et d’autres talismans remis au niveau du bataillon para, MD dira qu’il était arrivé en retard. « Par conséquent, je n’ai rien reçu au titre de dons et d’autres récompenses ou même de protection. Dès que j’ai obtenu la Mercedes je n’ai rien cherché à savoir. J’avoue avoir participé aux opérations effectuées par les éléments du bataillon para dans le seul but de gagner du butin. Mon intention n’était nullement de tuer», a témoigné avec émotion, le sergent de police MD.

HAROUNA COULIBALY 

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7 COMMENTAIRES

  1. que la verité eclate qu’on sache les vrais raisons ,les causes réelles les tenants et les aboutissants de cette affaire qui a longtemps duré et trop bruits et chuchotement ,que la justice fasse son travail sans partie pris .Pour les maliens sachent la vraie réalité des faits exats

  2. Juger la junte sans les bérets rouges ,c’est préparer un autre 30 avril . Le juge karambe à été payé pour mener l’instruction ainsi. Au Mali tout se sait. Le témoignage de ce policier est une preuve palpable, avec les deux fils officiers gendarme du général Man au camp para . Un de ses officiers gendarme travaille presentement au ploe economique avec le juge karambe Une fois encore les autorités doivent bien ouvrir les yeux sur le dossier béret rouge. Wa salm

  3. Vous avez raison anti fdr bien que votre pseudo montre votre position.
    Je voudrais aujourd’hui qu’on se departisse de nos positions saans parti pris, je pense aujourd’hui que nous devons aller de l’avant c’est dire à défaut par le juge TOGOLA de faire avancer la plainte du Généra Amadou Haya et ses collaborateurs contre les bérets rouges, nous devons vraiment penser à la réconciliation des frères d’armes, au pardon, à l’unité et la cohésion car une justice à deux viteses peut engendrer des conséquences que personne ne peut mesurer l’ampleur. Alors, j’interpelle le Président IBK, car il a liberé les rebelles du nord qui ont égorgé, éventré, mutilé et violé nos soeurs et mamans. Enfin, je pense qu’il est temps d’envisager une liberté provisoire pour le Général Hamadou Haya et ses collaborateurs.

  4. Votre MD doit être livrer à la justice pour ”non assistance à pays en danger”. Il n’est qu’un PIRATE à la recherche de BUTIN. Que fait il du SERMENT qu’il a preté ??????????????. ”Le KATOIS” dévient COMPLICE si pas d’action.

  5. l’article premier de la constitution du 25 février 1992.

    Faudrait il aussi rappeler que tant que la culpabilité d’un présumé coupable n’est pas établie (comme le Général Amadou Haya et ses collaborateurs ) beneficie de la présomption d’innocence.
    Il est temps que les maliens sachent raison gardée carle Général Amadou Haya et ses collaborateurs ne sont pas les ennemis de la nation car les ennemis de la nation sont ailleurs.
    Je suis d’accord qu’on ne doit pas favoriser l’impunité alors que le colonel Abidine et ses colaborateurs aussi soient jugés pour leur forfait sinon on assite vraiment à une justice à double vitesse car on demande:
    -pourquoi la plainte du Général Amadou Haya et ses collaborateurs ne bouge pas?;
    – pourquoi le juge en charge du dossier ne bouge pas son petit doigt?
    -pourquoi le service d’investigation judiciaire de la gendarmerie n’interroge pas le Général AZmadou Haya et ses collaborateurs sur leur pliante conte les bérets rougets?

  6. Je crois qu’il est temps pour les Maliens conscients de réaliser qu’on assiste dans ce dossier des bérets rouges à une justice à deux vitesses.
    En effet, on se souvient que les bérets rouges dirigés par le colonel Abidine GUINDO ont été les premiers à prendre les armes et a tué non suelement la vendeuse de fruits et légumes qui était devant l’ORTM mais aussi des militaires qui étaient aussi service làbas.
    Alors qu’on juge le Général Amadou Haya et ses collaborateurs d’accord mais le colonel Abidine GUINDO et sa bande aussi doivent repondre de leur forfait.
    j’interpelle le Président IBK, car ses propos et ses actes sont contraires aujourd’hui car s’il dit:”Nul n’est au dessus de la loi…” on assiste pas dit tout à cette réalité aujourd’hui au Mali.
    Je voudrai comprendre si les victimes des bérets rouges ne sont ils pas des êtres humains que notre constitutiton du 25 février 1992 protège en son article qui stipule:”l’être humain est sacré et inviolable…”

  7. Cette affaire de bérets est loin d’être terminée car le juge devrait interroger les rouges aussi. Cela permettre de mettre la lumière sur toute cette affaire. Si non comment comprendre qu’entre deux belligérants c’est un seul qui est jugé? Cela rappelle le cas du Hamas et l’israel!
    Que Dieu aide le Mali.

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