Affaire du charnier de Kati : Le cercle des inculpés s’agrandit

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Un premier charnier découvert à Diago

Incroyable mais. De grosses pointures de l’armée malienne ont rejoint jeudi et vendredi le Capitaine Amadou Haya Sanogo pour repondre de l’assassinat des 21 bérets rouges enterrés dans une fosse commune à Diago, non loin de Kati. L’histoire rattrape la junte qui a orchestré le coup de force du 22 mars 20012. Suivez notre regard !

 

 

Dans le cadre de l’affaire des ” Bérets rouges “, le juge Yaya Karembé, chargé du dossier, après avoir mis sous les verrous le chef de l’ex-junte le général de corps d’armée Amadou Haya Sanogo le 27 novembre 2013, a écroué jeudi dernier le général Yamoussa Camara, chef d’état-major particulier du président de la République et ex-ministre de la Défense et des Anciens combattants au moment des faits, comme nous l’avions souligné dans notre parution de vendredi. A ces deux généraux, s’ajoutent depuis vendredi entre quatre murs le général de bridage Sidi Alhassane Touré, ex-directeur général de la Sécurité d’Etat, le capitaine Amadou Konaré, un des responsables du putsch de mars 2012, de même que le Lieutenant Tahirou Mariko l’ex-aide de camp du capitaine Amadou  Haya Sanogo.

 

 

 

Ils sont inculpés de ” complicité d’assassinat ” dans l’affaire dite des ” Bérets rouges ” dont 21 corps ont été retrouvés le 4 décembre 2013 dans une fosse commune près de Bamako. En ce qui concerne particulièrement le général Yamoussa Camara, il lui est reproché d’avoir contribué à dissimuler les tueries en portant les noms des disparus sur une liste de soldats qui seraient envoyés au Nord où ils auraient trouvé la mort.

 

 

Il ne reste plus qu’à fermer les frontières si l’on sait qu’avec ces arrestations, d’autres officiers supérieurs ne dorment plus que d’un seul œil. Après le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a précipité l’occupation des régions du Nord où s’établissaient alors les terroristes et narcotrafiquants, des officiers fuyards des combats n’ont eu qu’à régner en maîtres absolus sur le Sud du Mali. Ils ont établi au Sud donc la terreur, en s’appuyant sur les interpellations, les intimidations, les braquages, les enlèvements de personnes et finalement des liquidations sommaires. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont appuyé sur l’accélérateur des avancements aux grades pour passer à celui de Général, mais des généraux fuyards qui ne peuvent plus séjourner tout près à Mopti à fortiori rejoindre leurs camarades ni assure le commandement sur le terrain. Ils se font ministres pour dicter leurs lois sélectives sur l’armée et la classe politique, ou président naturel pour déposer le Premier ministre supposé encombrant. Ils ont pourtant la bénédiction d’une certaine couche politique et sociale pour tout se permettre. Jusqu’au jour où Dieu leur pointa le harpon au dos. La pêche ne fait que commencer et nul ne sait, avant la fin de la procédure judiciaire, le nombre de gros poissons qui seront capturés. Dans cette optique, mêmes les éventuels ” épargnés ” auront du mal à lever la tête, s’il doit y en avoir car comme l’a dit le prince du jour, nul n’est et ne sera au-dessus de la loi. Qui vivra verra.

 

Sale temps pour les putschistes ! L’Assemblée Nationale, sous la transition, a bien fait de limiter dans le temps l’amnistie sur ces criminels du 22 mars, qui n’avait le changement  que dans la bouche et pour leurs intérêts sordides et personnels. Des militaires qui ont vidé les rangs de l’armée pour se faire une bonne santé dans les affaires de l’Etat, torpillant hommes politiques, journalistes et opérateurs économiques.

Mamadou DABO

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4 COMMENTAIRES

  1. -Moussa Sinko, comme ça tu es général de l’armée malienne

    -Non monsieur le juge Karembé, je suis ministre de l’administration territoriale toujours en costume cravate pour faire vite et bien les élections au Mali.
    Ce sont Yamoussa et Sanogo qui sont généraux.
    Et ce n’est pas fini encore, je dois préparer incessamment les élections municipales du Mali.

    -Très bien, et pourquoi tout le monde t’appelle général alors?

    -Non ça c’est parce que Kafougouna Koné était général et j’ai pris sa place au ministère de l’administration territoriale après leur coup d’état.

    -Ah bon “leur coup d’état”?
    Et tu n’étais pas au CNRDRE?

    -Qui n’était pas CNRDRE monsieur le juge?
    Même Cheick Modibo Diarra et IBK était CNRDRE.
    CNRDRE ça voulait dire (Concertons Nous, Réunissons Devant la République et l’Etat). C’est pour ça que je suis devenu ministre (et je le suis encore, un détail qui vaut son pesant d’or) dans une période difficile sinon je ne suis même pas militaire hein.
    Si je vais à Kati c’est pour acheter de la pomme terre hein et non pas autre chose.

    -Et tu n’as pas fais l’école militaire de Saint-Cyr en France?

    -Non j’ai fais plutôt le Saint-Germain des Près!
    Les gens confondent toujours.
    Si j’avais fais Saint-Cyr vous alliez me voir avec des tenues militaires alors que tout le monde me voit en costume cravate c’est la preuve que j’étais au Saint-Germain des Près.

    -C’est où ça le Saint-Germain des Près?

    -Ah Monsieur le Juge, c’est un haut lieu de Paris où le vin est excellent.

    Dès la fin des municipales en 2014 je t’inviterai la bas début 2015 pour une dégustation de la gastronomie et du savoir faire français.
    **********

    Du coup le juge Karembé se rend vite compte de l’intelligence de Moussa Sinko et décide immédiatement de ne pas le pas le poursuivre au risque d’avoir une instruction qui durera 25 ans.

  2. Il faut que le Juge Karembé aille jusqu’au bout de son courage en arrêtant les putschistes et leurs complices à qui ils ont passé le pouvoir! Rappelez-vous la tentative de déstabilisation de la transition avec la participation et la complicité active du RPM et IBK.

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