Affaire du charnier de Diago : Quand de hautes autorités militaires se plantent devant «Le Prétoire» !

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Bamako, le 4 décembre 2013. Un charnier de 21 cadavres de bérets rouges a été découvert à Diago
Bamako, le 4 décembre 2013. Un charnier de 21 cadavres de bérets rouges a été découvert à Diago

Si actualité brûlante il y a au Mali, c’est bien celle de la découverte macabre du charnier de Diago, localité située à quelques kilomètres de Kati, ex-fief des «hommes forts» de la junte dirigée par Amadou Haya Sanogo.

A son fort «règne», trop bavard comme c’était le cas de Dadis Camara de la Guinée, évincé et contraint de s’exiler à Ouagadougou au Burkina Faso, Sanogo s’offrait volontiers le luxe de s’exhiber devant la presse nationale et internationale. Ne sachant que le printemps allait arriver. Un printemps à la malienne. Eh oui, «trop parler, c’est maladie», disait un célèbre humoriste ivoirien.

En effet, dans son euphorie au lendemain de son triste coup d’Etat du 22 mars 2012, Sanogo avait accordé une interview à notre confrère «Le Prétoire» dans laquelle il se vantait d’avoir tué des bérets rouges suite à leur contre-coup d’Etat. «Des bérets rouges, j’en ai tués de mes propres mains», clamait-il avec arrogance. En véritable professionnel, notre confrère Birama Fall, non moins Directeur de publication de «Le Prétoire», en a fait sa manchette, malgré certaines intimidations venant de Kati.

Et poursuivant ses investigations en tant que grand fouineur, il s’apprêtait à publier la grosse info : l’existence d’un charnier à Diago. Etant sur écoute pendant ses conversations pour recouper les infos, il sera interpellé par la Sécurité d’Etat et auditionné pendant plusieurs heures. N’eut été la vigilance des hommes et femmes des médias, cette affaire allait mal tourner. Mais, du moins ce journaliste aura eut le mérite de jeter les soupçons sur l’existence du charnier de Diago.

Aujourd’hui, l’histoire donne raison à M. Fall dont le professionnalisme n’est plus à démentir. Maintenant, question : pourquoi les autorités militaires cherchaient à museler la presse, notamment «Le Prétoire» par rapport à cette affaire ? Secret d’Etat, disait-on. Oubliant que tôt ou tard, la vérité éclatera. Car, comme on le dit un adage, «tous les jours pour le voleur, un jour pour le propriétaire»

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Avec la récente découverte du charnier de Diago – et d’autres attendus – l’opinion nationale et internationale est bien d’accord que la presse nationale malienne est à l’avant-garde de la démocratie et de la bonne gouvernance. Quoi qu’on dise et malgré ses moyens limités. De toutes les façons, la révélation de Diago revient à Birama Fall et il devrait être dédommagé pour le tort qu’on lui a causé, alors qu’il avait l’information. La bonne et la vraie !

Bruno LOMA

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