Affaire des bérets rouges : Le Général Yamoussa Camara entendu et écroué au camp I de la gendarmerie de Bamako

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Yamoussa Camara
L ‘ex Ministre de la Defense et des Anciens Combattants Colonel major Yamoussa Camara

Ceux qui ont estimé que l’affaire, dite des bérets rouges disparus à la suite des événements du 30 Avril et 1er mai 2012 était enterrée à jamais, se trompent. Après le général quatre étoiles, Amadou Haya Sanogo interpellé et incarcéré le 27 Novembre 2013 à l’école de gendarmerie par le deuxième cabinet d’instruction du pôle économique du tribunal de première instance de la CIII, c’est l’ancien ministre de la Défense, non moins chef d’Etat major particulier du président de la République, le Général Yamoussa Camara qui vient de connaître le même sort, par le juge Yaya Karambé. C’était hier aux environs de 11 H 30mn après une heure trente minutes d’interrogatoires. Le film de la comparution.

10H 10mn, ce jeudi 13 février, deux pickups bleus du PIGN (Peloton d’Intervention de la Gendarmerie Nationale) s’immobilisent devant les locaux du Pôle économique du tribunal de première instance de la CIII, sis à l’ACI 2000. A bord, une demi dizaine d’éléments lourdement armés, de cette unité d’élite de la gendarmerie nationale, identique au GIGN de la France. Lorsque ces hommes cagoulés avec des fusils en bandoulières terminent de se positionner, arriva un véhicule de marque TOYOTA 4X4 V8 de couleur blanche avec des vitres teintés. Il s’agit de celui du Général Yamoussa Camara, l’actuel chef d’état major particulier du Président de la République. Les mines serrées il répond par un mouvement de tête le salut militaire du garde en faction devant le pôle économique du TPI de la CIII, puis se dirigea vers sa gauche, là où se trouve le bureau du juge Karambé. Le doute n’était plus permis, c’est bien l’ex homme fort de la Transition, le respecté des putschistes de Kati, le Général Yamoussa Camara qui vient d’être interpelé par le juge d’instruction Yaya Karambé. Aux alentours des locaux du tribunal un dispositif important des hommes en uniforme, dont la plupart était en civil fut déployé. Ainsi, aussi bien dans la cour de la mosquée, située derrière le tribunal que l’immeuble d’en face étaient positionnés des limiers vaillant sur tous les mouvements du coin.

L’audition du général Yamoussa Camara dura environ une heure trente minutes.

11H 35mn, l’officier de commandement de l’unité en mission sort des locaux du tribunal, ordonne au chauffeur du deuxième pickup bleu dont l’arrière siège est couvert, à positionner son véhicule à l’entrée même du garage. De là on pouvait apercevoir le Général Camara, les traits tirés, monté à bord. En trombes les trois pickups du PIGN se dirigent vers la ville, direction Darsalam, où se trouve le Camp I de la gendarmerie. Fin de suspens, le général Yamoussa Camara est mis sous mandat de dépôt dans l’affaire des bérets rouges disparus. Une affaire qui est loin d’atteindre son épilogue. Car, comme longtemps annoncé dans la presse, au stade actuel de l’instruction, la comparution des quatre généraux (Yamoussa, Dahirou, Sidi Touré et Abdoulaye Koumaré) semble une nécessité absolue afin d’éclairer la cour sur les circonstances dans lesquelles, les victimes de cette affaire de contre coup d’état ont pu être extirpés des geôles pour être froidement assassinés, après avoir subi d’énormes tortures. En tout cas, aucun de ces officiers cités ne peut s’affirmer innocent et impartial des actes commis.

Après le plus gradé des quatre, le Général Yamoussa Camara, récemment nommé chef d’état major particulier du président de la République, que d’aucuns désignaient comme un intouchable du régime actuel en raison de ses origines (Bankoumana dans le Mandé) proches de celles du président de la République, tout laisse à croire que les trois autres vont comparaître bientôt devant le juge Karambé.
A suivre.
Moustapha Diawara   

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