Affaire des bérets rouges : La balle est dans le camp du chef de l’Etat

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Le président de la République quoique intérimaire reste le chef suprême des armées. Dans ce cas, il lui appartient de trancher la question des bérets rouges en toute impartialité mais avec toute la fermeté requise.

Dioncounda Traoré
Dioncounda Traoré

 La division au sein de notre armée, précisément entre bérets verts et bérets rouges, résulte du contre-coup d’Etat dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012. Des bérets rouges, mécontents du traitement de leur chef de corps, le lieutenant-colonel Abidine Guindo, par le capitaine putschiste, s’étaient soulevés et avaient failli renverser la situation.

Après l’échec consommé de leur tentative, certains ont été portés disparus tandis que les autres ont été réaffectés dans d’autres unités de l’armée par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de brigade Yamoussa Camara, issu lui aussi des putschistes. Voyant en cela une justice des vainqueurs, certains bérets rouges ont refusé de se soumettre et tiennent à la restauration de leur régiment.

Ils l’ont dit le jeudi 31 janvier 2013 dans leur camp au cours d’une assemblée générale en pleine période d’état d’urgence. Cela a été perçu comme un défi lancé à la hiérarchie militaire par le chef d’état-major général des armées, le général Ibrahim Dahirou Dembélé, proche de l’ex-junte. Il a menacé de sévir.

Cet avertissement a été mis en exécution le vendredi 8 février 2013 quand des bérets verts ont encerclé le camp des bérets rouges avant d’ouvrir le feu, faisant 6 morts et plusieurs blessés.

Après ces incidents, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a, au cours d’une conférence de presse, qualifié les bérets rouges encore présents dans leur camp de déserteurs auxquels il faut appliquer la loi militaire, alors que le président de la République a commis son Premier ministre, Diango Cissoko, pour trouver une solution à un problème qui n’a que trop duré.

Dans tous les cas, il appartient au président de la République, chef suprême des armées de s’assumer entièrement dans ce dossier. De sa fermeté dans la résolution de cette crise dépendra du crédit qu’on peut accorder à ses partisans qui prêchaient avant le 22 mars 2012 qu’il a la carrure de l’homme d’Etat pour diriger le Mali.

Il fut un moment où pour sa propre sécurité, on le sentait timide dans certaines prises de décision, parce qu’étant sous l’emprise des putschistes de Kati qui détenaient la réalité du pouvoir. Mais aujourd’hui que les forces armées françaises sont là, au même titre que celles de la Misma et que comme l’a si bien dit le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, il est le seul pouvoir légitime au Mali, Dioncounda doit cesser d’atermoyer pour se mettre dans la peau d’un vrai chef d’Etat. Pour cela, il doit prendre ce dossier des bérets rouges en main, en se mettant au-dessus de la mêlée.

 Dioncounda doit s’assumer

Il doit par exemple décréter la restauration de cette unité d’élite pour la formation de laquelle le Mali et ses partenaires ont mis beaucoup d’argent ; fournir les armes à ces bérets rouges et demander au chef d’état-major de l’armée de terre de les déployer sur le théâtre des opérations.

Si cela est fait et qu’un béret rouge se hasarde à rester encore à Bamako pour chicaner, c’est à ce moment qu’il faudrait lui appliquer la loi militaire dans toute sa rigueur, parce que dès lors il peut être qualifié de déserteur.

Et les bérets rouges lors de leur assemblée générale du jeudi 31 janvier 2013 l’ont eux-mêmes dit : “Nous sommes à la disposition de la nation qui fera de nous ce qu’elle voudra”. Cela est d’autant pertinent que, premièrement il n’est pas concevable de disperser les éléments de ce corps entre les autres unités, parce que ce qu’il est avéré que c’est ensemble qu’ils sont efficaces.

Deuxièmement tant que les bérets rouges ont en tête que la décision de leur réaffectation a été prise par les bérets verts contre lesquels ils avaient tenté le contre-coup d’Etat, c’est-à-dire leurs rivaux, ils vont se soumettre difficilement.

Parce qu’il faut le dire, au moment de la prise de cette décision on parlait certes de retour à l’ordre constitutionnel, mais le pouvoir était putschiste et ce sont ces gens-là qui ont pris en son temps cette mesure en guise de sanction contre leurs frères d’arme. On se souvient des propos du capitaine Sanogo dans la foulée de cette décision.

Les bérets rouges pouvaient accepter une telle décision si elle émanait d’un pouvoir légitime, parce que s’ils doivent être punis à vie pour une telle indiscipline, les putschistes le doivent aussi. Au moins les bérets rouges sont en porte-à-faux avec la loi militaire, mais et les putschistes du 22 mars 2012 qui ont commis un crime décrit comme imprescriptible par la Constitution ?

Et pourtant malgré cette grave violation de la Constitution, les tombeurs d’un régime démocratiquement élu ont été amnistiés par le peuple malien ! Mais Diantre, pourquoi ce grand peuple a pu pardonner à des putschistes et ceux-ci à leur tour refusent de pardonner à leurs frères bérets rouges ?

Parce qu’il semble que cette question de bérets est instrumentalisée par les putschistes de Kati lesquels tentent d’embarquer toute la République dans leur cause, du reste sans objet si ce n’est leur vengeance à vie et à mort contre leurs frères d’arme.

Ne s’étaient-ils pas opposés à la libération même du premier contingent des bérets rouges, en menaçant même de mort le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel A. Téssougué ? Pour tout dire, Dioncounda doit s’assumer maintenant.

Abdoulaye Diakité 

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2 COMMENTAIRES

  1. Les berets rouges doivent se battrent d’abord au nord pour la patrie( comme le fait actuellement les berets verts, les gardes, les gendarmes, les comado de l’armée de l’air, les comendo de la Dami qui sont tous au nord) et ensuite (après la guerre pour la patrie) ils pouront faire leurs sydicalisme( toléré) à Bamako. En en croire certains restés à Bka (malgré leur affectation au nord) ils ne seront jamais prets à renoncer aux nbreux avantages que le regime d’ATT leurs accordait au detriment des autres corp. 😈

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