Affaire des bérets rouges disparus : Fin atypique de hauts dignitaires Diagné Wati

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La junte maliene menée par Amadou Haya sanogo, le 3 avril à Kati. © AFP

Le juge d’instruction au Tribunal de première instance de la Commune III de Bamako, chargé de l’affaire des bérets rouges disparus dans les affrontements entre militaires les 30 avril et 1er mai 2012, Yaya Karembé, a secoué le cocotier la semaine derrière : en plaçant les receleurs de l’ex-CNRDRE sous mandat de dépôt. Il s’agit des généraux Yamoussa, Sidi Alassane Touré et autres. Triste épilogue de l’entrée en scène fracassante de putschistes qui ont coupé le cordon ombilical de l’armée malienne, c’est-à-dire qui ont piétiné le principe sacré de défense de l’esprit de corps à tout prix.

 

Une sourate du Saint Coran le dit : “Un jour moi, un jour pour toi”. Le chef des putschistes du 22 mars 2012 à l’apogée de son règne lui disait : “Même si Dieu t’épargne, moi Amadou Haya Sanogo et mes hommes ne t’épargneront pas”. Allah Akbar !

 

Aujourd’hui, les généraux Diagné Wati savent que Seul Dieu est Grand, Omnipotent et Omniscient. Que l’homme n’est qu’un objet dans les mains du Tout-Puissant Allah qui, par l’intermédiaire du temps, décide tout. Les rois sont donc nus.

 

Il n’empêche. Les généraux Diagné Wati doivent être écœurés par la quasi-impuissance du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita dans cette affaire des disparus du 33e Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni, lors des affrontements entre militaires le 30 avril et le 1er mai 2012.

 

Eh bien, comme annoncé depuis le début du processus, en novembre 2013, par le porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, les plus hautes autorités ne s’ingèrent pas dans cette affaire. Pour l’heure, la justice suit son cours normal. Ce qui est une preuve de sa maturité et de son indépendance, même si la communication était venue un peu sur le tard pour convaincre l’opinion nationale et internationale qui commençait à lui construire une image de simple tribun.

 

La majeure partie de la bande a été défaite la semaine derrière. A commencer par l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, précédemment chef d’état-major particulier d’IBK, le général de division Yamoussa Camara. Le deuxième, le général Sidi Alassane Touré, avait occupé le poste stratégique de directeur général de la Sécurité d’Etat, les services des renseignements.

 

Les autres gros poissons sont le capitaine Amadou Konaré, un des hommes en vue après le putsch de mars 2012, et le lieutenant Tahirou Mariko, ex-aide de camp du chef des putschistes, le capitaine bombardé général 4 étoiles, Amadou Haya Sanogo.

 

Un président hâbleur ?

 

Les personnalités du 22 mars ont été écrouées jeudi et vendredi après avoir été inculpées pour “complicité d’assassinat” dans le meurtre de soldats proches d’Amadou Toumani Touré, président renversé en mars 2012 par un coup d’Etat.

 

Les faits sont très graves, les preuves remontent, affirme une source proche du juge Yaya Karembé, chargé du dossier. Il s’agit de la complicité d’assassinat. Le général Yamoussa Camara et le capitaine Amadou Konaré furent des proches d’Amadou Haya Sanogo, meneur des militaires qui ont renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012.
Triste fin pour Yamoussa Camara et ses élèves du Prytanée militaire de Kati qui se prenaient pour les De Gaulle du Mali, mais qui étaient vite apparus sous leur vrai visage : celui des piètres bouchers, assoiffés de pouvoir. Aujourd’hui, les rois Diagné Wati sont obligés de se rhabiller et réagir comme des fauves blessés.

 

Les receleurs du Comité national de redressement de la démocratie et de l’autorité de l’Etat (CNRDRE) ont été présentés, bon gré mal gré, à l’imperturbable juge Yaya Karembé et placé sous mandat dépôt. Mais que les Maliens de tous bords ne se laissent pas emporter par cette affaire aux allures d’un film western.

 

Le peuple sceptique est impatient de voir comment cette affaire sera gérée par la suite. Il a raison d’être prudent face à un président qui parle beaucoup, mais qui agit très peu, qui promet tout, mais qui fait le contraire de ce qu’il dit. IBK va-t-il enfin cesser d’être ce grand hâbleur devant l’Eternel ? Le doute est permis.

 

A suivre…

Nabila Ibrahim Sogoba

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7 COMMENTAIRES

  1. Triste fin pour Yamoussa Camara et ses élèves du Prytanée militaire de Kati

    Je me demande toujours comment yamoussa a pu tomber si bas…

  2. La majorité des journalistes maliens ne savent ni rédiger ni faire un commentaire littéraire.
    Même quand le sujet est important, il ne savent faire que de l’amalgame et vont du coq à l’âne.

    Je vous rappelle qu’on ne doit pas aboutir à une conclusion sans construction préalable. La notion de progression d’idée et de rigueur logique dans le développement du sujet n’existe pas chez nos journalistes partisans qui emballent tout dans la précipitation.
    Ils tournent en rond plusieurs fois avant de parvenir à l’idée suivante du texte.
    Ce journaliste religieux cite une source (le coran) sans préciser ni la sourate ni le verset.

    En plus, il crée un problème là où il n’ y a pas besoin: “la quasi-impuissance du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita dans cette affaire des disparus du 33e Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni”.
    Le Président de la République est le 1er magistrat du Mali. Il peut relever le juge et même supprimer le ministère de la justice!

    Butè Firka.

  3. SI le Président n’agissait pas AUCUN JUGE ne serait à mesure de TOUCHER UN SEUL CHEVEUX DE HAYA ET CONSORT! ACTION ACTION ACTION c’est quoi DONC ?????? 💡 ❓ ❓ ❓ 😆 😆 😆

  4. -Moussa Sinko, comme ça tu es général de l’armée malienne

    -Non monsieur le juge Karembé, je suis ministre de l’administration territoriale toujours en costume cravate pour faire vite et bien les élections au Mali.
    Ce sont Yamoussa et Sanogo qui sont généraux.
    Et ce n’est pas fini encore, je dois préparer incessamment les élections municipales du Mali.

    -Très bien, et pourquoi tout le monde t’appelle général alors?

    -Non ça c’est parce que Kafougouna Koné était général et j’ai pris sa place au ministère de l’administration territoriale après leur coup d’état.

    -Ah bon “leur coup d’état”?
    Et tu n’étais pas au CNRDRE?

    -Qui n’était pas CNRDRE monsieur le juge?
    Même Cheick Modibo Diarra et IBK était CNRDRE.
    CNRDRE ça voulait dire (Concertons Nous, Réunissons Devant la République et l’Etat). C’est pour ça que je suis devenu ministre (et je le suis encore, un détail qui vaut son pesant d’or) dans une période difficile sinon je ne suis même pas militaire hein.
    Si je vais à Kati c’est pour acheter de la pomme terre hein et non pas autre chose.

    -Et tu n’as pas fait l’école militaire de Saint-Cyr en France?

    -Non j’ai fait plutôt le Saint-Germain-des-Prés!
    Les gens confondent toujours.
    Si j’avais fait Saint-Cyr vous alliez me voir avec des tenues militaires alors que tout le monde me voit en costume cravate c’est la preuve que j’étais au Saint-Germain des Près.

    -C’est où ça le Saint-Germain-des-Prés?

    -Ah Monsieur le Juge, c’est un haut lieu de Paris où le vin est excellent.

    Dès la fin des municipales en 2014 je t’inviterai la bas début 2015 pour une dégustation de la gastronomie et du savoir faire français.
    **********
    Du coup le juge Karembé se rend vite compte de l’intelligence de Moussa Sinko et décide immédiatement de ne pas le pas le poursuivre au risque d’avoir une instruction qui durera 25 ans. Il se tourne alors vers le général Koumaré
    **********
    -Et toi général Koumaré?

    -Pareil que Moussa Sinko…

    -Ah bon t’as fait aussi le Saint- Germain-des-Prés ?

    -Non Barbès!

    -Et tu pourras me montrer quoi à Paris?

    – Le château rouge!

    -Quoi?

    -Le quartier du Château rouge.
    Comment ça tu pourras manger africain étant chez l’homme blanc après avoir dégusté la nourriture française au Saint-Germain des Près.

    -Mais vous êtes génial tous les deux. Vivement 2015!
    Allez, filez!

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