Affaire bérets rouges-bérets verts : Une solution définitive à l’ordre du jour

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Le 33e Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni-Para, communément appelé bérets rouges, a été l’objet d’un violent assaut le vendredi 8 février 2012. Selon un béret rouge, sous couvert de l’anonymat, l’attaque a fait au moins 6 morts, tous des civils. Aujourd’hui lors d’une rencontre prévue à la Primature, les autorités de transition tenteront de trouver une solution définitive “à un conflit fratricide”.

berets  rouges  xUne semaine après le grand rassemblement des commandos parachutistes, appelés bérets rouges, dans l’enceinte de leur unité à Djicoroni-Para, les éléments du 33e Régiment ont connu un réveil brutal ce vendredi 8 février 2013.

Tôt le matin, le camp a été encerclé par des bérets verts, venus de Kati, certainement envoyés sur instruction du chef d’état-major général des armées, le général de brigade Ibrahim Dahirou Dembélé, issu des putschistes du 22 mars 2013.

Le général qui avait menacé de sévir contre les bérets rouges, après leur assemblée générale du jeudi 31 janvier 2013, pour violation de l’état d’urgence, décrété par le président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré, est passé à l’acte à travers cette opération qui visait à vider le camp de ses occupants.

Le coup aura été une réussite, car depuis le samedi 9 février, les bérets rouges et leurs familles ont abandonné les lieux. Cette opération “Serval” des bérets verts de Kati a commencé aux environs de 6 h, alors que les habitants du camp ne s’étaient même pas encore réveillés. A peine sont-ils arrivés qu’ils ont cerné le camp, avant de procéder à des tirs.

Ce sont les femmes et les enfants qui sont sortis pour servir de boucliers, les bérets rouges étant désarmés depuis longtemps. Mais les assaillants ne voulaient rien comprendre et ont poursuivi les tirs, faisant 6 morts et plusieurs blessés, selon un béret rouge. Toutes les victimes ne sont pas du camp, puisque des balles perdues auraient tué et blessé de petits enfants en partance à l’école.

On n’aura compris que le véritable objectif des assaillants était d’en finir avec leurs frères d’arme, devenus depuis le coup d’Etat du 22 mars et le contre coup d’Etat du 30 avril 2012 des ennemis jurés. Depuis le samedi, ils sont passés maîtres des lieux, mettant les bérets rouges dans la nature. Ceux-ci n’entendent rien entreprendre pour l’instant. Ils attendent de voir les conclusions que la rencontre qu’auront les deux parties aujourd’hui avec le Premier ministre, Diango Cissoko.

Rappel des faits

On peut dire que cette attaque des bérets rouges est la résultante de leur assemblée générale du jeudi 31 février 2013 dans l’enceinte du camp. Ce jour-là, il y avait de la liesse, qui était certes prévue de longue date, mais qui, opportunément, avait coïncidé avec la libération d’une partie (12 parmi les 29 militaires libérés le mercredi 30 janvier 2013) des éléments de ce corps, jetés en prison suite au contre coup d’Etat du 30 avril au 1er mai 2012.

Dans une interview accordée à la presse, le caporal G. Togo indiquait ce jour que “c’est la preuve que contrairement à ce qui se dit, le Régiment des bérets rouges n’a jamais été dissout et que nous sommes tous là pour servir le pays. Les bérets rouges qui ont accepté les affectations sont généralement ceux qui ont des liens de parenté avec les gens de Kati ou qui, faute de moyens financiers pour subvenir aux charges de leurs familles, ont été obligés de se soumettre. Et ceux-ci ne représentent pas plus de 2 % du corps. C’est dire que le corps est bel et bien existant et vous-mêmes vous voyez la mobilisation de ce matin”.

Dans la foule on pouvait noter la présence du lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo, qui était en grève de la faim depuis un certain temps. Il y avait aussi les représentants des autorités traditionnelles, venus apporter un réconfort au corps. Après avoir immolé le bœuf, tout ce beau monde s’était retrouvé sur la place publique pour une montée des couleurs. Là, il y a eu des pas de danse, des chants de bravoure et des embrassades.

C’était vraiment la fête, mais une fête qui n’avait pas occulté le souci du corps à prendre part à la phase actuelle de la guerre de libération de notre pays. Surtout en ces moments où l’ennemi, chassé des grandes villes, est allé se refugier dans les grottes des Ifoghas, précisément à Tégharghar.

L’adjudant-chef Bouaré avait expliqué que “les bérets rouges attendent que les autorités restaurent le corps et les mettent dans leurs droits (payement des salaires) et leur livrent leurs armes pour qu’ils aillent au front. Nous ne menons pas la guerre de quelqu’un, nous sommes là pour le pays lequel, avec l’accompagnement des partenaires étrangers, a beaucoup investi pour notre formation. Nous voulons simplement rembourser cette dette en participant à la libération de ce pays, dont l’existence est mise à mal par des groupes terroristes…”

Il avait poursuivi : “Nous n’appelons pas ça une libération parce que l’ennemi a été chassé des villes mais n’a pas été tué. Or, c’est ce qu’il faut afin d’éviter qu’il ne se réorganise pour revenir à la charge. Ces jihadistes se sont retranchés dans les grottes de Tégharghar, c’est maintenant que la vraie guerre va commencer et c’est maintenant que nous bérets rouges, notre rôle sera plus déterminant. Il n’y a pas un coin de l’Adrar des Ifoghas que moi je ne connais pas, pour avoir servi longtemps au Nord. Il ne faut pas qu’on nous empêche d’aller accomplir notre mission”.

Cette main tendue n’a pas trouvé preneur et a donné lieu plutôt à des hostilités. Sur instruction du président de la République, Dioncounda Traoré, il est prévu, ce matin -une rencontre entre les représentant des bérets rouges et la hiérarchie militaire- placée sous la houlette du Premier ministre, Diango Cissoko. L’objectif de cette rencontre est de concilier les deux positions en cette période cruciale de libération de l’intégralité du territoire nationale.

Abdoulaye Diakité

 

Attaque du camp para

Dioncounda dénonce les militaires qui “ne comprennent pas ce qui arrive aux Maliens”

Le président par intérim a fustigé vendredi les tirs fratricides entre soldats maliens au camp de Djicoroni qui a fait au moins deux morts (deux adolescents) et treize blessés. Un incident de plus entre ces deux groupes qui s’opposent depuis près d’un an, et qui embarrasse le président malien vis-à-vis de ses partenaires étrangers. Nous vous proposons l’intégralité de son discours.

“C’est profondément attristé que je m’adresse à vous ce soir suite aux évènements de ce jour 8 février 2013.

Oui, j’aurais préféré m’adresser à vous pour vous féliciter de l’action que vous menez au Nord de notre pays et des victoires remportées en compagnie de nos frères et de nos alliés sur notre ennemi commun.

Hélas, c’est suite au triste spectacle d’échanges de tirs fratricides entre vous, au grand désespoir du peuple Malien, et à un moment où la principale préoccupation de chaque malienne et de chaque malien devrait être constituée par les opérations que nous sommes entrain de mener au Nord contre le Terrorisme et le crime organisé, qui ont soumis pendant de trop longs mois déjà nos compatriotes du Nord à un véritable calvaire.

Devant un tel spectacle, quel sentiment croyez vous qu’éprouvent vos frères, vos compagnons d’armes, venus vous offrir de mourir à vos côtés pour sauver votre pays ?

Le sentiment que certains d’entre nous n’ont toujours pas compris la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons, ou tout simplement ne donnent aucune importance à l’existence même de leur propre patrie. Le sentiment qu’ils sont venus peut être mourir pour rien.

En conséquence, je vous demande d’arrêter définitivement ces affrontements répétés au sein de l’Armée malienne qui doit tout faire pour se ressaisir et se hisser à hauteur de mission.

Ceux qui nous observent sont perplexes, ils ne comprennent pas ce qui arrive aux maliens. Ils ne comprennent pas cette image si négative du peuple malien que certains s’évertuent à leur envoyer.

Pour nous mêmes, pour le Mali et pour eux, je vous exhorte à arrêter ces comportements où la raison est totalement absente et où l’égo, si mauvaise conseillère, est seule présente.

L’Armée malienne a certainement bien d’autres choses à faire que ce à quoi nous avons assisté aujourd’hui.

Dès lundi, le Premier ministre recevra les représentants du Régiment des commandos parachutistes avec la hiérarchie militaire pour trouver une solution définitive à cette crise.

J’ose espérer que chacun a pris conscience de la gravité de ce qui s’est passé aujourd’hui pour ne pas compromettre davantage l’union sacrée indispensable pour relever les défis qui sont les nôtres en ces moments difficiles.

Je compte sur le sens patriotique et l’attachement de tous à la quiétude de nos paisibles populations, et je suis sûr que vous ne me décevrez pas.

En votre nom à tous, au nom du gouvernement et en mon nom personnel, je présente nos excuses sincères à nos hôtes Africains et Français.

Vive L’armée malienne réconciliée avec elle même

Vive le Mali

Que Dieu vous bénisse”.

Koulouba, le 8 février 2013

Pr. Dioncounda Traoré

Président de la République par intérim

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9 COMMENTAIRES

  1. Des crimes ont été commis au nord par le MNLA et au sud par le capitaine Sanogo et ses hommes. Il faut que justice passe, pas dans un sens, mais dans les deux sens. Il faut que le Mali sort de l’impunité . Pour réussir une meilleure gouvernance, un dévéloppement économique et sociale, il faut de la justice à tous les niveaux.

  2. Seul les reserves doivent être vus à bamako. Ceux qui organise les conférence de presse avec les regroupement politiques ont failli à leur mission d’appartenir à une armée en dépit de la conciliation faite par nos leaders religieux et nos vieux du village. Dans leur serment ils ont vouloir servir le Mali partout sur le territoire national pourquoi refusent-ils de rejoindre leur poste d’affectation si cela est vrai. Ils se disent agueris au camp ou bien au front. A cause de Dieu n’ajouter pas à notre honte. Le Mali restera mais vous que vous le voulez ou pas cette génération de militaire malien sera toujours desavoué par le peuple conscient.

  3. 1. Félicitations au Gouvernement pour avoir lancé enfin les mandats d’arrêt nationaux et internationaux contre le MNLA/ MIA/ ANESARDINE / MUJAO. Reste maintenant le suivi de l’application des mandats. Il reste tout aussi à arrêter nos voyous militaires insouciants, inconscients de Bamako qui se croient pires que dans la jungle. Même dans la jungle, les animaux font front commun contre un danger commun. A moins que les bérets verts de Bamako ne soient du même bord que les terroristes, ce qui ne serait guère surprenant vu la similitude de leurs actes (les uns terrorisant au nord, les autres au sud). Si vous voulez reprocher quelque chose aux bérets rouges en ville, vous leur envoyez des gendarmes au lieu d’aller tirer sur eux et leurs familles, les étrangers nous ayant sauvés d’une colonisation certaine étant au front. Après les multiples interventions de l’ensemble des sages de Bamako, Mr Django perd son temps à discuter avec ces voyous. Un âne, un incorrigible, un obsédé sexuel ne connaissent que le bâton ou la castration. Il ne s’agit ni plus ni moins que de les mettre aux arrêts ou de les radier pour qu’ils aillent officiellement grossir le rang des MUJAO/ANESARDINE, leur vraie place en réalité. Et, il faudrait assez rapidement constituer des unités mixtes et envoyer le maximum de combattants issus du Nord au Sud, et vice versa, pour que les soldats du Sud s’aguerrissent dans le combat au Nord. D’ailleurs, pratiquement tous les militaires du Mali devraient être positionnés sur la ligne de front de Kayes à Kidal : il n’y a aucune raison de garder des militaires à Bamako ou à Sikasso. ET TOUTE LA GESTION DE L’ARMEE NE DEVRAIT PLUS ETRE UN SECRET DEFENSE POUR L’ASSEMBLEE NATIONALE, LE VERIFICATEUR GENERAL ET LES DIFFERENTES STRUCTURES DE CONTROLE, LES MINISTERES DES FINANCES, DU BUDGET OU DE LA JUSTICE… CE SUPPOSE SECRET DEFENSE EST A LA SOURCE DE TOUS LES RECRUTEMENTS NEPOTIQUES, DETOURNEMENTS ET MALVERSATIONS EN TOUT GENRE DANS L’ARMEE MALIENNE.
    2. Mettre en place et pérenniser un système de renseignement de l’armée /gendarmerie /police en milieu nomade surtout où se déplacent la majorité des terroristes (en ne confondant pas renseignement et délation) : retour de l’administration, rencontres régulières lors des foires hebdomadaires, convocations des chefs de fraction par l’administration dans les 3 chefs lieux de Région du Nord en vue de la désignation de leurs représentants à un dialogue national sous haute sécurité, tournées aériennes et terrestres de troupes solidement armées en milieu nomade pour rassurer les nomades livrés aux représailles des terroristes.
    3. Systématiser et pérenniser le système de brigades d’autodéfense encadrées par l’armée dans le maximum de villages et de villes de la ligne de front, etc. Ces brigadiers bénévoles, discrets, encadrés par l’armée, efficaces dans le renseignement, faisant un cercle autour de la ville la nuit avec leur chef de groupe, viennent en complément de l’armée qui les a utilisés avec succès par le passé.

  4. je pense que tous les maliens sont égaux et il faudra que force reste à la loi et à la hiérarchie. Ceux qui ne veulent pas aller au front doivent rendre leur démission en bon citoyen malien et laissé le camp de djicoroni aux femmes et aux enfants de ceux qui sont sur le terrain/

    • Ls positions partisanes ne va rien régler au problème du Mali. Par contre elles suscitent la division, la guerre civile ( q dieu ns a préserve). L’Heure n’est plus a ds question qui a raison ou tord, aujourd’hui plus q jamais on doit tous se mobiliser pour faire face au rebelles et bandit armée ( ls ennemis du mali). Si le problème Béret vert-rouge perdure jusqu’a présent, c’est par que ns Autorités n’ont ps pris leur responsabilité.
      Ls beret rouge veulent participer a la reconquête du Nord, si qui est tout a fait normal étant ds militaires, ls Béret vert ne sont ps contre. Le seul problème est la manière dont l’operation doit s’effectuer. Les Béret vert veulent que ls rouges soient détaché en petit groupe, affecté a d’autres unité pour participer a l’operation. Quant aux rouges, ils veulent participer en tant que régiment.
      Pour ma part, je pense qu’il ya une méfiance de deux coté, j’estime qu’il est plus juste de donner une zone de combat au régiment ds rouges comme le fait les vert avec leur différentes Unités tout en mettant en leur intersection une Armée étrangère.
      Espérons que le Président qui est le chef suprême d l’armée prendra une décision définitive a ce problème.

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