Crée, dès le départ, dans des circonstances, plus ou moins, transparentes, le corps des surveillants de prison fait, encore, face à d’énormes difficultés qui empêchent son bon fonctionnement. En plus de travailler dans des conditions extrêmement difficiles, ils sont très mal payés d’où le mécontentement de leur syndicat qui déclare que ” 80 à 90% d’entre eux partiront s’ils trouvaient autre chose à faire “.
A titre de rappel, le corps des surveillants de prison a été créé au lendemain de la radiation de 800 élèves gendarmes, le 13 novembre 1994, pour avoir grevé.
La commission qui avait été mise en place pour faire la lumière sur l’affaire a conclu que les radiés n’étaient pas seuls responsables et devaient, par conséquent, être remis dans leurs droits. C’est ainsi que les 800 éléments ont été partagés entre la protection civile et l’administration pénitentiaire. C’est cette dernière qui a reçu le plus grand nombre. La commission avait également institué la mise en place d’un corps de surveillants de prison. Pour cette fin des enquêtes et des études devaient être faites. Sauf que rien de tout cela n’a jamais été fait si ce n’est un statut ”type’‘. Tous les autres corps paramilitaires, comme la gendarmerie, la police sont régis par des statuts particuliers.
Aujourd’hui, le Décret N°96-008/P-RM du 17 janvier 1996 portant statut particulier des fonctionnaires du cadre de l’Administration pénitentiaire et de l’Education surveillée a, de l’avis des geôliers, montré ses limites, car “ dépourvu de toutes les spécificités de la corporation, notamment le caractère paramilitaire “.
Par ailleurs, Selon Bourama Bagayoko, secrétaire général du syndicat des surveillants de prison, ce statut contient d’autres insuffisances. Il s’agit notamment de l’absence d’un cadre disciplinaire approprié à un corps paramilitaire afin de pouvoir maintenir l’ordre et la discipline, l’absence d’un plan de carrière qui tienne compte des contraintes propres au corps des surveillants de prison, l’absence -d’une politique de recrutement digne d’un corps de sécurité. De l’avis du syndicat, ” du fait de la défaillance du système de recrutement en cours, des handicapés ont été enrôlés au compte des surveillants de prison quand bien même l’accomplissement de ce service requiert une aptitude physique parfaite “.
.L’absence d’un traitement salarial digne des exigences de la corporation et des risques encourus constitue aussi un des soucis majeurs de ce corps. En effet le traitement salarial, aujourd’hui largement en dessous du traitement moyen octroyé aux autres corps militaires et paramilitaires, est déplorable. Un contrôleur lieutenant de l’administration pénitentiaire avec l’indice 215 a la même rémunération qu’un sergent de police. Par ailleurs, tous les autres corps ont des chapelets de prime, en plus de leur salaire, sauf les gardiens de prison qui doivent faire face à des exigences quotidiennes avec leur maigre salaire et la prime de risque située entre 10 000 et 15 000 FCFA.
Manque de matériels de travail
Aux conditions de vie dérisoires dans lesquelles vivent les geôliers maliens, il faut ajouter le manque criard de matériels de travail. Ils ne disposent même pas de simples Talkies-walkies pour pouvoir communiquer entre eux au sein de la prison. Il y a aussi une insuffisance notoire d’armes pour assurer leur propre sécurité et celle des prisonniers. “ Les armes s’il en existe, sont de très anciennes et on n’est même pas sûr de leur maniabilité “, nous affirme Bourama Bagayoko.
L’autre matériel de travail dont la carence est fortement décriée est la tenue. En effet, les gardiens de prison ne disposent pas de vêtements de travail dignes de ce nom. Censées être renouvelées chaque trois an, les tenues qu’ils portent actuellement datent de 2008. Idem pour la formation dont ils doivent bénéficier après leur recrutement qui est toujours renvoyée aux calendes grecques.
Aboubacar DICKO
Les surveillants accomplissent une mission de sécurité plus que la gendarmerie et la police. Tous les grands bandits sont gardés par eux sinon personne ne peut dormir au Mali. Mais l’état ne veut pas les mettre dans les conditions. C’est injuste, il faut que le ministre populiste Bathily assume sa responsabilité. Celui qui se dit l’avocat des
démunis et de l’injustice alors que son département travaille dans cette voix Il est temps de mettre les surveillants dans leur droit. Alors l’argent des prisons est détourné au niveau du cabinet ministériel. Quant un service paramilitaire est géré par deux civils ( directeur national et son adjoint)s’est toujours la catastrophe. Honte à Bathily le fonfaropn
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