En aout 2015, le Président de la République, lors de sa rencontre avec les militaires du Camp Tiéba Traoré de Sikasso, avait laissé entendre que certaines grandes puissances empêchaient le Mali d’équiper les FAMA. Près de trois ans après cette affirmation, le Mali acquiert quatre appareils, dont deux de combats et deux de transport des troupes. A la réception de ces aéronefs, IBK, tout fier, a également annoncé l’arrivée de deux autres hélicoptères. La question que bon nombre d’observateurs se posent est celle de savoir si le blocus qui empêchait le Mali d’équiper son armée a été enfin levé ? Et qui étaient ces puissances ?
C’est sur un ton martial et empreint de solennité que le Président IBK s’était adressé aux militaires du Camp Tiéba Traoré ce 25 août 2015, pour non seulement remonter leur moral, mais aussi et surtout pour leur dire pourquoi deux ans après sa prise de fonction, il n’a toujours pas pu doter l’Armée malienne des moyens adéquats afin qu’elle puisse accomplir ses missions régaliennes. Dans son discours, il avait, sans ambages, fustigé le comportement de certaines puissances en des termes très peu diplomatiques : « On a tout fait pour m’empêcher de vous équiper, mais vous serez équipés, inch’Allah. Nous ne serons jamais assujettis par qui que ce soit. Nous ne sommes pas n’importe qui, nous sommes le Mali. Nous fûmes lorsque beaucoup n’étaient pas ». Deux ans après avoir entendu ces propos, lorsque nous voyons dans le ciel des avions de guerre, il est tout à fait indiqué que le président de la République nous informe quand et comment l’embargo sur les armes a été levée. Après le discours d’IBK au camp Tiéba de Sikasso, nombreux étaient les Maliens qui avaient pensé que ces « ON » qui empêchaient IBK d’équiper notre armée ne pouvait être que la France et ses alliés Américains, Allemands et Britanniques. Pays qui ne pouvaient nullement empêcher la Russie, la Chine ou même les pays de l’Amérique du sud comme le Brésil, de vendre des armes au Mali. Pourquoi, depuis le début de la crise, notre gouvernement n’a-t-il pas lorgné du côté de la coopération militaire avec les Russes ou les Chinois ? Peut-être que notre pays n’était pas libre de ses alliances. Soit ! Mais alors, quand et pourquoi et comment le Maliba a retrouvé sa liberté de manœuvre. Peut-être que la crise syrienne, qui a « réchauffé » la guerre froide a permis de jouer sur la rivalité entre la Russie la Chine d’un côté et leurs rivaux occidentaux. Mais n’exagérons rien, la Mali est sous la tutelle politique et financière de la communauté internationale. Sa marge de manœuvre pour jouer sur les rivalités des grandes puissances est des plus réduite. La question qui se pose est pourquoi avoir perdu tout ce temps et avoir attendu de compter tous ces morts pour permettre de doter l’Armée Malienne de moyens aériens ?
Tard vaut mieux que jamais. Les FAMA viennent d’être dotées d’avions de combats, après quatre ans de patience. La balle est désormais dans le camp de l’Armée, elle doit désormais laver l’affront que les ennemis de la République lui ont fait subir.
Youssouf Sissoko