Accord de défense Mali-France : Le jeu et les enjeux

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Jean-Yves Le Drian : "La France veut sécuriser le Sahel"
Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, rend visite aux troupes françaises près de Tessalit, le 7 mars 2013, au nord du Mali. | Sylvain Cherkaoui / COSMOS pour Le Monde (photo archives)

Sauf rebondissement de dernière heure, la signature de la problématique accord de défense entre le Mali et la France, à cause du tollé et des controverses inévitables qu’ils ont soulevés chez une frange radicale des associations, est imminente. Toute cette polémique a particulièrement sensibilisé l’opinion publique qui se divise en pour et contre. Mais la balance penche finalement vers une majorité d’avis favorables dont la quai totalité de la multitude d’associations de la société civile et la presque totalité des partis politiques, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Elle est prévue exactement pour ce mercredi 16 juillet.

Le Mouvement Populaire du 22 mars 2012 (MP22), proche du capitaine Sanogo et des putschistes du coup d’Etat a-t-il échoué en prêchant dans le désert dans sa croisade contre les accords de défense projetés entre la France  de Hollande et le Mali d’Ibrahim Boubacar Keita ? Cela en a tout l’air, au vu du retournement général de l’opinion malienne qui est désormais consciente qu’il n’y a pas d’autre alternative à la stabilité  et à la sécurité du Nord en crise comme du pays tout entier, préludes à une paix globale, totale, sinon à la paix des braves, nécessaire pour sortir définitivement le pays de Soundiata de l’impasse dans lequel l’ont précipité la rébellion touarègue et les envahisseurs jihadistes et narcotrafiquants.

Ce que dénonce le MP22
Rappelons que le mercredi 15 janvier 201, il y a seulement six mois les responsables du mouvement populaire du 22 mars ont convié la presse nationale et internationale dans les locaux de la Radio Kayira pour dénoncer l’accord de défense avec la France qu’IBK voulait signer « clandestinement » au détriment du Mali.

Dans un communiqué, le Mp22 soutenait que le président Ibrahim Boubacar Keita planifie, en cachette, la signature à Bamako d’un accord de coopération de défense entre le Mali et la France prévue le 20 janvier 2014. Les pros putschistes sont revenus à la charge encore le 15 juillet 2014. Lors de leur conférence de presse, ils se posent la question  pourquoi un tel accord avec un pays qui est à la base des maux actuels du Mali. Ils accusent la France de déstabiliser le Mali. «… Et qui fomente toute sorte de pressions, des ‘’coups d’Etats’’ et des tentatives d’assassinat pour déstabiliser notre pays… », a révélé la déclaration du Mp22.

Que cachait encore cet accord : l’installation de bases militaires en autant de forteresses pour servir des desseins de recolonisation inavoués, car étant assorti d’un “partenariat régional au Sahel” , où la France affiche  l’objectif  de mobiliser “une force de trois mille hommes, spécialisée dans la lutte antiterroriste et la coopération avec les armées locales, en plus d’une quinzaine de points d’appui seront maintenus, ou créés, dans la bande sahélienne et en Afrique de l’Ouest » ?  Les MP22 trouve-là une manœuvre qui, loin des proclamations creuses de “réduction des troupes” dont se vante Hollande et Le Drian, vise à mieux masquer l’agressivité et l’interventionnisme accrue des impérialistes français et leur détermination à s’ériger en gendarme de l’Afrique en étroite connexion avec les USA.

La prise de conscience des associations communautaires et de la société civile
Pour répondre à cette intransigeance des révolutionnaires ou des radicaux du MP22, les associations civiles et communautaires du nord comme du sud ont tenu des réunions successives, pour donner leurs solutions de sortie de crise et affirmer devant l’opinion nationale et internationale leur adhésion au prochain accord de défense et de sécurité qu’elles appellent d’ailleurs de tous leurs vœux.  Il en a été ainsi des communautés touarègues, ensuite arabes du nord, des Kel Tamasheq de Tombouctou, Gao et Kidal, des Bellahs du Nord,  par la voix de leurs représentants dûment mandatés. Il en a été de même du Forum de la société civile et du Mouvement des associations de la société civile malienne qui ont tenu une conférence de presse commune, successivement dans les mois de mai de juin et de juillet derniers à Bamako ; pour donner leurs pistes de solution à la crise du septentrion et en appeler à la signature urgente par le régime du président Ibrahim Boubacar Keita de l’Accord de défense et de sécurité avec la France indispensable à la stabilité et  pouvant assurer la tranquillité contre les terroristes qui ne désarmeront que contraints et forcés par la force offensive ou dissuasive des armes.

L’opposition s’est gardée d’une surenchère politique
Quant à elle, l’opposition politique et parlementaire au régime s’est gardée pudiquement de toute surenchère mal venue, craignant de se mettre à dos inutilement l’opinion publique très sensible sur la question. En effet, les Maliens auraient très mal compris leur acharnement en ces heures graves pour la nation et la patrie où tout le monde doit défendre la cause commune contre la menace jihadiste, l’instabilité du Nord et tous les périls montants. Tandis que du côté de la majorité les analyses sont naturellement favorables.

Lors d’une conférence de presse le 3 juin dernier à la Maison de la presse, le Collectif Pour le Changement constitué des jeunes candidats désignés par leurs partis à la dernière présidentielle rangés derrière IBK au second tour, ont officiellement ajouté leur contribution aux multiples propositions de sortie de crise. La sécurité, la stabilité et la paix au nord et sur tout le territoire national ont constitué des volets importants. Leurs propositions fort intéressantes ont été conclues par un appel pressant en direction des autorités gouvernementales pour la signature urgente de l’accord de défense avec la France, qui permettra de sécuriser le nord et tout le pays, en mettant définitivement un frein aux menaces récurrentes du terrorisme jihadiste et des groupes rebelles armés qui ne désempareront pas de sitôt.

L’accord de défense qui sera signé le 16 juillet, demain, a bien sûr fait la une de l’actualité et le fera encore, tant les passions restent vives dans une frange de l’opinion. Mais le jeu de la contradiction devenue stérile, au-delà de son formalisme, doit céder devant le poids des enjeux. Car aucune rhétorique, aussi révolutionnaire et séduisante qu’elle soit, ne pourra occulter ou faire rejeter massivement par le peuple, qui a quand même de la jugeote pour se faire une opinion avisée, sous la pression de groupes plus ou moins bien intentionnés, l’accord de défense franco-malien.

Cet accord est plus que nécessaire, il est indispensable et même incontournable. Il nous permettra dans une coopération militaire renforcée avec la puissance française, dans un intérêt mutuel, d’assurer défense du territoire, la sécurité des populations prises en otage, contre les groupes rebelles et terroristes et de baliser le chemin d’une paix durable qui sera profitable à tous.

Oumar Coulibaly

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3 COMMENTAIRES

  1. il fo signe c accord pour koi soi en paix.
    Un pays vaste come le Mali ,une zone de rebelles de jihadistes et de ttes sortes de vagabonds ,entourent de surcroit par des voisins pas trot (….).
    La France a fait en sorte k les 2 presidents detruisent nos armements et de n pas en achete ,pourk ojordui puisse arrive (a la merci de nos ennemis).
    signons c accord pourk le pays n soit pas divise,on n p rien contre cette signature. Ce plan etait en preparation depuis l’indepance.

  2. N’avalez pas tout sous la fallacieux prétexte du “terrorisme “car vous avez affaire avec des gens qui sont tant tôt amis des terroristes tant tôt ennemi des terroriste .

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