Accord de défense entre le Mali et la France: Les vraies raisons du report de la signature.

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Le ministre de la Défense malien et français, Soumeylou B Miaga et Jean-Yves le Drian
Le ministre de la Défense malien et français, Soumeylou B Miaga et Jean-Yves le Drian

En voyant cette unanimité des autorités françaises et maliennes dans le dessein de signer un accord de défense devant légitimer le maintien des unités françaises sur le sol Malien, il revient à chaque observateur de se faire à l’idée, les vraies raisons de cette motivation. Pour des fins d’éradication totale du terrorisme au nord-Mali, chez certains. Pour des raisons non avouées de Paris selon d’autres. La seconde raison évoquée est celle qui, à Bamako poussait quelques associations et partis politiques à démontrer leur désapprobation. Et simultanément, au moment où le 20 janvier (date annoncée par le ministre français, Le Drian, pour l’événement) approchait, le président IBK se rend à Alger, notamment le 17 pour une visite dite « de travail ». Le 18 janvier, IBK depuis Alger, le report de la signature de l’accord est annoncé. Et par conséquent, à Bamako, on crie « victoire !» Ce qui est loin d’être exact. Par ce que le résultat de nos enquêtes qui ne nie point l’importance de la force d’un peuple sur un régime, disent plus.

Beaucoup d’observateurs parieraient sur l’hypothèse que c’est par crainte de ne pas se voir désavoué par son peuple que le gouvernement Malien a dû repousser la signature de l’accord de défense prévu le 20 janvier dernier avec Paris à Bamako, tel que le ministre français de la défense, Le Drian l’avait affirmé. En ce recule, ils (manifestants et anti-accords) estiment avoir eu raison du gouvernement à travers des mises en garde.

D’autres certifient même que c’est pour des raisons de coïncidence au 20 janvier (fête de l’armée)  que les autorités ont décidé d’aller au delà afin de limiter certaines ardeurs. Erreur !

Selon de bonnes sources, ce report brusque de la signature dudit accord est loin d’être lié à ce qu’on croit à Bamako : manifestants, oppositions politiques, 20 janvier, consultation du parlement, etc.

Surtout quand le président considère ses adversaires comme des « oiseaux de mauvaises augure », il y a lieu de constater une déconsidération quelque part.

Qui n’a pas constaté la précipitation des algériens dans la perspective de reprendre en main le processus de médiation entre Bamako et les mouvements armés, en lieu et place de la CEDEAO ?  Qui n’a pas constaté que lors de la visite d’IBK à Alger, tout lui a été promis ?

En effet, les Algériens, sont, il y a belle lurette, hostiles à toute action militaire étrangère dans la bande saharo-sahélienne qu’ils considèrent comme la leur, voire, leur arrière-cour.

Pour rappel : Le 16 septembre 2010, quand Aqmi a enlevé les sept Français à Arlit, au sud-ouest du Niger, la France de Nicolas Sarkozy envisagea d’y intervenir directement. La Mauritanie qui était perçue par la France comme le pays du sahel le plus engagé en la lutte avait souhaité que des militaires français aient participé avec elle aux opérations contre Aqmi dans le nord du Mali. Mais Alger s’y était opposé. Du coup, Paris qui ne voulait pas froisser Alger dans l’affaire, s’était contenté d’apporter un soutien logistique aux forces mauritaniennes.

Il faut dire qu’à cette époque, Alger ne voyait pas de bon œil le déploiement de soldats de l’ancienne puissance coloniale au sud des frontières de son pays. Les présidents Salou Djibo du Niger et Blaise Compaoré du Burkina recevaient ainsi les unités françaises qui se trouvent jusqu’alors sur leurs territoires respectifs. Mais comme la situation était d’ordre d’urgence, Alger patientait juste le temps de la libération des otages.

Tout près en janvier 2013, dans le but de mettre en place une opération militaire devant libérer le nord du Mali, Alger n’avait caché son positionnement à la communauté internationale. Ce qui l’empêcha même d’y intervenir ou tout au moins y apporter le moindre soutien logistique. Cédant ainsi en janvier 2013 au survol de son espace aérien par les chasseurs Français, Alger était obligée de se plier à la résolution du conseil de sécurité.

Donc, à l’étape où, l’Algérie voyait déjà mal l’opération serval « mettre le nez dans ses affaires », puis que lui retirant tout rôle de grand-frère régional, elle se sent encore humiliée de voir ce qu’elle estimerait sans doute de « pire », se réaliser : Un accord de défense légitimant le maintien des troupes françaises dans la bande : surtout au Mali, plus proche et dont l’espace est largement ouvert à son sud. « Les Algériens voient en ça une humiliation », estime un analyste.

C’est donc, pour contrecarrer la réalisation de ce qu’ils considèrent comme une « humiliation » que les Algériens, ont, lors du séjour d’IBK à Alger, proposé leur disponibilité qu’ils estiment être un raccourci vers la paix dans un Mali un et indivisible.
A Bamako, Alger propose de plancher conjointement, selon toutes les possibilités, dans le plus bref délai sur la mise en place d’une force militaire composée des unités des pays du champ, au grand dam de ce que Paris et Bamako avaient déjà évoqué. « Paris de son côté se voit provoquée par Alger, estime la source, et demandait  dès mardi 21 janvier au médiateur Compaoré d’envoyer son ministre Bassolé à Bamako afin de réitérer la disponibilité de sa médiation. C’est cette médiation qui bénéficie jusque là du soutien Français.»

Bamako qui, jusque là, ne sait avec qui toper, joue la tête du respectueux de la volonté de son peuple au point de soumettre le projet dudit accord de défense avec les Français au parlement. Tout en mesurant les mots avoués mais pas rassurants d’Alger.
Enfin, à ces moments où on en apprend auprès des officiels maliens que des discussions se poursuivent avec Paris pour la signature d’un éventuel accord de défense, il faut s’attendre à tout.
Issiaka M Tamboura

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10 COMMENTAIRES

  1. LE MALI DOIT REGROUPER REGROUPER CERTAINS MINISTERES POUR FAIRE DES ECONOMIES INVESTIR POUR AMELIORER LE RECOUVREMENT DES TAXES ET IMPOTS ET MODIFIER SON BUDGET MILITAIRE PAR UNE LOI SUR 5 ANS POUR S OCCUPER DE LA ZONE !

    Budget de l’État[modifier | modifier le code]Le budget de l’état malien pour 2012 qui était 2,26 milliards d’euros d’euros à l’origine a été ramené à 1,5 milliards d’euros, à la suite de coupes budgétaires drastiques après le coup d’État militaire de 2012 au Mali qui a vu l’aide internationale diminuer[40].

  2. Le Schema de cooperation militaire doit renforcer la securite regionale,de chacun de ses membres et partant leur souverainete nationale.La logique en la matiere:si les Etats individuellement ne peuvent assurer promptement leur securite,ils doivent creer une securite commune.Assurer la souverainete nationale,c’est controller vos ressources nationales pour le plus grand bien des populations.L’Algerie devrait savoir qu’elle n’est pas en toute securite en tant que pouvoir regionalcar ses objectifs a long terme ne concordent pas avec ceux des nouvelles orientations de certains pays Europeens.L’Algerie doit etre membre actif de tout Organisme de defence regional des pays limitrophes du Sahara contre le Jihadisme et
    contre toute rebellion instrumentalisee du dehors pour des fins geopolitiques ou simplement d’interet basement egoiste.L’Histoire s’accelere.La Libye date de quelques mois seulement.Les tergiversations sont nefastes.La paix est la securite pour tous les Etats Saheliens et Algerie

  3. c’est ca la democratie!le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple.S’il a du repousser la signature pour ne pas etre desavoue par son peuple il a raison Mesieur l’editeur politicien.

  4. bonjour tts je panse que si il ya un danger au nord ce malien qui dois cherche
    et trouve ce que il faire mais pas un acord forche comis la france a voulu faire en ce montra comis si le mali n;a pas mo a dire
    donc nous sommes contre tout a acord sans refendome pour tous le malien
    donne son avis merci

  5. Je m’en doutais. Car je me rappelle très bien, en 2010, la France voulait bien combattre les narco après Arlit, mais c’est l’Algérie qui refusait même que le voisin Mauritanien reçoive des simples instructeurs Mauritanie.
    Et si l’analyse la vérité de cette analyse tient, il y a bien lieu de douter que l’accord entre nous et les français n’aura même pas lieu.

  6. Cette analyse me parait non seulement interessante, mais très plausible sur plusieurs points!

    Je pense que l’Algérie, comme le dit Tamboura, est très attachée et très fière à son statut de puissance sous-régionale incontestable; Mais si les troupes Françaises sont sur le sol Malien, sa “puissance” ne sera plus rien comparée à l’armée Française!

    Je crois qu’il s’agit effectivement d’une réaction de fierté et d’amour propre de l’Algérie, réaction d’autant plus mal placée qu’elle a carrément refusée toute aide militaire quand ça chauffait et que la communauté internationale lui demandait sur tous les tons d’y participer.

    Maintenant que SERVAL à fait un boulot phénoménal et que son professionnalisme a été unanimement salué (y compris par les USA qui en doutaient au départ!), une présence française eclipsera totalement leur statut de big boss sous régional!

    Mais le “big boss” n’avait qu’à intervenir quand nous avions vraiment besoin, or il n’ a pas levé le petit doigt…

    • NFP

      Le big boss va empêcher cet accord entre nous et tonton toubabou. lool

      Il n’acceptera jamais que la france s’y s’installe. C’est pkoi on voit Le Dryan défilé ici afin de vite vite signer ça. Eh ben , c’est bloquée car Mandé Massa a eu les yeux ouverts à Alger.
      L’impérialisme, le néocolonialisme ABAS ABAS! lollllllllll

      • Blablateur, le “Mande Massa” de mes chaussures, tu vas voir cet accord sera signe avec les 2 mains et les 2 pieds d’IBK la famille d’Abord. Le Mali recolonise sous le regard bienvaillant d’IBK la famille d’Abord.

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