Accord Cadre CEDEAO-CNRDRE : un drôle d’instrument !!!

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Décidemment le fameux accord cadre signé, le 1er avril dernier, entre la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat aura battu tous les records. Violé de par et d’autre par ses initiateurs notamment la CEDEAO et le CNRDRE dès les premières heures de son entrée en vigueur, l’accord cadre a souffert d’une légitimité.

Le ministre burkinabè Djibrill Bassolè (g) et le capitaine Amadou Sanogo,

Partant du principe selon lequel ‘’face à la légalité, la légitimité s’efface’’, la question de la légitimité de l’accord cadre est passée inaperçue quand bien même les principaux acteurs étaient à couteaux tirés. La suite, de ce bras de fer entre la CEDEAO et le CNRDRE, n’est qu’un secret de polichinelle. Le paradoxe dans cette affaire ‘’d’accord cadre’’ se résume aux équations suivantes : 1°) même les personnes hostiles à l’époque à l’accord-cadre se l’ont approprié aujourd’hui. 2°) Celles qui détenaient leurs pouvoirs de l’accord-cadre en ont souvent fait une utilisation abusive. 3°) n’importe qui peut utiliser l’accord cadre en sa faveur, à condition de savoir ce que l’on veut et pour quelles raisons narcissiques. 4°) l’accord cadre a perdu sa sacralité, mais demeure vraisemblablement le seul repère pour le Mali.

Le premier ministre Cheick Modibo Diarra a justifié presque tous ses actes par les prérogatives qui lui sont accordées par l’accord cadre. Tellement attaché au fameux document, il a osé dire que l’accord cadre ne prévoyait aucunement sa démission et, dans le cas échéant, la personne qui devait recevoir cette démission. Sur la base du même accord cadre, le président Dioncounda nous bombarde aujourd’hui de reformes institutionnelles et tente d’ôter à Cheick Modibo Diarra tous les pouvoirs qui lui ont été conférées par ce même accord-cadre. L’assemblée nationale dans sa grande majorité, à l’époque très hostile à l’accord cadre, profite aujourd’hui de certaines dispositions y afférentes pour voter ou rejeter des lois selon qu’elles fassent ou pas l’intérêt des députés. L’accord cadre a fait l’objet de mille et unes interprétations et de toutes sortes d’acrobaties. Des spécialistes au non spécialistes, en passant par les démagogues et autres vendeurs d’illusions, tout le monde s’est crée son petit ‘’accord cadre’’ dans l’accord cadre. Violé, mal interprété, bafoué, instrumentalisé…mais aussi respecté, bien interprété, salué et exploité en bonne et due forme ; comme pour dire que l’accord cadre est un drôle d’instrument juridique qui peut être manié par n’importe qui, n’importe quand et malheureusement n’importe comment. L’accord cadre a démontré ses limites et insuffisances, il est enfin temps de le jeter dans la poubelle et réfléchir à d’autres perspectives et instruments juridiques axés bien entendu sur le consensus et nos réalités actuelles.

FOUSSEYNI MAIGA

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5 COMMENTAIRES

  1. MTC
    L’accord cadre démontre si besoin en était l’incompétence des chefs d’état de la CEDEAO et la preuve qu’ils agissent uniquement pour leurs intérêts personnels et non ceux du peuple malien et de la sous région.
    C’est la CEDEAO et les apatrides maliens qui sont à la base de la situation actuelle à Bamako, tant que les hommes politiques maliens n’ignoreront la CEDEAO, il n’y aura pas de solution salutaire à Bamako.

  2. LES MALIENS DOIVENT SUIVRE L’EXEMPLE DONNE PAR LE PRESIDENT, DIONCOUNDA TRAORE : ILS DOIVENT JOUER LES CARTES DE L’APAISEMENT, DE LA RECONCILIATION ET DE L’UNITE

    Bonjour,
    Le Président est un homme très conciliant et un homme de valeur, qui a un regard responsable sur la situation au Mali. Son discours le prouve.

    Malgré ce que le Premier Ministre a dit, qui est regrettable, ce n’est qu’à travers une collaboration franche entre les têtes de l’exécutif et à travers les consultations que fera le Président qu’un gouvernement d’union nationale sera constitué.

    Comme la CEDEAO l’a indiquée et comme le Président l’a confirmé, ça sera au Président de faire les consultations.

    Le Président, s’il veut, pourra demander au Premier Ministre de démissionner. Mais, il serait très conciliateur en gardant Cheick Modibo Diarra comme Premier Ministre, je n’en doute pas un instant.

    En responsables et sachant prendre de la hauteur, ce qui pourrait être un problème, induit par les déclarations de Cheick Modibo Diarra, ne le sera pas.

    Ce n’est qu’à travers une collaboration franche entre les deux, le PM et le PR, que cette situation s’arrangera en évitant qu’elle soit récupérée par les uns et les autres pour en faire un problème.

    Les Maliens, en suivant l’exemple du Président, doivent jouer les cartes de l’apaisement, de la réconciliation et de l’unité.

    Le Mali a besoin, aujourd’hui, d’une réconciliation des cœurs sans mettre en péril la justice qui doit protéger les communautés et les citoyens à travers un traitement équitable devant la loi.

    Le Président a le dernier mot. Il réconciliera les points de vue pour l’unité du Mali et sera garant d’une justice impartiale. Sa personnalité et son discours, conciliant, unificateur et apaisant, lui attribuent un grand crédit de confiance.

    Le Mali attend beaucoup du Président, Dioncounda Traoré, en espérant qu’il le sauve durablement avec, bien sûr, l’aide de tous qui est vivement conseillée.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail : Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

  3. …”Le premier ministre Cheick Modibo Diarra a justifié presque tous ses actes par les prérogatives qui lui sont accordées par l’accord cadre”…

    C’est amusant que CMD se prévale tant de ce fameux accord-cadre comme d’un texte sacré et inviolable, (surtout quand ça l’arrange), alors qu’il ait été LUI le tout premier à violer ce dernier en nommant un gouvernement Bananier de copains, cousins, tontons, et grands frères, quand cet accord-cadre lui demandait noir sur blanc de nommer un gouvernement d’unité nationale!

    …” il a osé dire que l’accord cadre ne prévoyait aucunement sa démission” On savait depuis quelques mois que CMD était d’un mépris et d’une condescendance à l’égard de ses frères Maliens, mais on ignorait qu’il pouvait encore à ce point nous prendre carrément pour des cons!!!!! Jusqu’à preuve du preuve du contraire, la nomination de ce notre gros lard interplanétaire a bien été approuvée par le Président de la transition? Non? Si il ne “sait pas comment faire” pour démissionner, il lui suffit de présenter une lettre de démission au même président de la transition! Un gamin nivaeu DEF l’aurait compris, Monsieur le premier Missile Interplanétaire “pleins pouvoirs”! Vous etes aussi nul que vous etes arrogant et sans envergure! Vous etes aussi fanfaron que vous êtes courbé devant votre maitre bidasse qui a coulé le pays, et vous etes aussi dangereureux à ce poste pour l’avenir du Mali, que Aqmi, Mujao, Ansardine réunis, ou toutes les ordures qui occupent notre nord et font de nous la risée du monde entier à cause de armée de… sprinters, et de nos… dirigeants-bidon dans votre genre!!!

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