20 janvier 1961-20 janvier 2012. L’Armée malienne a 51 ans.
En effet, c’est le 20 janvier 1961 que les derniers soldats de l’armée coloniale débarquaient à la métropole pour toujours.
Un cachet de souveraineté venait ainsi d’être inculqué à notre Armée qui, depuis, œuvre inlassablement à la préservation de la paix et de l’Unité nationale.
De la première République à nos jours, l’armée aura été de tous les combats.
Aujourd’hui plus que jamais, elle symbolise la responsabilité, la discipline et constitue une fierté pour tous les Maliens.
Jamais autant que sous la Ile République, l’Armée malienne n’aura été déviée de sa mission première : celle de garantir la paix et la sécurité de notre peuple.
C’est dans ces conditions extrêmes que survinrent les événements de Mars 1991 où, les efforts du peuple et le coup de main salvateur de militaires patriotes ont eu raison du régime dictatorial du Général Moussa Traoré.
Les vingt-trois qui ont fortement terni l’image de l’armée malienne.
Prenant conscience de cela, au cours de la Conférence Nationale, l’Armée Malienne a accepté de faire son mea culpa et demander pardon à son peuple.
Dès lors, les barrières entre le peuple et l’armée ont commencé à tomber, avant de s’effondrer pour de bon.
La volonté des militaires d’être au service exclusif est aujourd’hui, une réalité.
Vive la IIIè République !
Par sa spécificité, l’armée doit être mise dans les conditions optimales pour mener à bien ses missions.
Cela, un homme l’a vite compris. Il s’agit de feu le Docteur Boubacar Sada Sy.
Aussitôt désigné à la tête du département des Forces Armée et des Anciens Combattants, il s’était fixé comme mission, une réfondation de l’armée en initiant des lois "révolutionnaires".
Ces lois, aujourd’hui dans le milieu des soldats, portent le nom de "lois Sada Sy".
Un véritable arsenal législatif qui a été adopté en vue des changements dans l’armée.
Tous les domaines sont concernés.
Il s’agit entre autres, de la loi portant organisation générale de la défense nationale et des forces armées, la loi portant statut général des militaires.
A celles-ci, il faut ajouter la loi portant modification du régime général des pensions militaires.
Ces lois ont opéré une véritable révolution au sein de notre armée.
Les lois portant statut général des militaires, code de justice militaire marquent véritablement une rupture avec le passé.
Ils consacrent désormais, la soumission des militaires aux lois de la République, en réaffirmant d’une part, les droits et devoirs du militaire et d’autre part, en déterminant les infractions militaires, les sanctions et les tribunaux compétents. L’arsenal législatif et réglementaire pour affirmer la primauté du droit dans l’armée est ainsi une réalité au Mali.
Ces textes permettent de mettre l’armée à l’aise par rapport à son fonctionnement et à la nation.
L’armée nationale se veut républicaine pour de bon. C’est pourquoi, elle s’est dotée d’un code de conduite des Forces Armées et de Sécurité du Mali. Ce code précise les devoirs de celles-ci, les rapports entre elles et les populations, les rapports entre elles et les Droits de l’Homme, le Droit international et Humanitaire.
Ce code de conduite a ailleurs fait tâche d’huile dans la sous-région et beaucoup d’autres pays s’inspirent de l’exemple des Forces Armées et de Sécurité du Mali.
Une nette amélioration des conditions de vie
Il n’y a pas de comparaison entre les conditions de vie d’avant Mars 1991 et celles d’aujourd’hui.
Les textes adoptés dans ce sens sécurisent les militaires par un meilleur traitement.
Le statut général des militaires organise de manière transparente et égale pour tous, les règles d’avancement et de rotation militaire et permet de donner un certain nombre de garanties quant à la sécurité de l’emploi et la carrière professionnelle du militaire.
Aussi, la modification du régime général des pensions militaires a permis une nette amélioration des conditions de vie du militaire malien.
L’alinéa 2 de l’article 55 de la loi portant régime général des pensions militaires stipule : la pension et la solde de réforme sont de plein droit révisés en cas d’augmentation du traitement indiciaire des fonctionnaires en activité.
Elles sont majorées dans la même proportion que les traitements indiciaires et, pour compter de la date d’effet de la majoration de ces derniers.
Ce qui veut dire que l’octroi et la qualité des pensions entre civils et militaires sont les mêmes. Ainsi le militaire à la retraite se trouve mieux sécurisé.
Concernant l’habitat, des camps militaires ont été construits à Kidal, Ménaka et Bamako pour près d’un milliard FCFA pour chacune des infrastructures concernées.
Les camps de Kayes, Ségou, Sikasso, Tombouctou et Gao ont été également réhabilités.
Il en est de même pour l’hôpital militaire et des cités militaires.
Le bureau de presse de l’armée : une révolution
L’image caricaturale qui se donne l’armée dans le milieu des journalistes est "la grande muette".
Aujourd’hui au Mali, il est difficile de croire que c’est le cas, du moins depuis la création par Feu Boubacar Sada Sy du bureau de presse de l’armée.
L’ancien ministre a vite compris ce qu’il fallait pour redorer le blason d’une armée ternie durant 23 ans.
Les missions étant concrètement définies, il a fallu la compétence et la disponibilité des hommes chargés de l’animation du bureau, pour que des résultats appréciables soient atteints.
De quoi inspirer les autres départements pour qu’effectivement, la communication gouvernementale soit l’ambition du Bureau de presse de l’armée, dénommé Dirpa et développer une communication interne avec des antennes au niveau des Etats Majors des bases aériennes et des garnisons.
L’arbre ne doit pas cacher la forêt
A côté de ces améliorations substantielles des conditions des hommes en uniforme, il y a tout de même certaines injustices à réparer.
Parmi elles, la dégradation civique infligée aux compagnons de feu Diby Syllas Diarra, le sort des survivants des purges contre les anciens compagnons ou collaborateurs des Tiécoro Bagayoko, Kissima Dounkara et autres.
Du moment où Moussa Traoré et ses ex-collaborateurs ont pu bénéficier des faveurs de l’Etat de droit, pourquoi ne pas réhabiliter les prétendus putschistes contre son régime ?
Certes, parmi eux certains ont rejoint leur dernière demeure, mais, le souci de justice et d’équité devant l’histoire, aurait voulu qu’ils soient eux aussi réhabilités.
Mis à part ce constat, l’armée malienne peut se flatter de 51 années riches d’expérience et qui l’autorisent à regarder l’avenir avec optimisme et confiance.
Boubacar Sankaré