La session 2020-2021 du Collège de Défense du G5 Sahel a pris fin le 15 juillet dernier à Nouakchott, en Mauritanie, par la sortie de la 33e promotion d’officiers du cours de guerre des pays membres du G5-Sahel. La présence d’une femme, notre compatriote, le Colonel-major Nana Sangaré parmi les 44 officiers diplômés en est le fait marquant.
Fin de formation pour des officiers des pays membres du G5-Sahel, après 10 mois et demi de cours au Collège de Défense du G5-Sahel. La cérémonie de remise de diplômes était placée sous la présidence de Daoud Yahya Ibrahim, ministre délégué auprès du Conseil de la Défense, des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du Tchad et président en exercice du Conseil des ministres de Défense du G5 Sahel. Il était accompagné du ministre mauritanien de la Défense nationale, Hanana Ould Sidi, des officiers stagiaires de l’Arabie Saoudite, l’un des pays partenaires et plusieurs autres personnalités militaires et civiles.
La 3e promotion du Collège de Défense du G5 Sahel a la particularité d’être composée de 44 officiers. Il s’agit là du plus grand nombre d’officiers formés depuis son ouverture en 2016. Le fait d’avoir en son sein une femme, le Colonel-major Nana Sangaré des Forces Armées maliennes (FAMa) est aussi une autre symbolique.
La cérémonie de remise de diplômes était placée sous la présidence de Daoud Yahya Ibrahim, ministre Délégué auprès du Conseil de la Défense, des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du Tchad et Président en exercice du Conseil des ministres de Défense du G5 Sahel. Il était accompagné du ministre mauritanien de la Défense nationale, Hanana Ould Sidi, des stagiaires de l’Arabie Saoudite, l’un des pays partenaires et plusieurs autres personnalités militaires et civiles.
En plus d’être la première femme à intégrer le Collège de Défense du G5-Sahel, le Colonel-major Nana Sangaré est aussi la première femme à avoir suivi le cycle complet de l’Ecole d’Etat-major de Koulikoro en 2003-2004. Elle avait au préalable suivi différentes formations de base à l’Emia de Koulikoro. D’autres formations de spécialisation en informatique ont suivi plus tard en Chine, Algérie, Maroc, etc. Nana est de celles qui pensent que les femmes ne doivent pas être mises à l’écart dans le processus de lutte contre le terrorisme dans la zone sahélienne. « Oui, contre le terrorisme et le djihadisme, la femme a beaucoup à apporter. C’est plus facile pour elle d’avoir des contacts au sein de la population, cette population qui est vraiment terrorisée on va dire comme ça ; et aussi les femmes peuvent ouvertement parler de leurs problèmes aux femmes. C’est encore plus facile comme ça. Donc quand il y a une femme qui mène les enquêtes par rapport à quoi que ce soit, les femmes peuvent dire, elles peuvent aller loin en disant tout », a témoigné le Colonel-major Sangaré au micro de nos confrères d’Africanews, dans la ferveur de la cérémonie de sortie.
Premier officier féminin au Collège du G5-Sahel
Officier de transmission des FAMa formée à Rennes (France), elle est la Cheffe de service informatique et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication de la Présidence de la République du Mali.
Le directeur du Collège, le général de division Brahim Vall Cheibani s’exprimait ainsi en novembre dernier (Cf. Mali Tribune n°156 du mardi 10 novembre 2021), à l’occasion de la visite de la Conseillère régionale genre du Secrétariat Permanent du G5-Sahel, Mme Aminata N’Diaye, « pour la première fois, nous accueillons un officier féminin, en la personne du Colonel-major Nana Sangaré. Je remercie les autorités du Mali pour cela ». Il a ensuite ajouté qu’elle participe à toutes les opérations que ses frères d’armes. « Le Colonel-major Nana Sangaré a un très bon niveau. Elle s’intègre parfaitement dans la promotion. J’ai participé la semaine dernière aux premiers exercices opérationnels où elle jouait le rôle de chef d’Etat-major. C’est elle qui était le chef d’orchestre de tout le groupe, vraiment elle n’a rien à envier à ses collègues masculins », a souligné le général Vall. Ses camarades d’armes l’ont pour la même occasion jugée « compétente et capable de jouer un rôle important dans le groupe ».
Pour la Conseillère régionale genre du Secrétariat permanent du G5-Sahel, « le G5-Sahel a inscrit la problématique du genre parmi les priorités de son action. Cette volonté découle d’une vision et d’un engagement au plus haut niveau de notre organisation, c’est-à-dire les chefs d’Etat, de faire des progrès en matière d’équité, un atout pour la lutte contre les fléaux qui affectent les populations dans l’espace G5-Sahel c’est particulièrement l’accès aux écoles de formation ».
Selon Daoud Yahya Ibrahim, le Président du Conseil de Défense du G5-Sahel et ministre tchadien Délégué auprès du Conseil de la Défense, des Anciens Combattants et Victimes présidant la cérémonie, « le Collège de Défense est un modèle vivant de la coopération et de la conjugaison des efforts des pays du G5-Sahel dans le domaine de la sécurité. Sa création représente la manifestation politique des dirigeants de la sous-région visant principalement à créer un outil de formation à vocation internationale d’enseignement militaire supérieur. Cet outil pourra combler à terme, très certainement le déficit en officiers brevetés permettant ainsi d’améliorer l’interopérabilité des forces et créer un cadre de coordination entre les armées ».
Le directeur du Collège du G5-Sahel, le général de division Brahim Vall Cheibani, a de son côté fait savoir que « les stagiaires ont reçu un enseignement opérationnel et technique qui leur permettra d’envisager efficacement leurs responsabilités futures de chefs militaires aptes à planifier et à conduire des opérations interarmées ; tant au niveau opératif que stratégique dans un cadre national et multinational et à assumer des hautes fonctions au sein de leurs ministères ou dans les sphères militaires internationales ».
Abdrahamane Dicko