Les 105 surveillants de prison qui attendent toujours leur formation militaire projettent de faire un sit-in devant la direction nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES). Ce sit-in a pour objectif d’attirer l’attention de l’opinion nationale sur la légèreté avec laquelle le département traite leur dossier de formation.
Au nombre de 105 agents, les surveillants de prison représentent deux vagues de recrutements différents et n’ont pas été payés pendant 5 ans.
Le premier recrutement fait suite au concours d’entrée N°2012-000132/MFPRA-CNCFP-DF du 19 septembre 2012. Après ce concours, 60 candidats sur les 4469 ont été déclarés admis le 4 mars 2013.
Des mois et des mois se succèdent. Des années et des années se passent mais le gouvernement ne les appelle pas. Fatigués de patienter, les infortunés se mettent en collectif et saisissent le bureau du médiateur en aout 2014.
Au même moment, le gouvernement ouvrait un autre concours pour recruter d’autres surveillants de prison ; la 2ème vague. Au nombre de 50, ils ont été déclarés admis en 2014. Après leur admission, ce second lot est venu s’ajouter aux 55 recrues de la promotion 2012. C’est en décembre 2015 qu’ils passent la visite d’aptitude physique et médicale du 16 au 22 décembre.
Après cette étape, les 105 surveillants reçoivent leur arrêté d’intégration en mai 2016. Ils signent alors leur prise de service et commencent à percevoir leur paye à partir ce mois de mai 2016 ; même s’ils ont été recrutés en 2012 et 2014 pour le premier et le second lot.
Mise sous pression, la direction nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES) a décidé de déployer les 105 agents dans un bref délai. Aussi, le ministre de la justice, Me. Mamadou Ismaél Konaté, il y’a une année, leur avait promit une formation militaire avant tout déploiement.
Pourtant les 105 agents sont formels. Aucune des promesses faites n’a été tenue ni par le ministre, ni le directeur de leur administration. Bref, les 105 surveillants ont conclu au fait que le département de la justice s’en foute de leur corps et qu’il ne se fait aucun souci en ce qui concerne le leur formation.
Pour étayer cela, les agents en questions parlent du cas de plusieurs recrues des autres corps qui ont toutes été formées. Que dire des 5000 nouvelles recrues composées de gendarmes, de gardes, de soldats de l’armée de terre et de l’air qui viennent d’être reparties entre 6 centres de formation pour y effectuer leur formation militaire. Ces centres sont entre autre Tiby, Yanfolila, Segala, Faladié, Senou, Tomikorobougou.
De 2013, 2014 et 2016 le ministère de la défense a procédé à la formation des différents contingents recrutés dans les autres corps de l’armée, des élèves sapeurs pompiers à Markala, des élèves policiers à Senou, des douanes etc.
Face à leur cas, les gardiens de prison ont décidé d’agir à travers un sit-in pour interpeller le département de la justice. « Un surveillant de prison ne doit pas être déployé sans formation militaire car la tâche qui lui est confiée est d’ordre sécuritaire. Si, notre ministère est de bonne foi, il peut nous ajouter à ce groupe de recrues de l’armée, pour notre formation militaire» nous explique l’un d’eux.
A KENE