La maladie à virus Ebola- qui tire son nom d’une rivière de la République démocratique du Congo- est l’une des maladies virales les plus graves connues chez l’homme. Le virus se transmet à l’homme, dans un premier temps, à partir d’animaux sauvages (habituellement les chauves-souris ou les singes).
La manipulation de la viande de ces animaux infectés ou sa consommation peut facilement engendrer la transmission du virus à l’homme et sa propagation par le sang, les liquides physiologiques ou les tissus des personnes ou animaux infectés. La maladie se manifeste par l’apparition simultanée de fortes fièvres, de diarrhée et parfois d’hémorragies. Ces symptômes peuvent apparaître entre 2 et 21 jours après la contamination et l’essentiel de la contagiosité est réelle après que ces symptômes se sont déclarés.
Les flambées de fièvre hémorragique provoquées par le virus surviennent principalement en Afrique. Ebola est présent essentiellement en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée qui ont décrété l’état d’urgence. Ce rappel sur les particularités du virus Ebola était nécessaire, parce que le seul pays affecté qui fait frontière avec le Mali, est la Guinée Conakry. Les taximen qui font la route Mali-Guinée-Mali ne sont pas convaincus de la véracité du virus Ebola, malgré la mobilisation mondiale et plus de 1500 morts. Notre stagiaire B. Sidibé a fait un tour à l’Autogare des taxis qui partent en Guinée régulièrement.
Aucun taxi n’est en mouvement à l’Autogare de la Guinée. C’est le premier constat que nous avons fait dès notre arrivée. En s’approchant, on sent qu’Ebola a créé une psychose à l’Autogare de la Guinée. Alpha, un chauffeur a annulé sont départ, parce qu’il n’a pas de client.
Selon nombre de ces taximen, Ébola est une farce des Blancs. Notre première impression après avoir prononcé le nom du virus le plus mortel depuis ces quatre derniers mois en Afrique de l’Ouest, est que certains boudent ; d’autres demandent s’ils ont à faire à des agents de la santé et tendent leurs mains pour saluer à la malienne. Donc, ils ne tiennent pas compte des gestes de lutte contre la maladie.
Ils prétendent qu’en Guinée, il n’y aucun cas d’Ébola et que ceux qui sont à la tête de l’histoire, se servent d’anciens cadavres pour faire croire aux gens qu’ils sont morts suite à cette maladie. Alors que dans cette Autogare, les malades atteints de diarrhée, se cachent pour échapper, selon eux, au «prétendu châtiment des Médecins sans frontière».
Selon leurs témoignages, la situation qui les préoccupe, est que les voyageurs maliens se rendant au château d’eau d’Afrique (Guinée), se font rares. Et ceux venant au Mali sont souvent empêchés par les autorités guinéennes de faire le voyage. Drôle de croyance qu’Ebola n’existe pas et qu’il est une invention des Blancs.
B. SIDIBE