Comme la majorité des Maliens, le Chef d’Etat-Major de la milice Ganda Izo, Ibrahima Diallo, a salué l’intervention française au Mali. Nous l’avons rencontré à Sévaré, où il se trouve actuellement.
22 Septembre: Depuis un certain temps, des informations font état de la désertion de certains de vos combattants. Qu’en est-il exactement?
Ibrahima Diallo: Je crois que notre base est là. Vous pouvez vous-même vous y rendre et vous remarquerez la présence de nos combattants. La réalité est que certains éléments sont repartis chez eux. Et pour cause, pendant 9 mois, après avoir été formés, certains des 2 000 jeunes de la base de Soufroulaye ont perdu espoir. Leur intention était d’aller combattre aux côtés de l’armée malienne. Mais, s’ils ne sont pas sollicités et s’ils passent tout leur temps à dormir, il y a de quoi être découragés.
Le Mali, qu’ils veulent servir, ne leur a pas donné l’occasion de prouver qu’ils voulaient le défendre. Ce n’est pas de ma faute ni celle de ceux qui ont mis en place cette unité. Nous, de notre côté, avons lutté pour que ces jeunes soient prêts à servir leur pays. Il reste aux politiques, à Bamako, à jouer leur partition. Ce que je constate avec amertume est qu’au lieu de s’occuper des combattants, les Bamakois sont préoccupés par un problème de leadership.
Je fais allusion au COREN, à Zasya et à bien d’autres groupements. Après la prise de Gao, neuf mois durant, aucun de ces cadres du Nord n’est venu s’enquérir de l’état de ces jeunes. Au contraire, certains ont même profité des dons destinés aux combattants pour s’enrichir.
Les combattants que vous encadrez sont-ils toujours motivés, comme il y a quelques mois?
Effectivement! Je peux même dire que c’est leur excès de motivation qui s’est transformé en découragement. Nous avons demandé tout simplement demandé aux autorités qu’elles nous laissent participer aux combats. La réponse a été négative. Pire, aucun des mouvements n’a été pris en charge par l’Etat. Alors que Ganda Izo est l’un des premiers mouvements qui a combattu auprès de l’armée du Mali à Ansongo, Labbezanga et Gao.
Après le repli de l’armée sur Sévaré, on s’attendait quand même, au moins, au recrutement de nos combattants. Vous savez très bien que c’est l’Etat qui recrute. Il ne l’a pas fait. Moi, je ne suis qu’un révolutionnaire qui veut défendre son pays contre les forces du mal. J’ai informé tous les niveaux hiérarchiques pour qu’on prenne en compte les aspirations des jeunes combattants.
Tombouctou et Gao ont été libérés par les militaires maliens et français. Ne craignez-vous pas, tout de même, que vos combattants ne se livrent à un règlement de comptes, une fois intégrés dans l’armée?
Je voudrais solennellement vous faire savoir qu’il n’y a et qu’il n’y aura jamais de règlement de comptes entre ces bandits armés et nous. Je suis, moi-même, fils de nomade. Les Peuhls, les Songhoïs, les Touaregs, les Arabes, sont tous de tribus nomades. On a demandé tout simplement l’égalité entre tous les citoyens. Les politiciens nous ont toujours chanté que les ethnies minoritaires étaient les Touarègues et les Arabes. Nous sommes d’accord avec cela. Mais qu’est ce que beaucoup d’entre ceux, qui avaient pris les armes contre le Mali, n’ont pas eu comme privilèges? Dans la Douane, la Gendarmerie, l’Armée, les autres services de l’Etat… Ils ont été intégrés. Mais ils se sont retournés contre un pays qui leur a tout donné. Il faut que cela cesse.
Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités. Quand des jeunes aguerris au combat sont prêts à servir leur pays, il ne faut pas hésiter à les récupérer. Sinon, ils offriront leurs services aux groupes du mal. Cela permettra au Mali de les contrôler et d’avoir la mainmise sur eux.
Après la libération de villes comme Tombouctou, Gao, Diabaly, Konna, les militaires français et maliens tentent de contrôler Kidal. Comment entrevoyez-vous l’avenir?
Je suis optimiste. La France nous a sorti d’une situation bizarre. Si la Françe n’était pas venue, mon Dieu, la situation allait tourner autrement. Aujourd’hui, grâce aux armées du Mali et de la France, beaucoup de localités ont été libérées. Nous en sommes contents. Mais, le seul point noir reste la non prise en compte de notre aide. En ce moment, il y a plus de 400 combattants Ganda Izo qui sont à Gao. Ils n’ont jamais baissé les bras face au MUJAO ou à Ançar Dine.
Ils sont restés auprès des populations pour les protéger. Vous vous rappelez certainement les affrontements entre les bandits armés et nos forces à Karou et à Hourara. Ce que je demande aux autorités maliennes, c’est de me permettre de regrouper les jeunes armés se trouvant dans la zone que je connais afin qu’ils servent une cause juste.
Propos recueillis par Paul Mben, envoyé spécial
Chers maliens, ce n’est pas Hollande ou les français qui vont cohabiter avec les criminels du MNLA dans le Nord du Mali. Nos dirigeants et les politiciens du monde entier peuvent décider d’imposer des assassins du MNLA mais les populations ne seront pas prêtes à revivre avec leurs bourreaux, leurs violeurs, leurs voleurs, leurs brigands…
Au regard des crimes commis, les maliens préfèrent les djihadistes aux membres du MNLA.
Attendez voir, la France va tordre la main à nos roitelets soucieux de leurs intérêts individuels pour concocter une autonomie ou des privilèges au MNLA. Ce sera un renfort de l’instabilité et de l’insécurité qui reviendra au galop car le MNLA est sans foi ni loi.
Si on ne fait pas a
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