Terrorisme au Mali : Soungalo Koné, le juge enlevé à Niono, apparait dans une vidéo djihadiste

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Enturbanné, la barbichette grisonnante, Soungalo Koné, le juge de Niono, apparaît dans une vidéo diffusée sur internet le 5 décembre 2017. Il s’affiche à l’écran, sur un décor sombre, avec Mamadou Diawara, un Commandant de brigade(CB) de la Gendarmerie, lui aussi enlevé par des djihadistes. Les deux otages demandent au président de la République, Ibrahima Boubacar Keïta et à leurs collègues et familles de mettre tout en œuvre pour donner satisfaction à leurs ravisseurs.

 Le juge de Niono explique sur un ton calme qu’il parle sans contrainte et assure qu’il a été bien traité par ses ravisseurs depuis son enlèvement. Il a affirmé que la seule chose qui lui a été reprochée est d’avoir appliqué une loi différente de la Charia islamique. Soungalo Koné, décrit ses ravisseurs comme étant de bons musulmans qui partagent avec lui leur repas, et fait savoir qu’il ignorait que la Charia devrait être l’unique loi.

Il termine son intervention en lançant un appel au président de la République Ibrahim Boubacar Keïta afin d’accepter les doléances des preneurs d’otage. A la suite du juge, Mamadou Diawara enchaine les commentaires sur son enlèvement en Octobre dernier lors d’une embuscade qui a coûté la vie à son chauffeur. La barbe grisonnante, le CB indique qu’il n’a pas été maltraité par les preneurs d’otages.

Les preneurs d’otage dont l’identité n’a pas été révélée par les otages exigent la libération des djihadistes détenus au Mali. « Ils vont nous libérer si leurs camarades qui sont emprisonnés à Bamako sont mis en liberté », a déclaré Mamadou Diawara, l’agent de la gendarmerie qui apparait dans la même vidéo.

Le président du tribunal de Grande instance Niono, Soungalo Koné, a été enlevé le 16 Novembre, entre 19h et 20h, à son domicile du quartier B5 par des bandits armés circulant à bord de véhicules tout-terrain. Quelques jours après son enlèvement, le Syndicat automne de la magistrature (Sam) avait haussé le ton. Le Syndicat a, en effet, demandé aux autorités de tout mettre en œuvre pour retrouver le juge. Dans son communiqué, le SAM a demandé à l’Etat de tout mettre en œuvre pour retrouver leur camarade kidnappé.

Niono a reçu plusieurs fois la visite des djihadistes. En décembre 2016, des djihadistes venus à bord de motos ont attaqué, de nuit, la prison de Niono située à une dizaine de kilomètres de la ville. 93 détenus se sont évadés et deux surveillants de la prison ont été tués lors de l’attaque.

Soumaila T. Diarra          

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