Bamako, a été secoué vendredi dernier par une prise d’otages, menée par de présumés djihadistes à l’hôtel Radisson Blu. On déplore au moins 21 morts
L’événement, aussi dramatique qu’historique est perçu par nombre d’observateurs comme une erreur de la part des autorités dans la gestion de la crise malienne : une journée de terreur et d’horreur.
L’attaque, digne d’un film Hollywood s’est déroulée dans un hôtel de luxe, le Radisson Blu. Des hommes armés, arrivés dans un véhicule porteur d’une plaque diplomatique, prennent d’abord d’assaut l’hôtel, avant de prendre en otages les occupants de l’établissement. A l’intérieur, 170 clients de l’hôtel de 14 nationalités différentes. Ce lieu a l’habitude d’accueillir des étrangers et d’héberger des conférences internationales. Si plusieurs dizaines d’occupants ont pu sortir dès les premières minutes, d’autres ont attendu quatre heures dans leur chambre avant de retrouver la liberté avec l’arrivée des forces spéciales.
Deux des assaillants sont morts. Mais le flou règne encore sur le nombre total d’assaillants. Les forces maliennes ont été aidées par des militaires étrangers présents au Mali en raison de la crise qui touche le pays depuis 2012. L’opération a pris fin au bout de sept heures. Au total, 21 personnes ont trouvé la mort dans l’attentat, sept autres ont été blessées, selon le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui s’exprimait dans la nuit de vendredi à samedi à la télévision d’Etat.
Parmi les victimes figurent un Belge, haut fonctionnaire de l’Organisation internationale de la Francophonie, trois ressortissants chinois, des Russes et un Américain. On ne connaît pas encore l’identité des autres personnes décédées.
La prise d’otages est survenue une semaine exactement après les attentats meurtriers revendiquées par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) qui ont fait 130 morts à Paris et plus de 350 blessés.
Toutes choses qui donnent raison à ceux qui pensent que le services de renseignements malien a brillé par son amateurisme. Pour cause, le chef d’Ansar Eddine réagissant à l’attaque de Paris a laissé entendre que ce pays doit être considéré comme l’ennemi à abattre. Cela veut dire que Iyad est toujours opérationnel, lui qui fait du Septentrion malien un enfer il y a juste quelques années. Nos autorités ont semble-t-il baissé les bras en oubliant que le 7 mars dernier un attentat contre un bar-restaurant au cœur de Bamako, le premier visant des Occidentaux dans la capitale, a fait cinq morts, trois Maliens, un Français et un Belge. L’attaque est revendiquée par El-Mourabitoune, le groupe djihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Nos autorités on,t-elle oublié que le 2 juilet 2015 6 Casques bleus burkinabè de la Minusma sont tués dans une attaque sur l’axe Goundam-Tombouctou , revendiquée par Aqmi. Ne se souviennent-elles pas que le 3 août une dizaine de soldats sont tués dans une attaque contre leur camp dans la région de Tombouctou, revendiquée par Aqmi et que le 1er août, deux militaires avaient été tués dans une embuscade vers Nampala, dans la région de Ségou déjà visée par une attaque djihadiste en janvier. Qui ne se souvient pas du7 août quand des hommes armés ont retenu plusieurs personnes à l’hôtel Byblos de Sévaré et tué, 13 personnes.
Autant d’arguments qui nous permettent d’affirmer que la vigilance a fait défaut de la part de nos autorités. Un adage de chez nous nous rappelle qu’on ne peut pas marcher par deux fois sur les couilles d’un av…
Dans tous les cas, l’horreur et la terreur ont régné ce vendredi à Bamako avec à clé plusieurs personnels de l’Organisation internationale de la Francophonie, des membres de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de l’Université Senghor une autre importante institution de la Francophonie, tous étaient là pour le Forum francophone sur la diversité des expressions culturelles. .ils ont vécu une folle journée . L’Afrique et le monde entier ont condamné cette nouvelle attaque terroriste, cette stratégie de terreur, ces agressions haineuses contre les libertés, contre l’Etat de droit, contre la paix, contre la stabilité, ce fléau et cette menace constante, qui afflige le monde.
Au Mali, de tirer tous les enseignements pour que cela ne puisse plus jamais se reproduire ici.
Haman Khadra