Echanger avec les parlementaires sur la réalisation de la couverture sanitaire universelle et ses implications pour le Mali, était le but de la journée organisée le samedi dernier dans la salle Aoua Kéita de l’assemblée nationale du Mali.
Elle entre dans le cadre de la mise en œuvre de la campagne « Tous et chacun » pour la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile et la campagne « santé : les enfants d’abord » avec l’appui technique et financier de save the Children et de Word vision. La cérémonie était présidée par Mme Saran Boiré, chef de la division santé de la reproduction (DSR) à la DNS en présence de M. Raphael Sindaye directeur Pays de save the Children pour le Mali et la Guinée ainsi que plusieurs personnalités du département de la santé.
Dans son allocution, M. Raphael Sindaye directeur Pays de save the Children pour le Mali et la Guinée a souligné que la problématique de la réalisation de la couverture sanitaire universelle au Mali est une question récurrente qui n’est pas un sujet de mode, mais une alternative réelle visant la concrétisation du droit à la santé, reconnu dans sa loi fondamentale à savoir, la constitution de 25 février 1992 qui stipule en son article 17 : « l’éducation, l’instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé et la protection sociale constituent des droits reconnus. »
Récemment, le gouvernement du Mali s’est engagé dans sa politique d’action gouvernementale (PAG) 2013-2018 à garantir une « généralisation du tiers payant pour assurer l’accès aux soins de l’ensemble de la population. », a-t-il rappelé. Pour lui, l’atteinte de la couverture sanitaire universelle au Mali requiert un accroissement des efforts actuels afin de donner de l’espoir à la majorité de la population malienne qui continue de supporter la majorité des charges liées à la santé. M. Raphael dira que l’atteinte de la couverture maladie universelle dépendra en grande partie de la disponibilité suffisante des ressources financières et aussi humaine. Et d’ajouter que cette disponibilité reste tributaire de la provision faite annuellement dans le budget national pour le secteur de la santé. Ainsi, il a lancé un vibrant appel aux députés représentants de la nation, sollicitant leurs appuis dans l’effort visant à
faire adapter et mettre en œuvre la politique de financement de la santé 2014-2023 afin d’accélérer le pas vers la réalisation de la couverture maladie universelle.
Mme Saran Boiré, chef de la division santé de la reproduction (DSR) à la DNS dira que la couverture sanitaire universelle est un moyen d’assurer à l’ensemble de la population, l’accès aux services préventifs, curatifs, de réadaptation et de promotion de la santé dont elle a besoin, de qualité suffisante pour être efficaces sans que leur coût ne soit une barrière pour les usagers. A ses dires, au Mali, la couverture sanitaire universelle reste toujours un objectif recherché. Des efforts ont été consentis dans le domaine à travers notamment la politique sectorielle socio sanitaire actuelle et la mise en œuvre de l’AMO et du RAMED, mais le parcours pour l’atteinte de l’idéal est encore loin, a-t-elle affirmé. Ainsi, poursuit-elle, les efforts doivent être consentis à tous les niveaux en vue d’accentuer les efforts, notamment sur l’amélioration de la qualité des services, le financement du secteur de la santé, le renforcement des ressources humaines et leur répartition équitable.
L’objectif de cette journée était d’échanger avec les parlementaires sur l’état des lieux actuel de la mortalité maternelle, néonatale et infantile au Mali : progrès enregistrés, défis à relever et perspectives pour l’atteinte des OMD 4,5 et 6. Il s’agissait aussi de renforcer les capacités des parlementaires sur le concept de la couverture sanitaire universelle et ses implications politiques et budgétaires, d’adopter des recommandations et des actions qui nécessitent l’engagement spécifique des parlementaires pour la réalisation de la couverture sanitaire universelle au Mali.
Les organisateurs entendent familiariser les parlementaires au le concept de la couverture sanitaire universelle et ses implications pour le Mali afin qu’ils s’engagent à soutenir sa réalisation au Mali à travers le suivi des recommandations adoptées.
La couverture universelle vise trois objectifs liés entre eux, à savoir l’accès équitable aux services de santé, la qualité et la protection financière (le coût des soins ne doit pas exposer les usagers à des difficultés financières).
Selon le rapport sur la santé dans le monde 2010 de l’OMS, « parvenir à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement et après 2015, d’une deuxième série d’objectifs dépendra en grande partie de la manière dont les pays s’achemineront vers la couverture universelle. »
Selon ce rapport, dans de nombreux pays, des millions de personnes souffrent faute de pouvoir accéder aux soins de santé dont elles ont besoin ou parce que le fait de devoir payer pour ces services les font sombrer dans la pauvreté. On remarque que tous les pays peuvent aller plus loin encore pour améliorer les résultats sanitaires et s’attaquer à la pauvreté en élargissant la couverture des services de santé et en réduisant les difficultés engendrées par le paiement de ces services.
Aminata Sanogo
incroyable post, merci beaucoup.
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